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gland

gland [ glɑ̃ ] n. m.
XIIe; lat. glans, glandis
1Fruit du chêne, akène contenant une graine farineuse, enveloppé à sa base dans une cupule. Sangliers qui se nourrissent de glands.
2(1538) Anat. Renflement antérieur de la verge. vulg. nœud. Inflammation du gland. balanite.
(1911) Fig. et fam. Imbécile, balourd. Quel gland ! Adj. « Tu nous crois assez glands pour tomber dans le panneau ? » (Dorgelès). stupide.
3(XIVe) Morceau de bois, de métal, de verroterie ayant la forme du gland du chêne.
Ouvrage de passementerie de forme ovoïde, souvent orné de houppes ou de franges. Glands de cordelière, de coussin. Gland d'or. Les glands du poêle, terminant les cordons accrochés aux quatre coins d'un corbillard.

gland nom masculin (latin glandem, accusatif de glans, -andis) Fruit du chêne, akène contenant une graine sans albumen et recouvert à sa base d'une cupule provenant du pédoncule. (Les glands de certaines espèces de chêne sont comestibles.) Populaire. Imbécile, idiot. Extrémité renflée de la verge. Élément de passementerie de forme ovoïde. ● gland (citations) nom masculin (latin glandem, accusatif de glans, -andis) François de Salignac de La Mothe-Fénelon château de Fénelon, Périgord, 1651-Cambrai 1715 La patrie d'un cochon se trouve partout où il y a du gland. Dialogue des morts François Marie Arouet, dit Voltaire Paris 1694-Paris 1778 Si les imbéciles veulent encore du gland, laisse-les en manger, mais trouve bon qu'on leur présente du pain. Dictionnaire philosophique

gland
n. m.
d1./d Fruit du chêne.
|| Par anal. Passementerie, morceau de bois ou de métal en forme de gland.
d2./d ANAT Portion terminale du pénis.

