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gué

1. gué [ ge ] n. m.
• 1080; « mare » v. 1200; lat. vadum, croisé avec un germ. °wad
Endroit d'une rivière où le niveau de l'eau est assez bas pour qu'on puisse traverser à pied. passage. Passer un gué. Être au milieu du gué. Loc. adv. À GUÉ. Traverser à gué. guéer. Il passa « le ruisseau à gué, ayant de l'eau jusqu'à mi-jambes » (Gautier). ⊗ HOM. Gai. gué 2. gué [ ge ] interj.
• 1666, plus ancien dans des chansons; var. de gai
Vx ou dans des refrains Interjection exprimant la joie. La bonne aventure, ô gué !

gué (citations) nom masculin (francique wad) Michel Deguy Paris 1930 Chercher le gué du temps. Biefs Gallimard Abraham Lincoln près de Hodgenville, Kentucky, 1809-Washington 1865 Mieux vaut ne pas changer d'attelage au milieu du gué. It is best not to swap horses while crossing the river. Speech, 9 juin 1864 Commentaire Écrit au moment de la guerre de Sécession. ● gué (expressions) nom masculin (francique wad) Au milieu du gué, à mi-parcours, en pleine élaboration : La réforme en restera-t-elle au milieu du gué ?gué (homonymes) nom masculin (francique wad) gai adjectif gay adjectif et nom guai adjectif masculin guais adjectif masculin guet nom masculin

gué
n. m. Endroit d'une rivière où l'eau est assez basse pour qu'on puisse passer à pied. Traverser à gué.

I.
⇒GUÉ1, subst. masc.
Endroit peu profond d'un cours d'eau, permettant de le traverser sans perdre pied. Là, ni radeau, ni pont. Il fallait passer pourtant. Ayrton s'occupa de chercher un gué praticable (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 2, 1868, p. 109).
À gué. En utilisant un gué. Tous les ponts avaient été rompus (...) et le roi de Neustrie se tenait (...) prêt à livrer bataille, si l'on tentait le passage à gué (THIERRY, Récits mérov., t. 2, 1840, p. 28) :
... parce qu'on passe sous les premiers châtaigniers, puis, parce qu'on traverse à gué des torrents d'une eau couleur d'herbe et luisante comme de l'huile...
GIONO, Regain, 1930, p. 12.
Au fig. Sonder le gué. Examiner discrètement et habilement une affaire avant de s'y engager. (Dict. XIXe et XXe s.).
Proverbe. On ne change pas les chevaux au milieu du gué. ,,On ne change pas de personnel dans une passe difficile, périlleuse`` (ROB.).
REM. Guéage, subst. masc. Passage à gué. C'était une vraie rivière dont le guéage n'eût pas été commode (SAND, Maîtres sonneurs, 1853, p. 121).
Prononc. et Orth. : [ge]. Att. ds Ac. 1694-1932. Étymol. et Hist. Ca 1100 (Roland, éd. J. Bédier, 2994). De l'a. b. frq. (cf. le traitement phonét. w- > g-) « endroit guéable » que l'on peut restituer d'apr. l'a. h. all. wat « id. », le m. néerl. wat « id. » et qui correspond au lat. vadum (d'où sont issus le roum. vad, le port. vau et l'esp. vado). Gué au sens de « mare, abreuvoir » (ca 1200 gué « mare », Aliscans, éd. E. Wienbeck, W. Hartnacke, P. Rasch, CXXIb, 56; 1280 weis « abreuvoir », Reg. aux bans ds GDF. Compl.) est également à rattacher à l'a. b. frq. qui signifiait prob. aussi « petit étang » (cf. le m. néerl. wat « endroit guéable » et la forme fém. correspondante wade « petit étang ») comme semblent le prouver les dial. du Nord et de l'Est où ce sens est très répandu, cf. FEW t. 17, p. 440a. Fréq. abs. littér. : 167.
II.
⇒GUÉ2 (AU —/Ô —), loc. interjective
[Interjection exprimant la joie, qui rythme plusieurs chansons populaires d'après un modèle ancien] Je dirais au grand César : Reprends ton sceptre et ton char, J'aime mieux ma mère, ô gué! J'aime mieux ma mère (HUGO, Misér., t. 1, 1862, p. 804).
Prononc. : [ge]. Étymol. et Hist. 1666 au gué! (MOLIÈRE, Le Misanthrope, I, 2). Prob. var. de gai (cf. 1534 guay, guay! ds RABELAIS, Gargantua, éd. M.A. Screech, XXXVIII, 232). Bbg. JOURJON (A.). Rem. lexicogr. R. Philol. fr. 1915/16, t. 29, pp. 280-281.

1. gué [ge] n. m.
ÉTYM. 1080; « mare », v. 1200; du francique wad (forme germanique correspondant au lat. vadum). → aussi gadouille.
Endroit d'une rivière où le niveau de l'eau est assez bas pour qu'on puisse la traverser à pied. Passage (→ Biaiser, cit. 3; chemin, cit. 2). || Passer un gué (→ Aider, cit. 11). || Troupeau qui s'abreuve au gué.
1 L'ânier, qui tous les jours traversait ce gué-là,
Sur l'âne à l'éponge monta (…)
La Fontaine, Fables, II, 10.
Loc. adv. À gué. || Traverser à gué. || Le cours d'eau est peu profond ici : on peut le passer à gué ( Guéable).
2 (…) passa bravement le ruisseau à gué, ayant de l'eau jusqu'à mi-jambe.
Th. Gautier, les Grotesques, VIII.
3 On passe sur un pont de bois tremblant et déjeté. Les mules chargées de nos sacs et de nos couvertures passent à gué.
Gide, Nouveaux prétextes, p. 234.
Prov. On ne change pas les chevaux au milieu du gué : on ne change pas de personnel dans une passe difficile, périlleuse (cf. le mot de Lincoln : Il ne faut pas changer d'attelage en traversant une rivière, in Guerlac, p. 252).
Loc. fig. (Vieilli). Sonder le gué : examiner discrètement une affaire avant de s'engager.
HOM. Gai, gay, 2. gué.
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2. gué [ge] interj.
ÉTYM. 1666, Molière; mais probablt d'emploi beaucoup plus ancien dans les refrains populaires; var. de gai, gay.
Vx ou dans des refrains de chanson. Interjection exprimant la joie. || La bonne aventure, ô gué ! (parfois transcrit erronément : au gué).
0 J'aime mieux ma mie, au gué
J'aime mieux ma mie.
Molière, le Misanthrope (Chanson du roi Henri), I, 2.
tableau Principales interjections.
HOM. Gai, gay, 1. gué.

Encyclopédie Universelle. 2012.