gonflement [ gɔ̃fləmɑ̃ ] n. m.
• 1542; de gonfler
♦ Action de gonfler (⇒ gonflage) ou de se gonfler; état de ce qui est gonflé. Gonflement d'un ballon. Gonflement d'une partie du corps, d'un organe. ⇒ ballonnement, bouffissure, dilatation, distension, empâtement, enflure, engorgement, fluxion, grosseur, grossissement, hypertrophie, intumescence, météorisme, œdème, tuméfaction, turgescence.
♢ Fig. Augmentation exagérée. Gonflement de la masse monétaire. ⇒ inflation.
⊗ CONTR. Dégonflement; contraction, dépression, diminution, rétrécissement.
● gonflement nom masculin État de ce qui est gonflé, rempli d'air : Le gonflement d'un ballon. Enflure pathologique d'une partie du corps : Gonflement de l'estomac. Littéraire. Accès d'un sentiment difficilement contenu : Un gonflement de vanité. Accroissement important, exagéré de quelque chose : Le gonflement des prix. Armement Distension de l'âme d'une bouche à feu, due à une surpression accidentelle. Pédologie Propriété qu'ont certaines argiles des sols, comme les montmorillonites, d'absorber de l'eau en grande quantité (jusqu'à 500 %) dans les espaces entre les feuillets de leurs structures cristallines. Polymères Augmentation de volume de réseaux polymériques lâches par absorption de certains solvants. (Le caoutchouc gonfle en présence de benzène.) ● gonflement (expressions) nom masculin Indice de gonflement, caractéristique d'un charbon en rapport avec son aptitude à donner du coke. ● gonflement (synonymes) nom masculin Enflure pathologique d'une partie du corps
Synonymes :
- fluxion
gonflement
n. m.
d1./d Action de gonfler.
d2./d Enflure (d'une partie du corps).
d3./d Fig. Exagération; augmentation trop importante. Le gonflement des effectifs.
⇒GONFLEMENT, subst. masc.
A. — 1. Action ou fait d'augmenter en volume; résultat de cette action.
a) [Le compl. désigne une chose extensible, flexible] Synon. distension, grossissement, remplissage. Le gonflement, le développement rapide des boutons et des feuilles (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 2, 1801, p. 365). Sa robe s'évasa autour d'elle (...) le gonflement de l'étoffe se crevait de place en place (FLAUB., Mme Bovary, t. 1, 1857, p. 147) :
• 1. À chaque gonflement de la vague enflée comme un poumon, ces fleurs, baignées, resplendissaient; à chaque abaissement elles s'éteignaient; mélancolique ressemblance avec la destinée.
HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 282.
— TECHNOL. Les piqueurs établissent (...) un troussage avec des planches et des étais, afin d'éviter que le gonflement ne fasse éclater la houille (HATON DE LA GOUPILLIÈRE, Exploitation mines, 1905, p. 711). On ne saurait aller trop loin dans [la] (...) voie de l'amincissement [des parois de l'obus], en raison du gonflement qui tend à se produire au départ (PALOQUE, Artill., 1909, p. 117). Le derme conservera un potentiel de gonflement plus élevé, il sera plus sensible à l'action de l'eau bouillante et aura une plus grande affinité pour les matières tannantes (BÉRARD, GOBILLIARD, Cuirs et peaux, 1947, p. 32).
b) [Le compl. désigne le corps, une partie du corps] Synon. hypertrophie, tumescence, turgescence. Les animaux qui respirent par un poumon sont assujettis à des gonflemens et des resserremens alternatifs (LAMARCK, Philos. zool., t. 2, 1809, p. 31). Une dilatation des narines, un gonflement de lèvres où paraissait la bête (MALRAUX, Espoir, 1937, p. 672). Le gonflement violet tendre des paupières aussi voluptueuses qu'un sein alourdi (ABELLIO, Pacifiques, 1946, p. 318) :
• 2. Un mode de fouissage particulièrement répandu (...) chez les mollusques, fait appel à des mouvements de gonflement et de dégonflement, associés à une alternance d'allongement et de rétraction portant soit sur la totalité du corps, soit sur une partie de celui-ci...
J.-M. PÉRÈS, Vie océan, 1966, p. 74.
— PATHOL. Synon. ballonnement, bouffissure, boursouflure, enflure, œdème, tuméfaction. Les gonflemens et les abcès aux glandes parotides (GEOFFROY, Méd. prat., 1800, p. 34). Le gonflement suspect, la flétrissure bouffie particulière aux malades de son espèce (BERNANOS, Joie, 1929, p. 637). Cette accumulation de liquide réactionnel provoque un gonflement et une augmentation de volume (GARCIN, Guide vétér., 1944, p. 13).
