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grainer

grener [ grəne ] v. <conjug. : 5>
XIIe; du rad. de grain
1 V. intr. Agric. Produire de la graine. Le blé grène mal cette année.
2 V. tr. Techn. Réduire en petits grains. (On dit aussi GRAINER [ grene ] <conjug. : 1> .) Grener de la terre, l'émietter. — P. p. adj. Poudre grenée.
3 V. tr. Donner du grain à (une pierre lithographique, une glace ou une pièce de métal).

grainer verbe transitif Modifier l'aspect d'un cuir en faisant apparaître le grain. Réaliser le grenage d'une planche métallique. ● grainer verbe intransitif En parlant (surtout) des céréales, produire des grains. ● grainer (difficultés) verbe intransitif Orthographe Les deux graphies, grainer ou grener, sont admises. Conjugaison Grener. Attention à l'alternance e/è : grener ; le blé grène ; il grènera ; grené. ● grainer (synonymes) verbe intransitif En parlant (surtout) des céréales, produire des grains.
Synonymes :
- grener

grainer
v. ou grener v.
d1./d v. intr. AGRIC Produire des graines.
d2./d v. tr. TECH Soumettre (un cuir) à l'opération du grainage (ou grenage).

⇒GRENER, GRAINER, verbe
A. — Emploi intrans.
1. Donner de la graine. Quand on a laissé un seul pied d'arroche grainer dans le jardin, on n'a plus à s'occuper de sa multiplication; il en pousse chaque année plus qu'il n'est nécessaire d'en conserver (GRESSENT, Potager mod., 1863, p. 583). Pour nous a grainé le houx (COLETTE, Pays. et portr., 1954, p. 121) :
1. On doit ranger aussi parmi les végétaux soumis immédiatement aux influences de l'astre des nuits les mousses, dont la plupart ne végètent, ne fleurissent et ne grènent qu'en hiver, lorsque la lune est dans notre hémisphère.
BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 62.
Au fig. — Ne regrettez rien, pauvre père. Il leur est venu d'un coup beaucoup d'argent? Eh bien, vous verrez, cet argent partira de même. Ces profits-là peuvent fleurir, ils ne grainent point (POURRAT, Gaspard, 1930, p. 86).
P. anal. Faire grener le ver à soie. Laisser la chrysalide devenir papillon, le papillon faire ses œufs. (Dict. XIXe et XXe s.).
2. Se former en grain. Le sirop commençant à grainer dans l'appareil à cuire ne tarde pas à se remplir de cristaux (ROUBERTY, Sucr., 1922, p. 91).
3. Arg. Manger. Synon. casser la graine. Quelle heure il est? (...) — Midi moins le quart, mec, mais on graine tout de suite! (SIMONIN, Touchez pas au grisbi, 1953, p. 196).
B. — Emploi trans.
1. Réduire une matière en petits grains. Grener du sel, du tabac à priser. Les poudres de chasse françaises sont grenées en 5 numéros (...) caractérisés par la grosseur des grains (VENNIN, CHESNEAU, Poudres et explosifs, 1914, p. 335). Le sucre a pris l'humidité : il faut le grener (COLIN 1971) :
2. Sur les planches et aux clous s'étageaient des verreries, des cuivres, un alambic, un récipient assez semblable à ces vases à grener la cire (...) et une confusion d'objets bizarres (...) qui était une batterie de cuisine de chimiste.
HUGO, Homme qui rit, t. 1, 1869, p. 156.
Emploi pronom. réfl. [Le suj. désigne le sel] Dans les marais salants, se cristalliser sous l'action du soleil. (Dict. XIXe et XXe s.).
2. Rendre grenu. Grener un cuir, une étoffe (Dict. XIXe et XXe s.).
IMPR. Grainer une surface. La rendre légèrement rugueuse en vue d'un travail ultérieur. Il est nécessaire de grainer la surface [des plaques de zinc], car le grain est indispensable pour le tirage à la machine (CHELET, Lithogr., 1933, p. 223). Comme la pierre, le zinc et l'aluminium doivent être convenablement grainés, soit à la main, avec du grès ou du sable, soit sur une machine spéciale (Arts et litt., 1935, p. 30-18).
REM. Grenaison, subst. fém. Formation de la graine dans les céréales. (Dict. XIXe et XXe s.). La grenaison du blé (LITTRÉ).
Prononc. et Orth. : [], (il) grène []; [] et [-], (il) graine []. Ds Ac. dep. 1694, s.v. grener. Var. grainer (dérivé grainaison) ds la plupart des dict. gén. du XIXe et XXe s. qui renvoient de grai- à gre- (cf. Lar. 19e-20e, LITTRÉ, DG, ROB., Lar. Lang. fr.). Le sens arg. « manger » semble s'écrire uniquement grainer. V. égrener. Étymol. et Hist. 1. 1180-85 grener « monter en graine » (GACE BRULÉ, éd. H. Petersen Dyggve, 28, 4); 2. a) 1528 grené « en grains, granuleux » (Platine de honneste volupté, f° 12 v° ds GDF.); b) 1745 grainer (BOSSE, Manière de graver, p. 130 : l'on grainera avec le petit berceau celles [les parties] qui paroîtront trop claires); 1753 cuir grainé (Encyclop. t. 3, s.v. chagrin); c) 1745 subst. (BOSSE, op. cit., p. 134 : cette espèce de grainé occasionné par le crayon sur un papier plus ou moins doux); 3. a) 1593-96 grené « réduit en grains » (DU VILLARS, Mém., IV, an 1553, Michaud ds GDF. : poudre menue grenee); b) 1723 grener « réduire en graine » (SAVARY : Grener le sel); 4. 1600 « produire des œufs » (O. DE SERR., V, 15 ds GDF. Compl. : Faire grainer les papillons [de vers à soie]). Dér. de grain I, graine; dés. -er. Bbg. QUEM. DDL t. 10, 13.

1. grainer [gʀɛne; gʀene] v. — XIIe; de 1. graine. Grener (II., 1.).
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2. grainer [gʀɛne; gʀene] v. intr.
ÉTYM. Attesté 1935; de grain (de blé), ou de 1. graine.
Fam. Casser la graine (2. Graine); manger. Grailler.
0 Pourquoi se quitter, a bonni Paulo, las de parcourir sans but le plateau de Gravelle, on pourrait grainer dans le coin (…) Vous connaissez une bonne taule ?
Albert Simonin, Hotu soit qui mal y pense, p. 195.

Encyclopédie Universelle. 2012.