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grammairien

grammairien, ienne [ gra(m)mɛrjɛ̃, jɛn ] n.
• 1245; de grammaire
1Personne spécialisée dans l'étude de la grammaire. Lettré qui étudie la langue et fixe les règles du bon usage qu'il justifie par la tradition, l'étymologie, la logique, le souci de clarté et d'élégance, etc. Meigret, Vaugelas, Ménage, Arnauld, grammairiens français. Grammairien puriste.
2(XIXe) Linguiste spécialisé dans l'étude de la morphologie et de la syntaxe. syntacticien.

grammairien, grammairienne nom Spécialiste de grammaire ; personne qui enseigne la grammaire. Personne qui connaît bien les règles de la grammaire. ● grammairien, grammairienne (citations) nom Paul Claudel Villeneuve-sur-Fère, Aisne, 1868-Paris 1955 Les grands écrivains n'ont jamais été faits pour subir la loi des grammairiens, mais pour imposer la leur et non pas seulement leur volonté, mais leur caprice. Positions et propositions Gallimard Horace, en latin Quintus Horatius Flaccus Venusia, Apulie, 65-Rome ? 8 avant J.-C. Les grammairiens en discutent et le procès est encore devant le juge. Grammatici certant et adhuc sub judice lis est. Art poétique, 78 Commentaire On ne cite le plus souvent que le second hémistiche, pour dire qu'une question n'est pas résolue.

grammairien, enne
n. Spécialiste de la grammaire.

⇒GRAMMAIRIEN, -IENNE, subst. et adj.
I. — Substantif
A. — [Dans l'Antiquité (gr. et latine)] Celui qui s'adonnait à l'étude des lettres en général. [Proclus] était de plus un très remarquable grammairien, dans l'ancienne signification du mot, c'est-à-dire un érudit et un critique (COUSIN, Hist. philos. mod., t. 1, 1847, p. 211).
B. — Celui qui, versé dans la connaissance d'une langue, contribue par ses avis à épurer celle-ci, à fixer les règles du bon usage. Querelles de grammairien. Sottise est chose écrite ou parlée, qui ne dit pas ce qu'elle croit dire. C'est pourquoi il est bon d'en juger en grammairien, en rétablissant les mots dans leur sens ordinaire (ALAIN, Propos, 1921, p. 195). V. anacoluthe et châtré, -ée ex. :
1. Voyons donc un peu le progrès dont tes contemporains ont la bouche pleine. Que faut-il entendre par ce mot? Si nous le définissons en bon grammairien, nous dirons que c'est une augmentation en bien ou en mal...
A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 538.
C. — Celui qui, par profession, enseigne la grammaire ou compose des ouvrages de grammaire; celui qui, indépendamment de tout souci normatif, se spécialise dans l'étude historique ou synchronique du système grammatical d'une langue. Ainsi la linguistique travaille sans cesse sur des concepts forgés par les grammairiens, et dont on ne sait s'ils correspondent réellement à des facteurs constitutifs du système de la langue (SAUSSURE, Ling. gén., 1916, p. 153). Sans forcer les choses, la vérité est que plus de cinquante ans après la publication du Cours de Saussure quelques grammairiens commencent seulement depuis peu à entreprendre la description méthodique de la langue qui sous-tend notre idiome (R.-L. WAGNER, Note sur les recherches diachroniques et synchroniques ds Lang. fr., n° 1, 1969, p. 8).
D. — P. ext. Connaisseur averti des règles qui président à l'exécution de tel ou tel art. Grammairien de la musique. Grammairien correct et même élégant des pas d'école, il [un chorégraphe] n'en est pas le poète (LEVINSON, Visages danse, 1933, p. 128) :
2. Mais il faut savoir [que la peinture] (...) est chose poétique pour ne pas s'imaginer que deux hommes qui s'expriment au moyen de la peinture sont tous deux peintres pour cela. Il y a des grammairiens de la peinture qui ne sont pas plus des peintres que les grammairiens de la langue ne sont des écrivains.
FAURE, Espr. formes, 1927, p. 210.
II. — Adj. Ô noble sanhédrin de têtes à perruque [l'Académie], Derniers représentants d'une école caduque, Vous qu'a toujours guidés l'esprit grammairien (POMMIER, Crâneries, 1842, p. 37). Notre dîner de Brébant commence à être complètement hébété par l'élément grammairien, qui y a trop de coudes à table (GONCOURT, Journal, 1871, p. 838).
Prononc. et Orth. : [(m)], fém. [-]; [mm] ds LAND. 1834, NOD. 1844, DG, PASSY 1914;
ds FÉR. 1768, FÉR. Crit. t. 2 1787, GATTEL 1841 (qui prononce [-me-] p. harmonis. vocalique), LITTRÉ;
ou [mm] ds BARBEAU-RODHE 1930, Pt ROB., WARN. 1968 et Lar. Lang. fr. Cf. grammaire. Ds Ac. 1694-1932 (au fém. seulement ds 1932). Étymol. et Hist. 1245 « personne qui s'adonne à l'étude de la grammaire » (H. ANDELI, La bataille des .VII. Ars, IV, 96 ds T.-L.). Dér. de grammaire; suff. -ien. Fréq. abs. littér. : 175.

