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hallali

hallali [ alali ] interj. et n. m.
• 1751; hale (pour hare à lui), a. fr. hare, frq. °hara « par ici ! »; cf. harasser
Vén. Cri de chasse qui annonce que la bête poursuivie est aux abois.
N. m. Ce cri lui-même, ou la sonnerie de cor qui le remplace. Sonner l'hallali. Par ext. Le dernier temps de la chasse, où la bête est mise à mort.
Fig. Défaite, ruine. Sonner l'hallali de qqn, qqch., annoncer sa fin (cf. Sonner le glas).

hallali nom masculin (ancien français haler, exciter les chiens, du francique hara, par ici, et à lui) Cri poussé par les veneurs lorsque l'animal va être pris. Fanfare de trompes annonçant l'événement : Sonner l'hallali.

hallali
n. m. VEN Cri de chasse ou sonnerie du cor annonçant que la bête poursuivie est près de succomber.

⇒HALLALI, interj. et subst. masc.
CHASSE À COURRE
I. — Interj. [Cri qui marque la victoire imminente du chasseur sur l'animal poursuivi] La meute et le chamois traversent la prairie : Hallali, compagnons, la victoire est à nous! (MUSSET, Coupe, 1832, II, 2, p. 284). Fontainebleau, avec les merveilles de sa grande chasse à courre où deux cerfs, biche et meutes de chiens, dressés, satisfont tout le rêve cynégétique de l'enfance, et certes le mien! Tayaut, hallali : c'est-à-dire bravo! (MALLARMÉ, Dern. mode, 1874, p. 843).
P. métaph. Toute la meute hurle de joie. Hallali! Curée chaude! Picquart aux chiens! Les honneurs du pied à M. le Ministre de la Guerre (CLEMENCEAU, Vers réparation, 1899, p. 477).
II. — Subst. masc.
A. — Cri ou sonnerie de chasse à courre, annonçant que l'animal poursuivi est sur le point de se rendre ou est pris. Le cor du vieux chasseur (...) se mit à exécuter, avec une splendeur triomphale, un admirable hallali (HUGO, Rhin, 1842, p. 217). La chasse triomphante fondait sur lui. Il entendait ralentir les chevaux et rallier les chiens. (...) l'hallali sonna (PESQUIDOUX, Chez nous, 1921, p. 104).
Hallali courant. Hallali indiquant que l'animal fait une dernière tentative de fuite; p. méton. cette tentative même. P. métaph. Le hallali courant se termina par l'affaire de Malaga, qui fut la dernière coquetterie du maréchal avec la difficulté, avec le danger et la réussite (LA VARENDE, Tourville, 1943, p. 230).
Hallali debout, sur pied. Hallali indiquant que l'animal est cerné debout. Hallali par terre. Hallali indiquant que l'animal est tombé. L'hallali sur pied et l'hallali par terre (...). Dans l'hallali sur pied l'animal est encore debout, dans l'autre les chiens le foulent à terre (VIALAR, Rendez-vous, 1952, p. 250). P. méton. Situation de l'animal pris de cette manière. Le Brèche-Pied (...). Tué lui aussi, hallali debout (GENEVOIX, Dern. harde, 1938, p. 180).
P. plaisant. Chaque fois que la dame enlevait un goujon ou ferrait une ablette, les deux messieurs sonnaient l'hallali (ARÈNE, Paris ingénu, 1882, p. 188).
Au fig. Sonner l'hallali de qqn/qqc. Annoncer la défaite, la ruine de quelqu'un/quelque chose; proclamer sa victoire sur telle personne, telle chose. Ces deux transgressions de sa dignité et du devoir de rang lui sonnèrent à l'esprit l'hallali de sa propre estime (PÉLADAN, Vice supr., 1884, p. 262). Il transforme l'hypothèse de Moltke en certitude (...). C'est l'hallali qu'il sonne avant d'avoir lancé la bête (FOCH, Princ. guerre, 1911, p. 229).
B. — P. méton. Issue de la poursuite, moment où l'animal est pris. L'animal s'est fait battre pendant plus de quatre heures... (...). Enfin, il est allé se laisser prendre à la mare rouge. Un hallali superbe! (ZOLA, E. Rougon, 1876, p. 180). L'hallali a duré environ une demi-heure et l'animal déjà entamé par les chiens n'ayant pu être sauvé, a été servi d'un coup de carabine (LA HÊTRAIE, Chasse, vén., fauconn., 1945, p. 172).
P. métaph. La fin de l'année est une époque ressemblant à un hallali. Tous les chiens, gueules ouvertes, se précipitent (BLOY, Journal, 1904, p. 202). Voici donc le dernier répit de Pascal : comme si la Grâce laissait reposer un peu de temps, avant l'hallali, le pauvre être humain (MAURIAC, Pascal et sa sœur, 1931, p. 206) :
... il passa en quelques heures par toutes les émotions du chasseur, du joueur, de l'amoureux; et ce fut enfin l'allégresse triomphante de l'hallali, quand arrivèrent les derniers messages des communes lointaines, (...) elles assuraient une majorité respectable au candidat indépendant, Jacques Andarran.
VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 105.
REM. Hallaliser, verbe trans., hapax. Plages, chemins de fer, ciels, bois morts, Bateaux croupis dans les feuilles d'or, (...) De trop poignants cors M'ont hallalisé ces chers décors (LAFORGUE, Complaintes, 1885, p. 108).
Prononc. et Orth. : [alali]. PASSY 1914 transcrit une aspiration à l'initiale comme, antérieurement, LITTRÉ et DG. On dit : sonner l'hallali (cf. Ac. 1878, et 1932). Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1683 ha la ly (Le Parfait Chasseur, 9-10 ds TILANDER Nouv. Essais, 134). Composé du rad. de harer « exciter les chiens par des cris pour les lancer sur la proie » ou de sa forme second. haler (v. haler2) et de à lui sous sa forme réduite à li. Harali a pu aboutir à hallali par assimilation du -r- à -l-; cf. G. TILANDER, Hallali, hahali ds Nouv. Essais, pp. 132-148, et FEW t. 16, p. 150b. Fréq. abs. littér. : 46. Bbg. ADOLF (H.). Fr. hallali, germ. « halali »... Studies in Philology, 1949, t. 46, pp. 514-520. - ARVEILLER (R.). R. Ling. rom. 1976, t. 40, p. 456. - QUEM. DDL t. 7. - SAIN. Sources t. 2 1972 [1925], p. 3; t. 3 1972 [1930], p. 363.

