grimer [ grime ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1819 v. pron.; de grime
1 ♦ Vx Marquer (un acteur) de rides pour lui vieillir le visage.
2 ♦ (1827) Mod. Farder, maquiller pour le théâtre, le cinéma, etc. (ou d'une manière outrancière). Grimer un acteur en vieillard. Pronom. « Il excellait à se déguiser, à se grimer » (Balzac). — « Sa figure grimée en rouge brique et blanc » (Colette).
● grimer verbe transitif (de grime) Modifier le visage de quelqu'un en le maquillant, en le fardant pour le théâtre, le cinéma, etc. : Se grimer en vieillard. ● grimer (synonymes) verbe transitif (de grime) Modifier le visage de quelqu'un en le maquillant, en le...
Synonymes :
- farder
grimer
v. tr. Maquiller, farder (un acteur).
⇒GRIMER, verbe trans.
A. — Dans le domaine du théâtre et, p. ext., dans la vie quotidienne.
1. Vieilli. [Correspond à grime] [Au théâtre] ,,Peindre des rides sur le visage, transformer le visage en le vieillissant`` (Ac. 1932). Part. passé et emploi adj. Paulin Ménier, sérieux comme un avoué, faisant le gracieux et l'homme du monde, avec sa tête de bossu, ses traits marqués et comme grimés de rides (GONCOURT, Journal, 1861, p. 993). Les images mentales, surtout celles de nos rêves, ressemblent à des acteurs de pantomime plus ou moins grimés ou masqués (WARCOLLIER, Télépathie, 1921, p. 277).
2. [Le suj. désigne un animé; le compl. désigne une pers. (en partic. un comédien, p. méton. son visage)] Transformer (le visage d'un comédien) en (le) maquillant. Part. passé et emploi adj. Personnages bizarres, aux costumes hétéroclites, aux visages grimés (BALZAC, Illus. perdues, 1837, p. 92). Le théâtre était dans la serre (...) j'étais bien grimé et (...) M. Pourrat m'avait bien fait de la barbe avec du papier brûlé (GONCOURT, Journal, 1855, p. 217). La toile brilla de tous ses bleus, laissa voir tous les artifices du peintre, comme un visage grimé livre ses secrets sous le feu d'un projecteur (COLETTE, Naiss. jour, 1928, p. 35).
— [Avec un compl. introd. par en désignant le résultat obtenu] Je déguisais ma chère maîtresse en bardache, je la grimais en vieille salope sinistre et poivrée (MILOSZ, Amour. initiation, 1910, p. 105). Part. passé et emploi adj. Ce sourire fut partagé par des jeunes gens du second rang moins bien grimés en vétérans (VIGNY, Mém. inéd., 1863, p. 88). On eût dit Camille grimé en vieillard (ZOLA, T. Raquin, 1867, p. 171).
— Emploi pronom. réfl. Modifier son visage en le maquillant. Venture s'était si bien grimé que son adversaire hésitait à le reconnaître (PONSON DU TERR., Rocambole, t. 5, 1859, p. 276). Toujours se grimer, disait-elle, comme si l'art du comédien ne tenait qu'à des crayons (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 238) :
• Il n'y a pas, dans ce ménage, le maquillage usité chez les actrices et chez les filles, mais le simple compromis de nombre de femmes de la bourgeoisie qui, sans se grimer comme elles, se nuent tout bonnement la peau de poudre au bismuth, teintée en rose pour les blondes, en nuance Rachel pour les brunes.
HUYSMANS, Art mod.,1883, p. 113.
♦ [Avec un compl. introd. par en désignant le résultat obtenu] Le rôle d'un vieil alcade dans lequel il révéla pour la première fois son talent pour se grimer en vieillard (BALZAC, Illus. perdues, 1839, p. 338).
3. [Le suj. désigne un inanimé] Modifier le visage, l'apparence (de quelqu'un) en accentuant les traits, en vieillissant. La fatigue l'avait si bien grimé et le froid l'avait si bien enrhumé, qu'il avait l'air d'un poitrinaire authentique (MURGER, Scène vie jeun., 1851, p. 233). Regardez un juge jauni par le mauvair air, grimé par l'impatience (TAINE, Notes Paris, 1867, p. 149).