⇒GLAND, subst. masc.
A. — Fruit du chêne contenant une grosse graine farineuse, enveloppée à sa base dans une cupule à fines aspérités. Cochons qui se nourrissent de glands. Des glands de chêne garnis de leurs capsules (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 2, 1801, p. 246) :
1. Quant aux fruits qui viennent au sommet des grands arbres, ils sont, pour l'ordinaire, revêtus de coques dures et d'enveloppes molles ou élastiques, dont l'épaisseur est proportionnée à leur volume. Ainsi (...) le gland est à demi enchâssé dans un chaton, qui le préserve de toute meurtrissure parmi les rameaux d'un arbre qui s'élève dans la région des tempêtes.
BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 95.
Rem. Le gland est pris qqf. comme symbole de la nourriture des premiers hommes (emploi vieilli). Les dons de Cérès, que Triptolème fit connoître au pieux Arcas, remplacent le gland dont se nourrissoient jadis les Pélasges, premiers habitants de l'Arcadie (CHATEAUBR., Martyrs, t. 1, 1810, p. 153).
Loc. proverbiale. ,,Ne nous remets pas au gland quand nous avons du blé.`` (Nouv. Lar. ill.) ,,Il ne faut pas faire au peuple une position pire que celle dont il jouit`` (Nouv. Lar. ill.). Quoi, même après le blé vous retournez aux glands! (CHÉNIER, Bucoliques, 1794, p. 246).
Gland doux. Gland comestible de certaines espèces de chênes. Les pauvres gens croyaient se faire du bien en buvant du café de glands doux (BARRÈS, Cahiers, t. 5, 1907, p. 290). Il a faim : il n'a plus dans un pli de son manteau crevé, qu'une poignée de ces glands doux dont il faisait, pareil aux pourceaux qu'il gardait, sa nourriture (GIDE, Retour enf. prod., 1907, p. 476).
BLAS. Gland de chêne. Gland figuré sur l'écu, la tige vers le haut (cf. GRANDM. 1852). Gland versé. Gland dont la tige est tournée vers le bas de l'écu (cf. GRANDM. 1852).
P. anal., rare. Fruit qui ressemble à celui du chêne (fruit du châtaignier, du hêtre...). Un magnifique double pavot rouge accompagné de ses glands prêts à s'ouvrir (BALZAC, Lys, 1836, p. 121).
B. — [P. anal. de forme]
1. ANAT. Extrémité de la verge et du clitoris. Couronne, inflammation du gland. Quelques-uns [de ces peuples] se font une espèce d'infibulation, en retirant le prépuce en avant du gland de la verge, et en l'y fixant par le moyen d'une ligature (Voy. La Pérouse, t. 4, 1797, p. 14). La membrane du gland de la verge ou du clitoris (CUVIER, Anat. comp., t. 5, 1805, p. 122).
P. méton., pop. ,,Sexe de l'homme`` (LE BRETON Argot 1975) :
2. Latex sortit son sexe de sa braguette : — Regarde! dit-il, et tire ton chapeau : j'en ai fait six avec. — Six quoi? — Six lards. Et des beaux, t'sais, qui pesaient à chaque coup dans les vingt livres; je sais pas qui va les nourrir à présent. Mais vous nous en ferez d'autres, dit-il, tendrement penché sur son gland.
SARTRE, Mort ds âme, 1949, p. 108.
2. ARCHIT. ,,Sculpture ornementale ayant la forme du gland`` (NOËL 1968 et VOGÜÉ-NEUFVILLE 1971).
3. TECHNOL. Ornement de bois, de métal ou de passementerie ayant la forme d'un gland et souvent terminé par des galons pendants ou des freluches. Glands de coussins, de rideaux; gland de casquette, de sonnette; glands de perles. Les colliers de maroquin rouge, qui tombent en frange sur le poitrail, sont ornés également de glands d'argent et d'or et de touffes de perles (LAMART., Voy. Orient, t. 2, 1835, p. 226). Des cordons terminés par des glands à franges (GIRAUDOUX, Bella, 1926, p. 141).
Glands du poêle. Glands qui terminent les cordons accrochés aux coins du corbillard. Le maître de cérémonie entrait avec la liste des personnes qui devaient porter un gland (MAURIAC, Nœud vip., 1932, p. 244) :
3. — Maintenant, il nous survient une grande difficulté, dit le maître des cérémonies. Nous avons les quatre glands du poêle à garnir... S'il n'y a personne, qui les tiendra?... Voici dix heures et demie, dit-il en consultant sa montre, on nous attend à l'église.
BALZAC, Cous. Pons, 1847, p. 291.
C. — Au fig., vulg. Sot, imbécile. Excepté deux facteurs qui bouffent du saucisson dans un coin et un vieux gland qui sirote un Vittel, c'est l'heure creuse (SAN-ANTONIO, C'est mort et ça n'sait pas, p. 115 ds CELLARD-REY 1980).
REM. 1. Glandé, adj. masc., blas. Chêne glandé. ,,Chêne représenté sur l'eau chargé de glands d'un émail différent de celui de l'arbre`` (Ac.). 2. Glandifère, adj. Qui porte des glands. La kagura sacrée sur son estrade, le visage encadré de la coiffe blanche, tenant dévotieusement entre ses mains la touffe d'or, le rameau glandifère (CLAUDEL, Connaiss. Est, 1907, p. 82). 3. Glandivore, adj. Qui se nourrit de glands. Le cochon est glandivore (Lar. 19e). Emploi subst., au fig., rare. Les vieux glandivores s'étaient ventrouillés dans le purin de cette éloquence et avaient voté, haut la patte, la loi (HUYSMANS, Oblat, t. 2, 1903, p. 87).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1. Av. 1105 judéo-fr. glant (Gl. de Raschi, 548, p. 76 ds T.-L.); ca 1165 la glant ici, valeur coll. (G. d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 430); 2. 1538 anat. (J. CANAPPE, 14e Livre de la Méthode thérapeutique de Galien ds Fr. mod. t. 18, p. 271); 3. arg. 1901 (d'apr. ESN.). Du lat. glans, glandis, fém. « gland de chêne » et p. anal. terme d'anatomie. Fréq. abs. littér. : 390. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 956, b) 666; XXe s. : a) 367, b) 263. Bbg. GOHIN1903, p. 286 (s.v. glandivore). - QUEM. DDL t. 2; t. 5 (s.v. glandifère).

