hormis [ 'ɔrmi ] prép. ♦ Vieilli ou littér. À part. ⇒ 1. excepté, hors, sauf. Hormis les cas de force majeure. Tout, hormis ceci. ⊗ CONTR. Compris (y compris), inclus.
hormis
Prép. Litt. Excepté. Tous, hormis l'aîné.
⇒HORMIS, prép.
A. — Excepté, sauf. Il y a remède à tout, mon enfant, hormis à la mort (MÉRIMÉE, Théâtre C. Gazul, 1825, p. 333). D'ailleurs, de quoi sais-je parler, hormis des livres et de l'amour? (MONTHERL., Lépreuses, 1939, p. 1392). Un combat qui n'avait plus d'issue hormis la mort ou la captivité (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 157).
B. — Hormis que, loc. conj., vieilli. Si ce n'est que. Ce maître à danser (...) qui avoit toutes les bonnes qualités imaginables, hormis qu'il étoit boiteux (J. DE MAISTRE, Soirées St-Pétersb., t. 1, 1821, p. 525). Aucun échec ne vint traverser leurs opérations, hormis que les sires De Cervolles et De Choiseul tombèrent dans une embuscade (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 2, 1821-24, p. 405) :
• Il s'échauffait peu à peu, un accent de lyrisme naturel, fruste, gonflait sa voix.
— France, dit-il, est comme le soleil, pis comme les étoiles. À peut être loin, on peut l'avoir jamais vue, nous autres, Français, Français de France mais partis de France, on sait pas au juste ce que c'est, nous autres, France. Pas plus qu'on sait ce que c'est que le soleil pis les étoiles, hormis que ça jette de la lumière le jour pis la nuit. Pis la nuit... répéta-t-il.
ROY, Bonheur occas., 1945, p. 362.
Prononc. et Orth. : [] init. asp. Att. ds Ac. dep. 1694. Att. ds Ac. 1694-1740 : horsmis. Étymol. et Hist. 1. 3e tiers XIVe s. hor mis que loc. prép. (J. FROISSART, Joli Buisson de Jonece, éd. A. Fourrier, 2296); 2. 1586, mars hormis que loc. conj. (Lettres missives de Henri IV, éd. Berger de Xivrey, t. 2, p. 201). Lexicalisation du syntagme hors mis, part. passé de mettre hors « exclure » (v. hors B; 1260, E. BOILEAU, Métiers, 1e p., I, 21 ds GDF. : hors mise la clameur de propriété). Fréq. abs. littér. : 310. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 548, b) 349; XXe s. : a) 381, b) 433.
hormis ['ɔʀmi] prép.
ÉTYM. V. 1360, hor mis que, Froissart; hors mis, non lexicalisé, 1260; de hors, et mis « étant mis hors ».
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♦ Vieilli ou littér. ⇒ Excepté, fors (vx), hors, sauf. || Aucun, nul, personne, hormis tel ou tel (→ Bohémien, cit. 2; futile, cit. 4; gouverner, cit. 13). || Hormis les cas de force majeure (→ Censé, cit. 3). || Tout, hormis ceci (→ Baisser, cit. 27; excuser, cit. 28). || Rien n'existait pour elle, hormis… (→ Extérieur, cit. 4).
1 Hormis toi, tout chez toi rencontre un doux accueil (…)
Boileau, Satires, X.
2 Bêtes mieux pourvues de tout que l'homme, hormis de la raison.
Racine, Livres annotés, Plutarque, De fortuna.
3 (…) on a de tout avec de l'argent, hormis des mœurs et des citoyens.
Rousseau, Disc. sur les sciences, II.
4 Rien ne m'agréait dans la vie positive, hormis peut-être le ministère des affaires étrangères.
Chateaubriand, Mémoires d'outre-tombe, t. IV, p. 258.
5 (…) une maîtresse idolâtrée aux yeux de qui les hommes ne sont rien, hormis un seul (…)
Balzac, le Message, Pl., t. II, p. 177.
♦ (Suivi d'un infinitif) :
6 En cette extrémité que prétendez-vous faire ?
Tout, hormis l'irriter; tout, hormis lui déplaire (…)
Corneille, Andromède, V, 1.
7 (…) il ressemblait à M. de Beaufort, hormis qu'il parlait mieux français.
Mme de Sévigné, Lettres, 163, 1er mai 1671.
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CONTR. Compris (y compris), inclus.
Encyclopédie Universelle. 2012.