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impureté

impureté [ ɛ̃pyrte ] n. f.
• fin XIVe; impurté v. 1380; lat. impuritas
Caractère de ce qui est impur; chose impure.
1Corruption résultant d'une altération, d'un mélange. corruption, souillure. L'impureté d'un liquide, de l'air. pollution.
Une, des impuretés : ce qui rend impur. Liquide rempli d'impuretés. immondice, saleté. Filtrer, cribler les impuretés. Éliminer les impuretés d'un liquide par filtrage. purger.
Électron. Atome étranger venant en substitution dans un réseau cristallin de semi-conducteurs. accepteur.
2(1611) Vx ou littér. Bassesse, corruption morale. fig. boue, bourbe, ordure. « j'avais déjà pu remarquer l'impureté des mœurs politiques » (G. Lecomte).
3Impudicité.
Vx ou relig. Acte impur; chose impure. obscénité, souillure. « les impuretés du théâtre et les sanglants spectacles des gladiateurs » (Bossuet).
⊗ CONTR. Pureté, honnêteté; chasteté, continence.

impureté nom féminin (latin impuritas, -atis) État d'un corps qui n'est pas pur : Minerai d'une grande impureté. État de ce qui est impur, souillé, pollué : Impureté de l'air d'une zone industrielle. Élément qui altère, corrompt, souille un liquide, une matière, un milieu : Une eau contenant de nombreuses impuretés. Littéraire. Caractère des actions, des sentiments, des pensées considérés comme impurs moralement : Impureté des mœurs d'une société. Électronique Atome étranger venant se situer dans un réseau cristallin semi-conducteur, à la place de celui-ci ou entre deux de ses atomes, et agissant comme donneur ou accepteur. Métallurgie Faible quantité d'éléments de nature différente de celle des constituants du métal ou de l'alliage de base, introduits de manière aléatoire lors de son élaboration. ● impureté (expressions) nom féminin (latin impuritas, -atis) Impureté légale, dans certaines religions, souillure rituelle attachée à certains actes et à certains états. ● impureté (synonymes) nom féminin (latin impuritas, -atis) État d'un corps qui n'est pas pur
Contraires :
- pureté
État de ce qui est impur, souillé, pollué
Synonymes :
- pollution
Élément qui altère, corrompt, souille un liquide, une matière, un...
Synonymes :
- altération
- saleté
- souillure
Littéraire. Caractère des actions, des sentiments, des pensées considérés comme impurs...
Synonymes :
- corruption
- immoralité
- impudicité
- perversion
- vice

impureté
n. f.
d1./d Caractère d'un corps impur. Impureté d'un métal.
|| Ce qui le rend impur. Des impuretés dans une eau de boisson.
d2./d RELIG Acte impur aux yeux de la loi religieuse.