hallali [alali] interj. et n. m.
ÉTYM. 1751; ha la ly, 1683, in Tilander; de haler « exciter (les chiens) » (→ 2. Haler), ou de son anc. forme harer (dans hare à lui), de l'anc. interj. hare → Hare; haro.
Vénerie.
1 Interj. Cri de chasse qui annonce que la bête poursuivie est aux abois.
1 La balle gicla au travers des joncs tandis que la détonation roulait, étrangement loin, de cime en cime. Daguet, debout, cria une seule fois « hallali ! ». Sa voix parut comme dépouillée dans le reflux énorme du silence. Rien n'avait tressailli dans l'épaisseur de la jonchère.
M. Genevoix, Forêt voisine, XII.
tableau Principales interjections.
2 N. m. (1866, Littré). a Ce cri, ou la sonnerie de cor qui le remplace (→ Chasse, cit. 3). || Sonner l'hallali. || Hallali courant (par métonymie : tentative de fuite de la bête). || Hallali debout, sur pied (la bête étant encore debout); hallali par terre (la bête étant tombée).(1879, Loti). Par métaphore :
2 On entendait au loin les fanfares des troupes qui partaient pour la guerre sainte, ces étranges fanfares turques, unisson strident et sonore, timbre inconnu à nos cuivres d'Europe (…) on eût dit le suprême hallali de l'islamisme et de l'Orient, le chant de mort de la grande race de Tchengiz.
Loti, Aziyadé, V, IV.
b Le dernier temps de la chasse, où la bête est mise à mort.
3 On avait lancé un dix cors, un grand vieux cerf digne d'une Saint-Hubert, et l'on avait à l'hallali un daguet presque agonisant.
M. Genevoix, la Dernière Harde, II, I.
c Fig. et littér. Dernier temps d'une poursuite, d'une chasse; approches de la fin, de la mort. || « Comme si la Grâce laissait reposer un peu de temps, avant l'hallali, le pauvre être humain » (F. Mauriac, Pascal et sa sœur, p. 206, in T. L. F.).

Encyclopédie Universelle. 2012.