inclémence [ ɛ̃klemɑ̃s ] n. f.
• 1520; lat. inclementia
1 ♦ Vx Manque de clémence. « pour fléchir l'inclémence des Dieux » (Racine).
2 ♦ Fig. et littér. ⇒ dureté, rigueur. L'inclémence de l'hiver.
● inclémence nom féminin (latin inclementia) Littéraire Manque de clémence, d'indulgence : L'inclémence du sort. Rigueur du temps, des éléments : L'inclémence de l'hiver. ● inclémence (synonymes) nom féminin (latin inclementia) Littéraire Rigueur du temps, des éléments
Contraires :
- clémence
⇒INCLÉMENCE, subst. fém.
A. — Manque de clémence, d'indulgence (d'une personne). Synon. dureté, sévérité. Le général, abattu par l'inclémence de cette femme, qui savait devenir à volonté une étrangère ou une sœur pour lui, fit vers la porte un pas de désespoir (BALZAC, Langeais, 1834, p. 271). Louis Veuillot (...) fut, un beau jour, averti de l'inclémence du populo. On lui fit savoir qu'il se pourrait bien qu'on allât le massacrer à domicile (BLOY, Journal, 1892, p. 64).
B. — P. anal.
1. Caractère néfaste, tragique (d'un événement, de la destinée). Brantôme qui faisait une galerie des Dames illustres françaises et étrangères (...) avait pensé à y mettre Marguerite comme un (...) exemple des injustices et des inclémences de la fortune (SAINTE-BEUVE, Caus. lundi, t. 6, 1851-62, p. 183). Il se la représenta [l'Église], désolée et grandiose, énonçant à l'homme l'horreur de la vie, l'inclémence de la destinée (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 110).
2. Rigueur (des conditions atmosphériques). Lorsqu'aux ravages de tant d'insectes, se joignent l'irrégularité et l'inclémence des saisons, alors il faut s'attendre à subir des pertes considérables (CRÈVECŒUR, Voyage, t. 2, 1801, p. 362). L'activité de quelques milliers d'hommes, luttant héroïquement contre l'inclémence d'un climat malsain (WEILL, Judaïsme, 1931, p. 57) :
• Ce jour-là, 10 septembre 1873, dès le matin, le vieux pontife fut sur la colline. La pluie tombait à verse; un vent froid faisait rage (...). Quand tout le monde se désolait de cette inclémence du ciel, soudain, à huit heures et demie, les nuages se déchirèrent, et l'on s'émerveilla de voir apparaître miraculeusement le soleil au-dessus de la sainte montagne.
BARRÈS, Colline insp., 1913, p. 302.
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1521 (FABRI, Rhet., f° 92 v° ds GDF. Compl.). Empr. au lat. inclementia, dér. de clementia (clémence). Fréq. abs. littér. : 27.
inclémence [ɛ̃klemɑ̃s] n. f.
ÉTYM. V. 1520; lat. inclementia, de inclemens. → Inclément.
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♦ Vieux.
1 (Langue class.; littér. dès la fin du XVIIe). Manque de clémence. || L'inclémence du destin. || L'inclémence du jury. || Inclémence d'un verdict.
1 Tandis que pour fléchir l'inclémence des Dieux (…)
Racine, Iphigénie, II, 2.
2 Fig. Littér. Caractère dur, pénible (des éléments, de l'atmosphère). ⇒ Dureté, rigueur (→ Dérangement, cit. 3). || L'inclémence de l'hiver, de la température. || Plante qui se flétrit (cit. 15) sous l'inclémence de l'air. — Vieilli. (Une, des inclémences). Intempérie (→ ci-dessous, cit. 2 et 3.1).
2 Voudriez-vous, faquins, que j'exposasse l'embonpoint de mes plumes aux inclémences de la saison pluvieuse (…)
Molière, les Précieuses ridicules, VII.
3 (…) il (le Roi) essuie l'inclémence du ciel et des saisons (…)
La Bruyère, Disc. de réception à l'Acad.
3.1 Ainsi se passèrent les quatre mois d'hiver, qui furent réellement rigoureux, c'est-à-dire juin, juillet, août et septembre. Mais, en somme, Granite-house ne souffrit pas trop des inclémences du temps.
J. Verne, l'Île mystérieuse, t. II, p. 591.
♦ Rigueur, pénibilité (des conditions de vie).
4 Comment n'eût-il pas été frappé et mortifié de la gêne, de la misère dorée que l'avarice du Cardinal et l'inclémence des temps infligeaient à sa mère ?
Louis Bertrand, Louis XIV, I, 2.
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CONTR. Bonté, clémence, indulgence, mansuétude. — Douceur.
Encyclopédie Universelle. 2012.