gazette [ gazɛt ] n. f.
• 1600; it. gazzetta, du vénitien gazeta « petite monnaie », prix d'une gazette
1 ♦ Vx, région. ou plaisant Écrit périodique contenant des nouvelles. ⇒ journal, revue. La « Gazette », de Théophraste Renaudot (1631). J'ai vu ça dans les gazettes, dans la presse.
♢ Fig. Colportage de nouvelles; récit.
2 ♦ Vieilli Personne qui aime à colporter des nouvelles. ⇒ bavard, commère, concierge. Il était « la gazette du faubourg » (Balzac).
● gazette nom féminin (italien gazzetta, du vénitien gazeta, petite monnaie vénitienne, prix d'une gazette) Vieux. Écrit périodique, donnant des nouvelles politiques, littéraires, artistiques. En Belgique, quotidien. Familier et vieux. Personne qui rapporte les bavardages, les commérages. ● gazette (difficultés) nom féminin (italien gazzetta, du vénitien gazeta, petite monnaie vénitienne, prix d'une gazette) Orthographe Avec deux t, contrairement à gazetier qui n'en prend qu'un. ● casette ou cazette ou gazette nom féminin (latin casa, maison) Étui en terre réfractaire cuite, protégeant faïences et porcelaines de l'action directe du feu pendant la cuisson.
Gazette
n. f. Vx (Sauf dans un titre.) (Belgique, vieilli) Publication périodique, journal contenant diverses nouvelles.
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Gazette
(la) périodique hebdomadaire créé à Paris par Théophraste Renaudot le samedi 30 mai 1631.
⇒GAZETTE, subst. fém.
A. — 1. Vx. Publication périodique, souvent hebdomadaire, relatant des faits de la vie politique, littéraire, artistique ou autre. Lire la/sa/les gazette(s); gazette locale, étrangère; remplir les gazettes. Son nom triomphe dans les journaux de sport, même dans les échos des gazettes mondaines et littéraires (MIRBEAU, Journal femme ch., 1900, p. 336) :
• 1. Il n'y a rien à faire contre un journal américain, serait-on Dieu; il n'y a qu'à attendre, qu'à attendre midi... (...). Il y a cent ans, nous dit Ludwig, quand les gazettes ne paraissaient qu'une ou deux fois par semaine, Goethe écrivait qu'il prévoyait des jours terribles où elles paraîtraient trois fois par jour... nous y sommes.
MORAND, New-York, 1930, p. 196.
— [Employé dans un titre de périodique] Un ouvrage qui doit bientôt paroître et dont la Gazette littéraire a publié un fragment plein d'intérêt (LAMENNAIS ds L'Avenir, 1830-31, p. 361). L'ancienne Gazette de France, qui s'imprimait au bureau de l'adresse, dans les entresols du Louvre (HUGO, Rhin, 1842, p. 139).
2. Région. ou p. plaisant. Journal en général, quotidien ou non. Ses indiscrétions déformées, publiées en échos de gazette médisante (ROLLAND, J.-Chr., Amies, 1910, p. 1096).
— Péj. Bruits, racontars de gazette. Nouvelles peu et mal fondées ou dénuées d'intérêt. Il se peut, au surplus, que toutes ces nouvelles ne soient que des bruits de gazette (CHATEAUBR., Mém., t. 4, 1848, p. 502) :
• 2. — Monsieur Lacase, dit-il assez affablement, j'ai rapporté de Pont-l'Évêque quelques journaux; pour moi je ne suis pas grand amateur des racontars de gazettes, mais j'ai pensé qu'ici vous étiez un peu privé de nouvelles et que ces feuilles pourraient vous intéresser.
GIDE, Isabelle, 1911, p. 634.
— Vx. Lire la gazette. [Le sujet est un animal] Être abandonné à sa faim pendant que son maître est au café, au cabaret, et, au fig., avoir faim et regarder un autre manger devant soi. Ah! chez M. le maire, les bêtes n'avaient pas l'habitude de crever de famine, de lire la gazette, comme on dit chez nous (FABRE, Barnabé, 1875, p. 178).
