galoubet [ galubɛ ] n. m.
• 1731 galobet; provenç., p.-ê. a. provenç. galaubia, got. galaubei « beau, de valeur »
♦ Région. Instrument à vent ressemblant au flageolet, dont on joue surtout dans la France méridionale.
● galoubet nom masculin (provençal galoubet) Petite flûte à bec provençale au son aigu et perçant. (Accompagnée du tambourin, elle sert à faire danser la farandole.)
⇒GALOUBET, subst. masc.
Petite flûte à bec à trois trous (plus élevée de deux octaves que la flûte traversière), en usage dans le Midi de la France principalement comme accompagnement du tambourin. Une vingtaine de contrebandiers (...) ont chanté des airs basques en chœur avec accompagnement de galoubet (MÉRIMÉE, Lettres à une inconnue, t. 2, 1870, p. 294). Il s'est plaint amèrement sur son imparfait et monotone pipeau-galoubet, sur son galoubet de deux sous (LAFORGUE, Moral. légend., 1887, p. 182). Sous ses lèvres, C'est le lent galoubet de nos meneurs de chèvres! (ROSTAND, Cyrano, 1898, IV, 3, p. 160) :
• Ah! Ce n'étaient plus les sauteries en plein champ, au son du galoubet, ni les filles d'Arles au buste droit et sans corset, qu'on embrassait à pleines lèvres sous le soleil; et dans une farandole de rêve, toute la poésie de sa chère Provence défilait.
PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 132.
— Loc. arg. Donner du galoubet. Chanter. Avoir du galoubet. Être bavard ou avoir une belle voix (d'apr. DELVAU 1866, p. 175; RIGAUD, Dict. jargon paris., 1878, p. 166; FRANCE 1907).
Prononc. et Orth. : []. Var. galoubé ds LAND. 1834. Ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1765 galoubé (Encyclop. t. 15, p. 877b, s.v. tambourin). Empr. au prov. galoubet, attesté dep. 1723 (S. A. PELLAS, Dict. prov. et fr. ds FEW t. 16, p. 748a), qui est prob. dér. d'un verbe galaubar « jouer magnifiquement (d'un instrument) », refait sur l'a. prov. galaubeiar « bien agir » (fin du XIIe s. GIRAUT DE BORNELH, Œuvres, éd. A. Kolsen, 68, 28), lui-même du got. galaubei « grande valeur », cf. le got. galaufs « précieux ».
galoubet [galubɛ] n. m.
ÉTYM. 1767, Rousseau; galoubé « tambourin », 1764, Rousseau; galobet, 1731, in D. D. L.; provençal galoubet (1723), p.-ê. de galaubar « bien jouer » (de l'anc. v. galaubiar « agir bien, habilement », de galaubia « faste », gotique galaubei « grande valeur »); P. Guiraud suggère un étymon à valeur fréquentative galober « sauter » (→ Galibot), puisqu'on danse au son du galoubet.
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♦ Instrument à vent ressemblant au flageolet, dont on joue surtout dans la France méridionale. || Le son du galoubet, très aigu, couvre deux octaves.
1 Elle admira surtout le galoubet, la naïve flûte rustique à trois trous des anciens tambourinaires (…)
Alphonse Daudet, Numa Roumestan, I.
2 C'est le lent galoubet de nos meneurs de chèvres (…)
Edmond Rostand, Cyrano de Bergerac, IV, 3.
Encyclopédie Universelle. 2012.