gland [glɑ̃] n. m.
ÉTYM. XVIe; glant, déb. XIIe, en judéo-franç.; du lat. glans, glandis, à l'accusatif glandem.
1 Fruit du chêne, akène contenant une graine, enveloppé à sa base dans une cupule ( Vélanède). || Glands tombés d'un chêne (cit. 2). || Nourrir des porcs avec des glands. || Écureuil qui se nourrit de glands (→ Esquirol, cit.). || Qui porte des glands. Balanifère, cupulifère.(1866, Littré). || Glands doux : fruits comestibles de certaines variétés de chênes.(Av. 1695, La Fontaine). || Le gland, nourriture supposée des premiers hommes (→ Blé, cit. 12; bois, cit. 5).
1 (…) ces glands doux dont il faisait, pareil aux pourceaux qu'il gardait, sa nourriture.
Gide, le Retour de l'enfant prodigue, I.
1.1 À la fin du repas, un peu d'eau chaude au goût de gland qui a la prétention d'être du café !…
G. Leroux, Rouletabille chez Krupp, p. 95.
tableau Noms de fruits.
2 a (1538). Extrémité antérieure de la verge (notamment, du mâle de l'espèce humaine). || Couronne du gland. || Inflammation du gland ( Balanite), du gland et du prépuce (balano-posthite).(1721, Trévoux). Extrémité conique du clitoris.
b (1911; fig. du gland de la verge). Fam. Imbécile; individu lourd, inepte. || Quel gland ! → Glander, II.
2 Chez nous (…) il n'y a pas de place pour les petits glands de ton espèce.
Roger Nimier, le Hussard bleu, p. 18.
2.1 — Très bien ! Très bien Berthe ! On verra !… Voilà comme je cause !… Je suis pas rassurant…
— Toi alors barre, c'est entendu !… Seulement t'es qu'un gland ! Retiens bien ! mon dernier mot !…
Céline, Guignol's band, p. 67.
Adj. || Ce qu'il est gland !
2.2 Ceux qui sont moins glands que les autres parmi mes lecteurs ont déjà compris.
San-Antonio, Ne mangez pas la consigne, p. 206.
2.3 Cette fois, je pige. Pas gland, le zouave aux pigeons. Il a placé la cage en deçà des limites du parc.
San-Antonio, le Secret de Polichinelle, p. 85.
3 (1379; du sens 1.). Morceau de bois, de métal, de verroterie ayant la forme du gland du chêne.Ouvrage de passementerie tressé ayant la forme d'un gland, souvent orné de houppes ou de freluches. || Glands de rideau, d'embrasse (cit.), de cordelière, de coussin. || Gland de soie, d'or (→ Aplatir, cit. 3), d'argent, de perles, de fil, de laine. || Gland à graine d'épinard.Glands du poêle, terminant les cordons accrochés aux quatre coins d'un corbillard (→ infra, cit. 3).
3 Nous avons les quatre glands du poêle à garnir (…) S'il n'y a personne, qui les tiendra (…)
Balzac, le Cousin Pons, Pl., t. VI, p. 771.
4 Les zébus des attelages ont les cornes peinturlurées, dorées; portent des colliers, des clochettes, des glands de verroteries.
Loti, l'Inde (sans les Anglais), p. 144.
5 Le damas cerise abonde, lui aussi, et le satin rose, et la mousseline, le galon, la tresse, le gland.
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 377.
4 Loc. Gland de mer. Balane.
DÉR. Glandage (I.), glandaie, glandaire, 1. glandé, glandée, glander.
COMP. V. Glandifère, glandiforme, glandivore.

Encyclopédie Universelle. 2012.