B. — Récit détaillé, oral ou écrit, de petites nouvelles.
1. Vx ou littér. Chronique minutieuse. Si les nouvelles de cette espèce vous peuvent intéresser, je vous en ferai une gazette (COURIER, Lettres Fr. et It., 1810, p. 832). C'est vrai! je n'avais pas terminé ma gazette : ... et samedi, vingt-six, une heure avant dîné, Monsieur de Bergerac est mort assassiné (ROSTAND, Cyrano, 1898, V, 6, p. 220) :
• 3. On lui doit [à Eugène Sue] (...) la publication de lettres manuscrites d'une sœur Demerez de l'Incarnation, véritable gazette où sont notés au fur et à mesure par une plume catholique les principaux contre-coups et les terreurs de cette guerre des Cévennes.
SAINTE-BEUVE, Portr. contemp., t. 3, 1840, p. 106.
2. Commérages, cancans, potins sur la voie publique. La gazette du quartier. Vieilles filles occupées à faire la gazette du bourg, leur chaufferette sous les pieds (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 32) :
• 4. À six heures, le soir, c'était là que se tenait la gazette du pays; les moindres événements y trouvaient un écho, on s'y livrait à des commentaires sans fin sur ceux-ci qui avaient mangé de la viande, sur la fille à ceux-là, grosse depuis la Chandeleur; et, pendant les deux années, les mêmes commérages avaient évolué avec les saisons...
ZOLA, Terre, 1887, p. 147.
C. — Au fig., fam. ou p. plaisant. Personne bavarde, bien informée de tous les petits faits de la vie d'une personne, d'un quartier, d'une ville, etc., et qui s'empresse de les répandre. Être la gazette du quartier. — M. Fillars : Eh bien, mesdames, qu'est-ce qu'on dit de neuf? — Sophie : C'est à vous qu'il faut le demander, car vous êtes une vraie gazette (LECLERCQ, Prov. dram., Mar. manqué, 1835, 2, p. 58). Marie-Antoinette et Mme Elisabeth, l'ayant mis à l'épreuve, avaient placé toute leur confiance en lui et le surnommaient Fidèle... Il était leur gazette (L. DAUDET, Lys sangl., 1938, p. 233) :
• 5. Ce cher vidame était l'entrepôt de toutes les confidences, la gazette du Faubourg; discret néanmoins, et comme toutes les gazettes, ne disant que ce que l'on peut publier.
BALZAC, Cabinet ant., 1839, p. 61.
Prononc. et Orth. : []. Mais [] à titre de 1er var. ds BARBEAU-RODHE 1930 et WARN. 1968. D'apr. MART. Comment prononce 1913, p. 36 et FOUCHÉ Prononc. 1959, p. 85 [] ne fait que se survivre dans ce mot ainsi que dans gazetier. Ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1609 La Gazette [titre d'un poème satirique]; 1611 « écrit périodique destiné à l'information » (COTGR.); 1612 (M. RÉGNIER, Sat. XIII, 34 ds Œuvres, éd. G. Raibaud, p. 173 : Et la Gazette mesme a déjà dit à Rome, La voyant aymer Dieu et la chair maistriser Qu'on n'attend que sa mort pour la canoniser [Macette]). Empr. à l'ital. gazzetta « feuille volante d'information » (dep. av. 1580, V. Borghini ds BATT.), du vénitien Gazeta de le novite, nom d'un journal créé à Venise et qui coûtait une gazeta « pièce de monnaie valant environ trois liards » frappée à Venise en 1539 (d'où fr. gazette « pièce de monnaie italienne » chez D'AUBIGNÉ, Hist. univ., XV, 17 ds HUG.); le vénit. gazeta est d'orig. controversée : — soit dér. du lat. class. « trésor, richesses » (aussi lat. médiév., v. LATHAM; cf. gaze « trésor » au XVIe s. ds GDF. et HUG.), empr. au gr. « trésor du roi de Perse » (DEI; DEVOTO; BATT.), — soit, moins vraisemblablement, dér. du vénit. gaza « pie », de même orig. que geai (REW3 n° 3640; FEW t. 4, p. 22; BL.-W.5; EWFS2). Fréq. abs. littér. : 821. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 1 524, b) 2 453; XXe s. : a) 692, b) 459. Bbg. ARICKX (I.). Les Orthoépistes sur la sellette. Trav. Ling. Gand. 1972, n° 3, p. 131. - COUPERUS (M.). La Terminol. appl. aux périod. et aux journalistes. In : Ét. des périod. anc. Paris, 1972, pp. 59-62. - HOPE 1971, p. 198. - KOHLM. 1901, p. 46. - RITTER (E.). Les Quatre dict. fr. B. de l'Inst. nat. genevois. 1905, t. 36, p. 429. - WIND 1928, p. 142, 148, 200.
