héberger [ ebɛrʒe ] v. tr. <conjug. : 3>
• v. 1050; frq. °heribergôn « loger (une armée) »
1 ♦ Loger (qqn) chez soi, généralement à titre provisoire. Pouvez-vous nous héberger pour la nuit ? ⇒ abriter, recevoir. — Être hébergé pendant une semaine par un ami.
2 ♦ Par ext. Accueillir, recevoir sur son sol. Héberger des réfugiés.
3 ♦ Inform. Garder les ressources informatiques constituant (un site web, un intranet...) sur ses serveurs et les rendre accessibles. « Le site consacré à la grotte de Lascaux, hébergé par le ministère de la culture » (Le Monde, 2000).
● héberger verbe transitif (francique heribergôn, loger) Donner un logement provisoire à quelqu'un, l'accueillir provisoirement : Héberger des amis pour une nuit. En parlant d'un local, recevoir, abriter provisoirement un groupe, un service : Baraquement qui héberge des sinistrés. Informatique Accueillir sur un serveur un service ou des pages Web pour les rendre accessibles aux utilisateurs. ● héberger (difficultés) verbe transitif (francique heribergôn, loger) Conjugaison Le g devient -ge- devant a et o : j'héberge, nous hébergeons ; il hébergea. ● héberger (homonymes) verbe transitif (francique heribergôn, loger) ● héberger (synonymes) verbe transitif (francique heribergôn, loger) Donner un logement provisoire à quelqu'un, l'accueillir provisoirement
Synonymes :
- recevoir
En parlant d'un local, recevoir, abriter provisoirement un groupe, un...
Synonymes :
- abriter
- loger
héberger
v. tr. Recevoir, loger chez soi. Héberger des amis.
|| Par ext. Pays qui héberge des réfugiés.
⇒HÉBERGER, verbe
I. — Emploi trans.
A. — Qqn héberge qqn. Accueillir (chez soi) provisoirement. Synon. loger, recevoir. On pourrait partager sa maison avec des étrangers (...) on héberge des parents, des amis; ce sont là des proches fantômes qui effleurent à peine notre vie (CHARDONNE, Claire, 1931, p. 128) :
• ... j'obtins pourtant du gardien de l'hôtel qu'on m'y hébergeât; il accepta de m'y préparer une chambre des plus agréables. Lui-même ne logeait pas dans l'hôtel (...). Quant aux repas de midi et du soir, il m'avoua qu'il serait assez difficile de les varier...
GIDE, Feuillets, 1949, p. 1107.
B. — Qqc. héberge qqn/qqc. Offrir un abri provisoire à. Une ancienne maison religieuse, à présent transformée en hôtel, nous hébergea (GIDE, Immor., 1902, p. 400). Cette première rue à droite doit héberger, le matin, un marché aux légumes (FARRÈRE, Homme qui assass., 1907, p. 135).
— [L'obj. désigne un animal] L'immense volière centrale qui porte cet avertissement : « Danger : n'approchez pas des barreaux », héberge des vautours de l'Irak à yeux de chat (MORAND, Londres, 1933, p. 131).
II. — Emploi intrans., vx
A. — Qqn héberge. Loger provisoirement. À Tarbes, j'aurais voulu héberger à l'hôtel de l'Étoile, où Froissart descendit avec messire Espaing de Lyon (CHATEAUBR., Mém., t. 3, 1848, p. 560).
Rem. On relève en ce sens un emploi pronom. rare. Un soir un garçon vint s'héberger. Il portait à sa prétendue, à Allègre, les dorures des noces (POURRAT, Gaspard, 1925, p. 279).
B. — Qqc. héberge, au fig. Se trouver quelque part un certain temps. Les cinq oiseaux qui l'annoncent [le printemps], l'hirondelle, le loriot, le coucou, la caille et le rossignol, arrivent avec des brises qui hébergent dans les golfes de la péninsule armoricaine (CHATEAUBR., Mém., t. 1, 1848, p. 59).
Prononc. et Orth. : [], (il) héberge []. Att. ds Ac. dep. 1694; ds Ac. 1694-1740 : heberger. Conjug. : prend un e devant a et o : j'hébergeai(s), nous hébergeons. Étymol. et Hist. 1. Ca 1050 herberger « loger (quelqu'un) chez soi » (Alexis, éd. Chr. Storey, 217); 1180-90 hebergier (A. DE PARIS,, Alexandre, II, 2884 in Elliott Monographs, 37, p. 65); 2. ca 1225-30 herbergier « accueillir, recevoir sur son sol » (G. DE LORRIS, Rose, éd. F. Lecoy, 476); 3. a) 1235 hierbegier « construire un édifice » (Villard de Honnecourt, éd. H.R. Hahnloser (1972), p. 81, 34a); b) 1580 s'héberger « s'adosser sur un mur mitoyen (en parlant d'une maison) » (Coutumes de Paris ds Nouv. Coutumier Général, éd. Ch. A. Bourdot de Richebourg, t. 3, p. 44b). Empr. à l'a. b. frq. heribergôn « loger, camper (d'une armée) » (sens encore très vivant en a. fr., cf. T.-L. et GDF.), qui correspond au germ. occ. haribergôn (v. auberge), cf. m. néerl. herbergen « loger »; a. h. all. heribergôn « id. »; m. h. all. herbergen; all. beherbergen « id. ». On a également un lat. médiév. heribergare « procurer le gîte aux guerriers » (811 ds NIERM.) et « ériger des habitations » (1187, ibid.). Fréq. abs. littér. : 136. Bbg. D'ARBOIS DE JUBAINVILLE (H.). La Lang. franque. Romania. 1872, t. 1, pp. 129-145.
héberger [ebɛʀʒe] v. [CONJUG. bouger.]
ÉTYM. V. 1190; herberger, v. 1050; francique heribergôn « loger », cf. arberjier, v. 980; de heri, hari « armée », et bergan « protéger ».
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I V. tr.
1 Loger (qqn) chez soi. || Héberger des amis, des parents. || Pouvez-vous nous héberger pour la nuit ? ⇒ Abriter. || Nous avons été hébergés pendant une semaine par des hôtes charmants. ⇒ Recevoir.
1 Présentez-vous chez le docteur en habit de cavalier, avec un billet de logement; il faudra bien qu'il vous héberge.
Beaumarchais, le Barbier de Séville, I, 4.
2 (…) nous ne logeâmes pas chez les Charles Gide ? ou simplement parce qu'ils n'avaient pas la place de nous héberger ?
Gide, Si le grain ne meurt, I, IV.
2 (1669, La Fontaine). Accueillir, recevoir sur son sol. || Héberger des réfugiés.
3 La Provence a visité, a hébergé tous les peuples.
Michelet, Hist. de France, in Extraits historiques, p. 88.
3 (1669). Sujet n. de lieu. Servir de logement à; pouvoir abriter. || Ce refuge peut héberger vingt alpinistes.
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II V. intr. (V. 1196). Vx. Être logé de façon temporaire. || Héberger dans un hôtel, une auberge (→ Descendre, cit. 9).
♦ Fig. et littér. || « Les brises qui hébergent dans les golfes… » (Chateaubriand, Mémoires, in T. L. F.).
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DÉR. Héberge, hébergement, hébergeur.
Encyclopédie Universelle. 2012.