B. — Au fig. Transformer l'apparence de quelque chose, l'état habituel ou naturel de quelque chose. Synon. maquiller. [Avec un compl. introd. par en désignant le résultat obtenu] L'assassinat policier, grimé en suicide, de Stavisky au Vieux logis (L. DAUDET, Brév. journ., 1936, p. 76).
— Emploi pronom. S'imagine-t-on l'innocence contrainte à se grimer, la vertu contrefaisant sa voix, la gloire mettant un masque? (HUGO, Travaill. mer, 1866, p. 141).
REM. Grimerie, subst. fém., rare, péj. Pièce de théâtre comique. Bertrand, Suzette, Stanislas, toutes ces petites grimeries, assez drôles sous le régime des censeurs, n'ont pu supporter le grand air ni le grand jour de la liberté (BALZAC, Œuvres div., 1830, p. 253).
Prononc. et Orth. : []. Ds Ac. dep. 1835. Étymol. et Hist. 1. 1823 « marquer (un acteur) de rides pour lui vieillir le visage » (BOISTE); 2. 1827 « farder, maquiller pour le théâtre, etc., ou d'une manière outrancière » (HUGO, Préf. Cromwell, p. 44). Prob. dér. de grime au sens de « grimace, ride ». Cf. encore grimer intrans. « faire des plis (d'une étoffe) » (1826 ds Fr. mod. t. 17, 1949, p. 292) et, peut-être aussi, dès 1803 : ,,grimer ou grincher, se dit de la croûte du pain inégale, éraillée`` (BOISTE), que le FEW t. 21, p. 473b range parmi les mots d'orig. inconnue. Fréq. abs. littér. : 51. Bbg. GREIMAS (A.). Rem. pour servir à l'hist. des mots. Fr. mod. 1956, t. 24, p. 103. - QUEM. DDL t. 2, 5.
grimer [gʀime] v. tr.
ÉTYM. 1823; de grime, I.
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1 Vx. Marquer un acteur de rides pour lui vieillir le visage. — Pron. || Cet acteur se grime bien (Littré).
1 (…) mais, dans la vieillesse, tout chez la femme a parlé, les passions se sont incrustées sur son visage; elle a été amante, épouse, mère; les expressions les plus violentes de la joie et de la douleur ont fini par grimer, torturer ses traits, par s'y empreindre en mille rides, qui toutes ont un langage (…)
Balzac, la Femme de trente ans, Pl., t. II, p. 838.
2 (1827, Hugo). Mod. Farder, maquiller (qqn) pour le théâtre ou le cinéma, ou d'une manière outrancière. || La maquilleuse grime les acteurs avant leur entrée en scène. — Grimer qqn en vieillard. — Pron. (→ ci-dessous, cit. 3). || Cet acteur excelle à se grimer (Académie). ⇒ Tête (se faire une). — P. p. adj. || Acteurs grimés; bien, mal grimés.
2 Nathalie et sa mère furent assez surprises en voyant la figure mal grimée de la marquise, et lui demandèrent s'il ne lui était rien arrivé de fâcheux.
Balzac, le Contrat de mariage, Pl., t. III, p. 145.
3 (…) il excellait à se déguiser, à se grimer; il eût donné des leçons à Frédérick Lemaître, car il pouvait se faire dandy quand il le fallait.
Balzac, Splendeurs et Misères des courtisanes, Pl., t. V, p. 747.
♦ (Le compl. désigne le visage, etc.). || Grimer les joues, la tête de qqn. — Au participe passé :
4 Sa figure grimée en rouge brique et blanc craie ne laisse pas deviner grand'chose de son vrai visage (…)
Colette, la Vagabonde, p. 41.
♦ Fig., littér. (Sujet n. de chose). Modifier le visage comme un maquillage de théâtre. || La neige le grimait en Père Noël.
3 Fig. Transformer l'apparence de (qqn, qqch.) de manière à tromper. ⇒ Maquiller (plus cour.). — Au p. p. || Un assassinat grimé en suicide.
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grimé, ée p. p. adj.
♦ → ci-dessus.
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DÉR. et COMP. Grimage. Dégrimer.
Encyclopédie Universelle. 2012.