impérissable [ ɛ̃perisabl ] adj.
• 1528; de 1. in- et périssable
♦ Qui ne peut périr. ⇒ immortel.
♢ Qui continue, dure très longtemps. ⇒ durable. Écrit, monument impérissable. Garder, laisser un souvenir impérissable. Gloire impérissable. « la liberté, seule valeur impérissable de l'histoire » (Camus).
⊗ CONTR. Fragile, périssable.
● impérissable adjectif Qui ne peut être détruit, qui dure très longtemps : Un souvenir impérissable. ● impérissable (synonymes) adjectif Qui ne peut être détruit, qui dure très longtemps
Synonymes :
- durable
- éternel
- immortel
- immuable
- inaltérable
- indéfectible
- perpétuel
Contraires :
- éphémère
- fragile
impérissable
adj. Qui ne saurait périr. Il n'y a rien d'impérissable.
|| Par ext. Qui dure longtemps. Souvenir impérissable.
⇒IMPÉRISSABLE, adj.
A. — Qui ne peut périr, disparaître. Synon. indestructible, éternel.
1. [Le subst. désigne ce qui est lié à la nature du monde] L'impérissable soleil. La matière est impérissable, et les physiciens, nous dit-on, tourmentent à l'infini le plus petit grain de poussière sans pouvoir jamais l'anéantir (MUSSET, Confess. enf. s., 1836, p. 366).
2. [Le subst. désigne ce qui est lié à l'universalité de la nature hum.] Âme, essence impérissable; le génie impérissable d'un peuple. Comme tout ce qui existe, nous sommes impérissables. Nous ne pouvons concevoir que quelque chose se perde dans l'univers (MAETERL., Intellig. fleurs, 1907, p. 278) :
• 1. C'est moi qui reconstitue le cogito historique, c'est moi qui lis le texte de Descartes, c'est moi qui y reconnais une vérité impérissable...
MERLEAU-PONTY, Phénoménol. perception, 1945, p. 425.
B. — P. hyperb. Que l'on imagine, que l'on suppose devoir durer indéfiniment. Gloire, œuvre, reconnaissance impérissable. Mon mari m'a toujours répété qu'il a eu dans sa vie deux souvenirs impérissables, son mariage et sa campagne de 1870 (GIRAUDOUX, Siegfried et Lim., 1922, p. 73). Il laisse au monde un exemple impérissable et un message (DE GAULLE, Mém. guerre, 1959, p. 402) :
• 2. ... seul compte pour un écrivain de laisser derrière soi, ne serait-ce qu'un livre, qu'une page impérissable, je veux dire qui eussent mérité de ne pas périr; car tout périra.
MAURIAC, Nouv. Bloc-notes, 1961, p. 316.
♦ En partic. Airain, marbre, monument, pierre impérissable. En ces matières impérissables du basalte, du granit, semble revivre tout autour de moi toute l'Égypte pharaonique (GONCOURT, Journal, 1891, p. 133). [Il y a encore à notre époque des] ruines romaines (...), impérissables maçonneries (HOURTICQ, Hist. art, Fr., 1914, p. 459).
♦ Rare [Le subst. désigne une pers.] Qui survit à tout le monde. La vieille madame Dutilleul, veuve impérissable de quatre maris (A. FRANCE, Anneau améth., 1899, p. 2).
— Emploi subst. masc. à valeur de neutre. L'impérissable n'est sauvé de périr que par le périssable (...), et l'éternel n'est maintenu, n'est nourri éternel que par le temporel (PÉGUY, Porche Myst., 1911, p. 232).
REM. 1. Impérissablement, adv. D'une manière impérissable. Ces granits attachés impérissablement (BANVILLE, Cariat., 1842, p. 161). 2. Impérissabilité, subst. fém. Qualité de ce qui est impérissable. Sous la mortalité sociale on sent l'impérissabilité humaine (HUGO., Misér., t. 2, 1862, p. 212).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1528 [date d'éd.] « qu'on suppose devoir durer très longtemps » (Perceforest, prol. ds GDF. Compl.). Dér. de périssable; préf. im- (in-1); cf. 1611 impérissible (COTGR.). Fréq. abs. littér. : 257. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 468, b) 388; XXe s. : a) 487, b) 191. Bbg. DELB. Matér. 1880, p. 173.
impérissable [ɛ̃peʀisabl] adj.
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1 Qui ne peut périr. ⇒ Éternel, immortel, perpétuel.
2 Qui continue, dure très longtemps. ⇒ Durable, éternel (par ext.). || Valeur, loi impérissable. || Écrit (cit. 9), inscription, monument impérissable. || Laisser un souvenir impérissable. || Gloire, renommée impérissable. || Amour, sentiment impérissable.
1 Ô toi (la poésie) des vrais penseurs impérissable amour !
A. de Vigny, Poèmes philosophiques, « La maison du berger », II.
2 C'est là que je suis venu au monde et que j'ai passé les premières, les seules bonnes années de ma vie. Aussi ma mémoire reconnaissante a-t-elle gardé du jardin, de la fabrique et des platanes un impérissable souvenir (…)
Alphonse Daudet, le Petit Chose, I, I.
3 Tout ce qui nous semble impérissable tend à la destruction (…)
Proust, À la recherche du temps perdu, t. XIII, p. 307.
4 (…) la liberté, seule valeur impérissable de l'histoire.
Camus, l'Homme révolté, p. 359.
5 (…) seul compte pour un écrivain de laisser derrière soi, ne serait-ce qu'un livre, qu'une page impérissable, je veux dire qui eussent mérité de ne pas périr; car tout périra.
F. Mauriac, le Nouveau Bloc-notes 1958-1960, p. 316.
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CONTR. Périssable.
DÉR. Impérissablement.
Encyclopédie Universelle. 2012.