grammairien, ienne [gʀa(m)mɛʀjɛ̃, jɛn] n. et adj.
ÉTYM. 1245, au masc.; de grammaire.
1 Personne spécialisée dans l'étude de la grammaire; personne qui étudie la langue et définit un « bon usage » justifié par la tradition, l'étymologie, la logique, le souci de clarté et d'élégance, etc. || Règle, remarque, recommandation, opinion de grammairien. || Distinction subtile, exemple de grammairien (→ Avant, cit. 35). || Suivre l'avis des grammairiens. || « Ne dédaigne pas les grammairiens. Ce sont des ouvriers (cit. 8) utiles » (Hugo). || Purisme d'un grammairien. Puriste. || Querelle de grammairiens (→ Byzantin, cit. 3). || Écrivains (cit. 5, 10) et grammairiens. || Grammairien analogiste. || Meigret, Vaugelas, Ménage, Arnauld grammairiens français classiques.
1 Quand voit-on naître les critiques et les grammairiens ? tout juste après le siècle du génie et des productions divines.
Diderot, Salon de 1767.
2 Ne suffit-il pas, comme le notait Sarcey, d'entendre ou de lire à voix haute un passage incriminé pour convenir que « les grammairiens eux-mêmes et les professeurs de rhétorique n'ont pas le temps d'en éplucher les syllabes » et qu'« ils sont étourdis, éblouis ? »
Maurice Rat, Notice de l'éd. du Barbier de Séville, de Beaumarchais (éd. Garnier).
3 On conçoit donc qu'il existe une manière particulièrement recommandable de parler, et que dans l'établissement de cette norme, les grammairiens doivent avoir un rôle éminent. C'est en ce sens que la grammaire, qui, dans son principe, est une science, deviendra par son application l'art de bien parler et partant de bien écrire. Loin de nous la pensée de revenir à la vieille définition : l'art de parler et d'écrire correctement. Le grammairien n'a pas le droit d'édicter des dogmes arbitraires basés sur des idées a priori. En revanche, il a le devoir de dresser l'inventaire soigneux des richesses de la langue française, de préciser la nature de ces richesses et la manière dont elles peuvent être utilisées, bref, de présenter aux écrivains, dans une savante ordonnance, le répertoire sémantique dans lequel ils auront à puiser.
Damourette et Pichon, Essai de grammaire de la langue franç., t. I, p. 53.
2 (XIXe). Linguiste spécialisé dans l'étude de la morphologie et de la syntaxe. Syntacticien. || Les grammairiens et les lexicologues.
3 Adj. De la grammaire, des grammairiens. || Avoir l'esprit grammairien.

Encyclopédie Universelle. 2012.