impropre [ ɛ̃prɔpr ] adj.
• 1372; lat. gramm. improprius
1 ♦ Qui ne convient pas, n'exprime pas exactement l'idée. Mot, terme, expression impropre. ⇒ incorrect, vicieux. Usage impropre et abusif de certains mots.
2 ♦ (v. 1690) IMPROPRE À... : qui n'est pas propre à. ⇒ inapte. Être impropre à un travail, à faire qqch. ⇒ incapable (de). « son frère fut réformé comme impropre au service militaire » (Balzac).
♢ (Choses) Qui ne convient pas, ne se prête pas à. Denrées périmées, devenues impropres à la consommation. Eau impropre à la cuisson des légumes.
⊗ CONTR. Apte, convenable, propre.
● impropre adjectif (latin improprius) Qui n'est pas propre à quelque chose, qui ne convient pas : Produits impropres à la consommation. Être reconnu impropre à un poste de responsabilité. Se dit d'un mot qui n'exprime pas exactement la pensée, qui n'est pas juste. ● impropre (synonymes) adjectif (latin improprius) Qui n'est pas propre à quelque chose, qui ne convient pas
Synonymes :
- inapte
Se dit d'un mot qui n'exprime pas exactement la pensée...
Synonymes :
- inadéquat
- inexact
impropre
adj.
d2./d Impropre à: qui n'est pas fait pour, qui ne convient pas à. Viande impropre à la consommation.
⇒IMPROPRE, adj.
A. — Domaine du langage et en partic. de la désignation. Qui ne convient pas à son objet, qui n'exprime pas exactement l'idée, la pensée. Synon. inadéquat, incorrect, inexact, vicieux; anton. approprié, convenable, exact, juste, propre. Devant lui s'étendait la perspective des « couloirs »; nom générique et fort impropre de ces grands vestibules sévères (VOGÜÉ, Morts, 1899, p. 109). Mais il eut bientôt employé tout ce qu'il avait en réserve d'épithètes incolores, de mots impropres et de tournures précieuses (MARTIN DU G., Devenir, 1909, p. 121) :
• 1. — Je vous demande excuse, ma mère. La tournure est impropre, vous le savez comme moi (...). Cette phrase signifiait exactement le contraire de ce qui m'était réclamé, mais, comme tout le monde l'emploie couramment sans se rendre compte de son absurdité, Folcoche, d'ailleurs assez peu éclairée sur les subtilités de la langue française, n'y entendait pas malice.
H. BAZIN, Vipère, 1948, p. 180.
— LINGUISTIQUE
♦ PHONÉT. Diphtongue impropre. Diphtongue qui n'en a que l'apparence graphique. Synon. fausse diphtongue.
♦ LEXICOL. Dérivation impropre. Dérivation qui, sans l'aide de suffixe, peut, sans rien changer à l'apparence externe des mots, leur attribuer des fonctions et des significations nouvelles (d'apr. GRÉV. 1975, § 119). La dérivation impropre (...) ressortit en réalité à l'évolution de la signification des mots ou sémantique (d'apr. GRÉV. 1975, § 120).
B. — Impropre à + subst. ou inf. Qui ne convient pas à.
1. [En parlant de pers.] Qui n'a pas les qualités, les compétences requises pour. Synon. inapte à, incapable de. Être impropre à une fonction, à un rôle, à un travail; impropre aux affaires, au commerce, au service (militaire); impropre à faire quelque chose. Cette maladive délicatesse qui le rendait impropre aux violents exercices en vogue dans le collège (BALZAC, L. Lambert, 1832, p. 46). Puis-je me perfectionner alors que je demeure en proie à ces rêves épuisants? Je deviens impropre à la méditation sereine (DUHAMEL, Journ. Salav., 1927, p. 99) :
• 2. Le fonctionnement très particulier de ma mémoire me rendait impropre aux études en commun. Au rebours de mes condisciples qui apprenaient vite et oubliaient aussi vite, je retenais lentement et gardais indéfiniment ce que j'avais retenu...
A. FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 413.
2. [En parlant de choses] Qui ne convient pas, qui n'est pas utilisable pour (tel usage), qui n'est pas de nature à (+ inf.). Anton. apte à, convenable pour, propre à. Eau impropre à la cuisson; produit impropre à la consommation. La nacelle n'était qu'une sorte de caisse d'osier, impropre à flotter, et il n'y avait aucune possibilité de la maintenir à la surface de la mer, si elle y tombait (VERNE, Île myst., 1874, p. 5). La tante (...) mit un lorgnon sur son nez qui était bref et fort impropre à cet usage (DUHAMEL, Notaire Havre, 1933, p. 113).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1372 [ms. XVe s.] « qui ne convient pas, n'exprime pas exactement l'idée » impropre manière de parler (CORBICHON, Propr. des choses, V, 28, B.N. 22533, f° 63c ds GDF. Compl.); 2. 1676 « qui ne convient pas, à, qui ne se prête pas à » impropre à (BOUHOURS, Rem. nouv. sur la lang. fr., Paris, 2e éd., p. 234); 1804 en parlant d'une pers. « inapte à quelque chose » (CONSTANT, Journaux, p. 128 : je tâcherai de me le former, quoique je sois ce qu'il y a au monde de plus impropre à former quelqu'un). Empr. au lat. improprius, terme de gramm. « qui ne convient pas », lui-même dér. de proprius « propre, terme de gramm.; qui appartient en propre, spécial »; le sens 2 a subi l'infl. de propre. Fréq. abs. littér. : 211. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 204, b) 341; XXe s. : a) 275, b) 374.
impropre [ɛ̃pʀɔpʀ] adj.
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1 Qui ne convient pas, n'exprime pas exactement l'idée. || Mot, terme, expression impropre (→ Bannir, cit. 21; biscuit, cit. 2; 2. cru, cit. 8; gothique, cit. 10). ⇒ Incorrect, vicieux. || Usage impropre et abusif (cit. 1) de certains mots. ⇒ Impropriété (cit. 3). — (1893). Ling. || Dérivation impropre.
1 En vain vous me frappez d'un son mélodieux,
Si le terme est impropre, ou le tour vicieux (…)
Boileau, l'Art poétique, I.
2 On (…) trouva (dans le style de Houtteville) plusieurs expressions impropres ou recherchées (…)
d'Alembert, Éloge de Houtteville.
3 Le titre donné par M. Coulmann à ses Mémoires est donc assez impropre (…) Je ne l'aurais pas remarqué si cette incertitude dans l'expression ne se rattachait à beaucoup d'autres incertitudes et indécisions de l'honorable auteur-amateur (…)
Sainte-Beuve, Nouveaux lundis, t. IX, 28 nov. 1864.
2 (1676). || Impropre à : qui n'est pas propre, adapté à. ⇒ Inapte. || Jeune homme impropre au service militaire (⇒ Réformé). || Être impropre à un travail, à faire qqch. ⇒ Incapable (de). — (Choses). Qui ne convient pas, ne se prête pas à. || Cette eau est impropre à la cuisson des légumes.
4 (…) son frère fut réformé comme impropre au service militaire, à cause d'une prétendue maladie dans les muscles du bras droit (…)
Balzac, les Paysans, Pl., t. VIII, p. 169.
5 Le poumon gauche était depuis dix-huit mois dans un état semi-osseux ou cartilagineux, et conséquemment tout à fait impropre à toute fonction vitale.
Baudelaire, Trad. E. Poe, Histoires extraordinaires, « La vérité sur le cas de M. Valdemar ».
6 (…) j'étais sédentaire, impropre par ma faiblesse musculaire à tous les exercices du corps.
Renan, Souvenirs d'enfance…, III, I.
7 Un mariage même fut un moment sérieusement envisagé, et ceci semblerait démontrer que Juliette n'était pas si sûre d'être impropre à cet état.
Émile Henriot, Portraits de femmes, p. 274.
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CONTR. Apte, convenable, propre.
DÉR. Improprement.
Encyclopédie Universelle. 2012.