IMPURETÉ, subst. fém.
A. — Caractère de ce qui est impur, souillé, altéré par des éléments étrangers. Anton. pureté. L'on entrevoyait chez lui l'impureté d'un sang fouetté par des efforts contre lesquels regimbe le corps (BALZAC, C. Birotteau, 1837, p. 77).
Fréq. au plur. Matière, élément (généralement en petite quantité) qui souille, qui altère un corps. Filtrer, éliminer des impuretés. Les laitiers sont des silicates très complexes surnageant la fonte dans le creuset des hauts fourneaux et entraînant les impuretés contenues dans les minerais (BOURDE, Trav. publ., 1928, p. 153). Depuis deux siècles, tous les vins du monde déposent ici leurs dernières impuretés, oublient leurs dernières fatigues (MORAND, Londres, 1933, p. 310). Ce minéral de dureté 8 [la topaze] est incolore à l'état pur; chose étrange, on ignore encore quelle est l'impureté colorante (METTA, Pierres préc., 1960, p. 83) :
1. Pour séparer des grains les diverses impuretés qu'ils renferment le plus souvent (impuretés nocives, impuretés réduisant les qualités de la farine, impuretés pouvant endommager le matériel de mouture) on met en œuvre des procédés de nettoyage appropriés aux caractéristiques qui différencient ces impuretés du grain principal.
BRUNERIE, Industr. alim., 1949, p. 7.
P. anal. Imperfection, élément indésirable dans un modèle établi, dans un système. Comme les rigueurs de la statique théorique ne sont pas transposables à ce processus historique, il faudra bien admettre des imperfections et des impuretés dans le régime (PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p. 456).
BEAUX-ARTS, LITT. Déviation d'un auteur, d'une production par rapport aux normes reconnues d'un genre, d'un style. J.-E. Laboureur a montré qu'un trait dépouillé, des jeux linéaires pouvaient s'associer très heureusement aux empreintes des mots et que les méfaits de la gravure sur métal sont venus, non du métal même, mais de l'impureté du graveur (Civilis. écr., 1939, p. 30-2).
B. — RELIG. État de ce qui est souillé par une chose impure, de ce qui est reconnu impur par une loi religieuse. Tu m'as demandée; je suis venue. Dès que je ne serai plus en état d'impureté, tu pourras me prendre (MARAN, Batouala, 1921, p. 122). Dans les rites païens, les purifications n'enlèvent au candidat à l'initiation que les souillures matérielles de son impureté cérémonielle; le baptême purifie vraiment l'âme du catéchumène (Théol. cath. t. 14, 1 1939, p. 563). La crainte de l'impureté et du voisinage de la mort est telle qu'elle détermine de véritables migrations (J. VUILLEMIN, Essai signif. mort, 1949, p. 249).
C. — Au fig. Souillure, corruption morale. Que voulez-vous, me dit-il [Louis-Philippe], après avoir déroulé ce rosaire d'impuretés politiques : ce sont les affaires! Après tout, on ne peut en vouloir à personne (VIGNY, Mém. inéd., 1863, p. 116). Un jour je me suis aperçu que leur morale était mauvaise et que leurs idées étaient fausses. Ils m'avaient inoculé cette impureté, et de temps en temps il m'en sortait un peu sur le visage (LARBAUD, Barnabooth, 1913, p. 302). Nous sommes obligés de nous dire qu'une telle atmosphère révolutionnaire n'est pas pure, encore que nous ne puissions exactement désigner ce qui fait son impureté (GUÉHENNO, Journal « Révol. », 1936, p. 246) :
2. ... si nous ne prenons pas l'offensive contre les ennemis de la volonté, ce sont eux qui se coalisent contre elle. Il faut se battre : celui-là perdra nécessairement la liberté avec la vie, qui fuira le combat. Même chez les meilleurs il y a des trésors de malice, d'impureté et de mesquines passions.
BLONDEL, Action, 1893, p. 192.
En partic. [Pour ce qui touche à la sexualité] Indécence d'un point de vue moral, social ou religieux. Il ne s'habituait pas à cette chair de sa chair, qui lui semblait toujours suer son impureté d'homme. La petite fille surtout le troublait, avec ses grands yeux, au fond desquels s'allumaient déjà des tendresses de femme (ZOLA, Faute Abbé Mouret, 1875, p. 1497). Il y a, dans ce dérèglement des sens et des images, un principe d'impureté. Mon repos même en est corrompu (DUHAMEL, Journal Salav., 1927, p. 99). Mon fils est un cornichon, mais c'est aussi un tombereau d'impureté. Mon fils est un tas de fumier. Comme moi, d'ailleurs. Comme sa mère (AYMÉ, Cléramb., 1950, II, 3, p. 94).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Fin XIVe s. (ROQUES t. 2, 5753 : impuritas : inpurtés); 1. av. 1590 l'impureté du sang (PARÉ, XV, 2 ds LITTRÉ); 2. 1611 « état de corruption morale » (COTGR.); 3. av. 1662 « ce qui est impur » (PASCAL, Append. aux Pensées, 53, prophéties, édit. Lahure, 1860 ds LITTRÉ); 1683 spéc. « acte déclaré impur par la loi relig. » (LE MAISTRE DE SACY, Bible, Lévitique, XVI, 16, éd. Paris, Merueis, 1853, p. 115b : il purifie le sanctuaire des impuretés des enfants d'Israël). Empr. au lat. impuritas « impureté » avec infl. morphol. et sém. de pureté; cf. impurité (1470 [éd. 1537] Discipline d'amour divine, fol. 85b, VAGANAY ds R. Ét. rab. t. 9, p. 309; v. aussi HUG.). Fréq. abs. littér. : 190.