2. Littér. Ligne, forme arrondie. Synon. bombement, renflement. Les gonflements et les saillies mouvantes des figures de Rubens (HOURTICQ, Hist. art, Fr., 1914, p. 447). L'élévation d'une coupole sur des coupoles, les gonflements superposés de dômes (VALÉRY, Variété [I], 1924, p. 266).
B. — Au fig.
1. [Le compl. désigne une chose abstr.] Augmentation du nombre de quelque chose. Les effectifs du corps expéditionnaire (...) sont passés de 144 000 hommes (...) à 170 000 (...). Cet indispensable gonflement ayant été acquis, grâce aux efforts du maréchal de Lattre (Figaro, 19-20 janv. 1952, p. 9, col. 1).
2. [Le compl. désigne une pers., son état psychique] Intensification des impressions, des émotions, plénitude des sentiments. L'ivresse et le gonflement de cœur du jeune homme (...) entouré et aimé de trois femmes (SAINTE-BEUVE, Portr. contemp., t. 1, 1832, p. 491). Discuter du sort des travailleurs aux quatre coins de la province (...), sentir le monde rouler autour de soi, c'était un continuel gonflement de vanité, pour lui, l'ancien mécanicien (ZOLA, Germinal, 1885, p. 1328). Dans cette ardeur et dans ce bouillonnement, dans ce gonflement et dans ce tumulte [l'affaire Dreyfus], une vertu était au cœur (...) la vertu de charité (PÉGUY, Notre jeun., 1910, p. 114).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1718. Étymol. et Hist. 1561 « état de ce qui est gonflé » (DU PINET, Dioscoride, V, 40, éd. 1605 ds DELB. Notes mss). Dér. de gonfler; suff. -ment1. Fréq. abs. littér. : 145.
gonflement [gɔ̃fləmɑ̃] n. m.
ÉTYM. 1542; de gonfler.
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1 Action de gonfler (⇒ Gonflage) ou de se gonfler. || Le gonflement d'un aérostat. — Par anal. Enflure (d'une partie du corps). || Le gonflement des muscles, d'un organe (→ Énorme, cit. 9). ⇒ Apostume, ballonnement, bouffissure, débordement, dilatation, distension, empâtement, emphysème, enflure, fluxion, grosseur, grossissement, hypertrophie, intumescence, météorisme, œdème, tuméfaction, turgescence, tympanisme, tympanite. — Le gonflement de la vague (→ Abaissement, cit. 1). — État de ce qui est gonflé. ⇒ Bombement, dilatation.
1 Qui a vu les bas-reliefs de Reims se souvient du gonflement de la lèvre inférieure des vierges sages regardant les vierges folles.
Hugo, les Misérables, I, VI, I.
2 Mais il ne riait pas et regardait dans le jardin la neige mince, tombée la nuit sur les gazons. Le gonflement spasmodique, presque insensible, de ses muscles maxillaires trahissait seul sa nervosité.
Colette, Chéri, p. 84.
3 La contraction d'un muscle non distendu est caractérisée par le raccourcissement et le gonflement de son corps charnu. Les deux caractères, diminution de longueur, augmentation de grosseur, vont toujours de pair et sont proportionnels à l'intensité de la contraction, de telle façon que cette dernière peut être mesurée indifféremment par le degré du raccourcissement ou par celui du gonflement.
Paul Richer, Nouvelle anatomie artistique, III, p. 7.
2 Fig. État de ce qui est augmenté (beaucoup ou trop). || Le gonflement de la circulation (cit. 7) des billets. ⇒ Inflation.
4 (…) la cause initiale du gonflement des revenus nominaux consiste, non pas dans l'impression des billets de banque (…) mais dans les déficits budgétaires (…)
3 (1913, Alain-Fournier). Littér. || Gonflement de (le compl. désigne un état affectif), sentiment qu'on ne peut contenir. || Un gonflement de vanité, d'enthousiasme.
♦ (Le compl. désigne la personne, le cœur, l'âme). || « L'ivresse et le gonflement de cœur du jeune homme… » (Sainte-Beuve, in T. L. F.).
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CONTR. Dégonflement. — Aplatissement, compression, contraction, dépression, diminution, rétrécissement.
Encyclopédie Universelle. 2012.