grabuge [ grabyʒ ] n. m.
• 1536; gaburge 1526; p.-ê. de garbugio, var. it. de garbuglio « pagaille »
♦ Fam. Dispute, querelle bruyante; désordre qui en résulte. — Par ext. ⇒ bagarre, bataille, 4. casse. « il pourrait bien y avoir du grabuge » (Balzac).
● grabuge nom masculin (peut-être ancien français grabouiller, faire du tumulte, du moyen néerlandais crabbelen, égratigner, avec l'influence de déluge, ou bien du vénitien garbugio, tumulte) Familier. Échauffourée, dispute bruyante accompagnée de discorde, et entraînant des dégâts : Faire du grabuge. ● grabuge (synonymes) nom masculin (peut-être ancien français grabouiller, faire du tumulte, du moyen néerlandais crabbelen, égratigner, avec l'influence de déluge, ou bien du vénitien garbugio, tumulte) Familier. Échauffourée, dispute bruyante accompagnée de discorde, et entraînant des dégâts
Synonymes :
- accrochage (familier)
- bagarre
- bisbille (familier)
- charivari (familier)
- remue-ménage (familier)
- scène
- troubles
grabuge
n. m. Fam. Dispute, bagarre; chahut très bruyant.
⇒GRABUGE, subst. masc.
A. — Fam. Discussion, querelle qui se manifeste bruyamment, violemment. Ginette est une sale bête, qui ne cherche que le grabuge et la douleur d'autrui (L. DAUDET, Cœur et abs., 1917, p. 225). À Donzère, il [le pionnier] avait eu du grabuge et de la bisbille (ARNOUX, Rhône, 1944, p. 206).
— P. ext. Remue-ménage, échauffourée qui en résulte. Ça va faire du grabuge; il va y avoir du grabuge. On n'aura pas ma peau, comme cela, sans grabuge, sans bagarre (DUHAMEL, Combat ombres, 1939, p. 210). Tant qu'il n'y a pas de grabuge dans la rue (VIALAR, Curée, 1953, p. 119) :
• Il y a du grabuge, là-bas, dans l'arrière-boutique (...). Ce sont des types qui se battent ou, plutôt, qui sont en train d'en tabasser un.
GIONO, Gds chemins, 1951, p. 67.
B. — P. anal. Jeu de cartes. Jouer, faire un grabuge. Donne-moi des cartes, et jouons au grabuge, cela me distraira (SAND, Hist. vie, t. 3, 1855, p. 270). Ma tante et ma mère travaillaient un grabuge ou un besigue, avec Anna qui était venue dîner (GIDE, Si le grain, 1924, p. 442).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. 1526 gaburge « dispute, bagarre » (J. BALARD, Journal, éd. Chaponnière, p. 44); 1536 grabuge (Délib. du conseil de la ville de Bourg ds J. BAUX, Mém. hist. sur la ville de Bourg, I, 27 ds GDF. Compl.). D'apr. P. BARBIER (Misc. 4, n° 11), empr. au vénitien garbugio, correspondant à l'ital. garbuglio « tumulte, désordre, confusion » (dep. 2e moitié XVe s., SAVONAROLE ds BATT.; cf. ROHLFS, § 280) qui est à l'orig. de garbouil, -ouille « querelle » (dep. 1536, Négoc. du Levant, I, 294 ds BARB., loc. cit.); cette hyp. est acceptée par REW3, n° 1386; EWFS2; DEI; COR., s.v. garbullo; HOPE, p. 200; le [y] de grabuge et la grande densité dans le Nord des formes dial. fr. (v. FEW t. 16, p. 760) font cependant difficulté. L'ital. garbuglio est prob. déverbal de l'a. ital. garbugliare « embrouiller, bouleverser, troubler » (dep. XVIe s., I. PITTI ds BATT.), composé de bugliare « s'agiter » (dep. XIVe s.; altération du dial. septentr. boglire pour bollire « bouillir ») et d'un 1er élém. qui pourrait être gargagliare « faire du bruit, crier » (dep. XIVe s.; dér. de la racine onomat. garg-, cf. gargouiller; v. BATT.). W. von WARTBURG (FEW t. 16, p. 770), qui refuse l'orig. ital. de grabuge pour des raisons phonét., voit dans ce mot une modification, par substitution de suff. (d'apr. déluge), de grabouille, déverbal de grabouiller, lui-même empr., non pas à l'ital., mais au m. néerl. crabbelen « griffonner » (déjà HAUST, s.v. grabouyî; pour l'adaptation de -elen en -ouiller, v. gribouiller) : cependant cette hyp., qui s'accorde avec les nombreuses formes dial. du Nord, fait difficulté, tant du point de vue sém. que de celui de la localisation des plus anc. attest. de grabuge et garbouille. Fréq. abs. littér. : 37. Bbg. SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 226, pp. 290-291; t. 3 1972 [1930], p. 114, 309, 312, 321. - WIND 1928, p. 179, 206.
grabuge [gʀabyʒ] n. m.
ÉTYM. 1536; gaburge, 1526; vénitien garbugio, ital. garbuglio, p.-ê. de gar-, garg-, et bugliare « bouillir »; une autre hypothèse est l'anc. v. garbouler « discuter vivement », grabouiller (1625), du moyen néerl. crabbelen « égratigner »; selon P. Guiraud, dér. du dial. grabber « saisir par des crampons » (néerl. grabben « saisir ») avec croisement de urger « tourmenter » ou « fouiller la terre »; il évoque en outre le lat. carabus « crabe ».
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b Mod. || Du grabuge (collectif). || Il y a du grabuge dans le ménage (Académie). || Ne faites pas tant de grabuge. ⇒ Bruit. — Par ext. ⇒ Bagarre, bataille. || Ça va faire du grabuge.
1 — En ce cas, le peuple n'est pas au bout de ses peines; et, d'ici-là, il pourrait bien y avoir du grabuge. — Je le crains plus que je ne le souhaite, car il y en a toujours qui payent les pots cassés. — Le monde se révoltera.
Balzac, Souvenirs d'un paria, VIII, IX, in Œ. diverses, t. I, p. 303.
2 (…) je suis las de vivre dans ce climat de grabuge et de grèves.
J. Green, Journal, Ce qui reste de jour, 30 mai 1968.
Encyclopédie Universelle. 2012.