impureté [ɛ̃pyʀte] n. f.
ÉTYM. Fin XIVe; impurté, 1380; empr. lat. impuritas, de impurus (→ Impur), avec infl. de pureté.
Caractère de ce qui est impur; chose impure.
1 Corruption résultant d'une altération, d'un mélange. Corruption, souillure. || L'impureté d'un liquide, d'un minerai. || Impureté de l'air, de l'atmosphère.(Av. 1590, Paré). Anc. méd. || Impureté du sang.
tableau Vocabulaire de la chimie.
(1660). || Une, des impuretés. Ce qui rend impur; élément étranger qui altère qqch. || Liquide rempli d'impuretés. Immondice, saleté. || Filtrer, cribler les impuretés. || Éliminer les impuretés. Purger.Anc. méd. || Les impuretés du sang, du corps. Humeur, poison.
1 Nous avons vu (…) la malade, et sans doute qu'il y a beaucoup d'impuretés en elle. — Ma fille est impure ? — Je veux dire qu'il y a beaucoup d'impuretés dans son corps (…)
Molière, l'Amour médecin, II, 2.
2 On se rétablissait, mais toujours lentement (…)S'il restait des impuretés,Les remèdes alors de nouveau répétés (…)Et surtout la diète, achevaient le surplus (…)
La Fontaine, Poème du quinquina, I.
3 La mine (minerai) de fer (…) achève de se fondre au-dessus du creuset qui la reçoit, et dans lequel on la tient (…) pour la laisser se purger des matières hétérogènes qui s'écoulent en forme de verre impur (…) plus on tient la fonte dans cet état, en continuant le feu, plus elle se dépouille de ses impuretés (…)
Buffon, Hist. nat. des minéraux, Du fer.
4 Dodiner le vin, en Bourgogne, c'est l'agiter aux fins de collage, lorsqu'on vient de verser le blanc d'œuf qui aimante et précipite toutes les impuretés d'un vin neuf.
Colette, Prisons et Paradis, p. 74.
(Abstrait). Caractère hybride (implique un jugement de valeur négatif). || L'impureté de sa langue, de son style. || L'impureté d'un artiste.
2 (1672). Relig. || Impureté (légale) : état de ce qui est déclaré impur par la loi religieuse (→ Fornication, cit. 3); acte impur.
5 (…) qu'il purifie le sanctuaire des impuretés des enfants d'Israël, des violations qu'ils ont commises contre la loi, et de tous leurs péchés.
Bible (Sacy), Lévitique, XVI, 16.
3 (1611). Vieilli ou littér. Bassesse, corruption morale. Boue, bourbe, ordure (fig.).
6 (…) j'avais déjà pu remarquer l'impureté des mœurs politiques (…)
Georges Lecomte, Ma traversée, p. 290.
4 Littér. Impudicité. Immoralité (→ Fornication, cit. 1). || Vivre dans l'impureté. || Les chemins, les routes de l'impureté (→ Battre, cit. 19). || Impureté d'une pensée, d'une conversation.
7 Pour X : il faudrait apprendre à détourner son attention de chaque pensée, de chaque regard, ne plus s'épuiser à y déceler l'embryon de désir, l'impureté en puissance.
F. Mauriac, Souffrances et Bonheur du chrétien, p. 166.
(1679). Vx ou relig. (Une, des impuretés). Acte impur; chose impure. Obscénité, péché (de la chair), souillure, tache. || Haine (cit. 34), horreur de toute impureté. || Confesser des impuretés.
8 La gravité romaine n'a pas traité la religion plus sérieusement, puisqu'elle consacrait à l'honneur des dieux les impuretés du théâtre et les sanglants spectacles des gladiateurs (…)
Bossuet, Discours sur l'histoire universelle, II, XVI.
CONTR. Pureté; honnêteté; continence.

Encyclopédie Universelle. 2012.