gazette [gazɛt] n. f.
ÉTYM. Fin XVIe; titre, 1605; ital. gazzetta, du vénitien gazeta « petite monnaie, prix d'une gazette », dér. de gazza « monnaie », d'orig. incert., soit du lat. gaza « richesses » (mot persan, par le grec), soit du vénitien gaza « pie » (même orig. que geai). L'existence en moyen français de gaser (→ mod. Jaser) dut favoriser l'emprunt, la gazette passant pour une « chose bavarde » (Guiraud) — trait qui n'est p.-ê. pas étranger à l'hypothèse de gaza « pie » ?
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1 (Fin XVIe). Hist. ou vx. Écrit périodique contenant des nouvelles (politiques, littéraires…). ⇒ Journal, revue. || La « Gazette » de Théophraste Renaudot (1631) s'appela « Gazette de France » en 1762 (→ Arranger, cit. 13). || Les Gazettes d'Amsterdam (1663), de Leyde (1680), de Rotterdam (1689), d'Utrecht (1710). || La gazette des Beaux-Arts. || Gazette hebdomadaire, quotidienne. || Lire, parcourir une gazette (→ Effronté, cit. 8, Baudelaire).
REM. Gazette, dans le langage courant, a été remplacé par journal, « sauf dans les parlers du Nord-Est et du Sud-Est » (Bloch), en Belgique, et dans les titres de certaines publications (Gazette des tribunaux, Gazette du Palais).
1 Certes, je ne m'étonne plus de ce que cherchant tous les samedis votre nom dans les gazettes, je ne pouvais l'y rencontrer. Vous êtes à la tête d'une Armée dans un climat dont Renaudot n'a point de connaissance.
Cyrano de Bergerac, Lettres satiriques (1654).
2 À l'imitation des gazettes politiques, on commença en France à imprimer des gazettes littéraires en 1665; car les premiers journaux ne furent en effet que de simples annonces des livres nouveaux (…)
Voltaire, Dict. philosophique, Gazette (→ Écrivain, cit. 4; et cf. aussi Lettres à d'Argental [5 déc. 1768] et à Chabanon [22 déc. 1766]).
2.1 Il fallut bien ouvrir le paquet de gazettes envoyé du pays (la Belgique).
Pierre Mertens, les Bons Offices, p. 24 (1974).
♦ Mod. Plais. Journal, périodique. || On lit dans les gazettes que…
3 Point de journal ni de gazette qui n'invite son lecteur, une fois la semaine, à séparer la « paille des mots » d'avec « le grain des choses ».
J. Paulhan, les Fleurs de Tarbes, p. 62.
♦ (Av. 1654). Fig. Colportage de nouvelles; récit, détail de circonstances. || « La gazette de la cour » (Montesquieu). || « Les gazettes de la médisance » (Voltaire). ⇒ 1. Chronique.
2 (Fin XVIe). Personne qui aime à colporter des nouvelles. ⇒ Bavard, commère, concierge, potinière. || Cette femme est la gazette du quartier (Académie).
4 Ce cher vidame était l'entrepôt de toutes les confidences, la gazette du faubourg; discret néanmoins, et comme toutes les gazettes, ne disant que ce que l'on peut publier.
Balzac, le Cabinet des antiques, Pl., t. IV, p. 379.
5 À six heures, le soir, c'était là que se tenait la gazette du pays (…)
Zola, la Terre, II, V.
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DÉR. Gazetier.
Encyclopédie Universelle. 2012.