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gille

gille [ ʒil ] n. m.
• 1640; nom d'un bouffon de foire, p.-ê. du lat. Ægidius
Vx Personnage niais et naïf. Mod. Les Gilles : personnages de géants du carnaval de Binche, en Belgique.

gille nom masculin (variante de l'ancien français gielle, partie d'un rets) Sorte de filet de pêche de grande taille, lesté de plombs.

Gilles ou Gille
personnage du théâtre de foire franç., au coeur tendre.

I.
⇒GILLE1, subst. masc.
A. — [Avec ou sans majuscule] Ancien personnage de la comédie burlesque, représentant le type du niais. ,,Jouer les rôles de Gille, ou elliptiquement, Jouer les Gilles`` (Ac. 1835, 1878).
P. méton. Personne costumée en gille notamment à l'occasion d'un carnaval; acteur jouant ce rôle. Comme nous regardions le gille à veste blanche Et sa fraise plissée, et sa pendante manche (POMMIER, Océanides, 1839, p. 222). Les masques abondaient sur le boulevard. Il avait beau pleuvoir par intervalles, Paillasse, Pantalon et Gille s'obstinaient (HUGO, Misér., t. 2, 1862, p. 630).
P. ext., vx. Homme niais. C'est un Gille, un vrai Gille (Ac.). Moi et deux ou trois raisonnables Gilles, nous sentions déjà la jacobinerie (CHATEAUBR., Mém., t. 2, 1848, p. 622).
B. — Région. (Belgique). Personnage traditionnel du carnaval de Binche (et de quelques autres localités), affublé d'une bosse postiche et dont le costume se caractérise notamment par une ceinture de grelots et un haut chapeau de plumes. Puis déferle la marée des plumes, les gilles, par centaines, aux chefs ornés des énormes panaches blancs ou teintés (S. GLOTZ, Le Carnaval de Binche, Bruxelles, éd. du Folklore brabançon, 1948, p. 41).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1798. Souvent écrit avec une majuscule (cf. Ac. 1835-1932, LITTRÉ, DG, Lar. encyclop.). Cependant Lar. Lang. fr. emploie la minuscule (qu'on peut rencontrer antérieurement ds Ac. 1798 p. ex.). Dans l'expr. faire gille l'ensemble des dict. note la minuscule. Lar. encyclop., Lar. Lang. fr., Lexis 1975 admettent Gille ou Gilles d'apr. St Gilles (la var. avec s est déjà enregistrée ds Lar. 20e, mais elle n'est attestée ni ds Lar. 19e ni ds Nouv. Lar. ill.). Étymol. et Hist. 1752 « individu, niais, nigaud, benêt » (Trév. Suppl.). Du nom de Gilles le Niais, acteur du théâtre de la Foire qui se produisait à Paris dès 1640 (FEW t. 24, p. 207b).
II.
⇒GILLE2, subst. masc.
Vx. Grand filet de pêche. Synon. épervier. Il avait fallu prendre, pour la retirer, le grand épervier à larges mailles, le « gille », (...) dont les pêcheurs se servent pour barrer des bras entiers de la rivière (MOSELLY, Terres lorr., 1907, p. 273).
Prononc. : []. Étymol. et Hist. 1669 giles (Ordonn. sur la pêche ds ISAMBERT, Rec. des anc. lois franç., XVIII, 303 ds DG : Engins appelés giles); 1690 gilles (FUR.); 1803 gille (BOISTE). Prob. même mot que l'a. fr. gielle « gaules sur lesquelles les rêts sont tendus » 1375 (Roi Modus et Reine Ratio, éd. G. Tilander, 124, 18) guille 1393 (Ménagier, II, 315 ds T.-L.), de l'a. h. all. kegil « quille » (v. quille), cf. FEW t. 16, p. 308 a et G. TILANDER, Glanures lexicographiques, pp. 141-142.
STAT. — Gille1 et 2. Fréq. abs. littér. : 59.

1. gille [ʒil] n. m.
ÉTYM. 1640; nom d'un bouffon de foire; du lat. Ægidius; dans la loc. faire gille « fuir », (XVIe) à rapprocher de l'anc. franç. giler, guiler « duper », d'orig. germanique.
1 Vx. Ancien personnage de comédie, niais et naïf; personnage, acteur costumé en Gille. || Jouer les Gilles. || Le Gille, tableau de Watteau.Personnage niais. || C'est un gille.
2 Régional. || Les Gilles : personnages bouffons du nord de la France, de Belgique (carnaval de Binche).
HOM. 2. Gille. — V. Gill.
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2. gille [ʒil] n. m.
ÉTYM. 1669, giles; altér. probable de l'anc. franç. gielle (mil. XIVe), d'orig. obscure.
Techn. Grand filet (épervier) lesté de plomb.
HOM. 1. Gille. — V. Gill.

Encyclopédie Universelle. 2012.