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indu

indu, ue [ ɛ̃dy ] adj.
• v. 1360; de 1. in- et
Littér. Qui va à l'encontre des exigences de la raison, de la règle, de l'usage. « des délices illicites et des joies indues » (Huysmans). Une heure indue, où il ne convient pas de faire telle ou telle chose. — Cour. « Son fils rentrait souvent à des heures indues » (Balzac), très tardives.
Dr. Qui n'est pas fondé. injuste. Réclamation indue. Subst. Ce qui n'est pas dû. Paiement de l'indu, ne correspondant à aucune obligation légale, et fait par erreur. Répétition de l'indu.
⊗ CONTR. Convenable, normal, régulier. Dû.

indu nom masculin Ce qui n'est pas . ● indu (expressions) nom masculin Répétition de l'indu, remboursement de ce qui a été payé sans cause. ● indu, indue adjectif (de dû) Qui est contre la règle, l'usage, la raison : Réclamation indue.indu, indue (difficultés) adjectif (de dû) Orthographe Sans accent circonflexe sur le u, contrairement à dÛ :« Le remords empoisonnait parfois ce loisir indu [...] »(G. Duhamel). ● indu, indue (expressions) adjectif (de dû) Heure indue, heure à laquelle il ne convient pas de faire quelque chose : Rentrer à des heures indues.

indu, ue
adj. et n. m. Qui est contre la règle, l'usage.
Loc. à une (des) heure(s) indue(s), inhabituelle(s).
|| n. m. DR Paiement de l'indu: restitution d'une somme perçue illégitimement.

⇒INDU, -UE, adj.
A. — Contraire à la règle, aux usages ou à la raison. Synon. anormal, inconvenant, injuste, irrégulier; anton. convenable, correct, juste, normal. Indue vexation (Ac. 1798-1835). Accouplements licites et indus (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 213). Nous avons constaté l'absence indue de sa petite favorite (COLETTE, Cl. école, 1900, p. 109) :
... si, ainsi que l'a victorieusement établi Nietzsche, la philosophie naît de la personne, relève au premier chef de la personne, nulle conclusion n'est plus indue ni plus absurde que de se désintéresser de la philosophie à cause de cela...
DU BOS, Journal, 1924, p. 51.
Heure indue (usuel). Heure à laquelle il ne convient pas de faire quelque chose. Le préfet débuta par quelques excuses banales sur l'heure indue de sa visite (MÉRIMÉE, Colomba, 1840, p. 99). Un sergent rentré de semestre, le soir même, s'étonnant de voir les pierres mises aux fusils des soldats, à une heure indue, fut tout dire au commandant de place (ADAM, Enfant Aust., 1902, p. 366).
En partic. À une/des heure(s) indue(s). Très tard dans la nuit. Rentrer, se coucher à des heures indues. Généralement, vers deux heures du matin, une promenade par les rues, pour couper la veillée qui jure jusqu'à quatre heures. J'aime assez les rues de Toulon à ces heures indues (LOTI, Journal, 1878-81, p. 188).
B. — DR. Qui n'est pas dû; qui n'est pas conforme à la loi; qui n'est pas justifié, fondé. Réclamation, requête indue. La contrainte par corps a lieu (...) pour la restitution des fruits qui en ont été perçus pendant l'indue possession (Code civil, 1804, art. 2060, p. 370). Il prétendait n'avoir besoin que de 80 000 francs; tout ce qu'on lui réclamerait en plus étant indu, il ferait un procès qu'il gagnerait (DRIEU LA ROCH., Rêv. bourg., 1939, p. 242).
Emploi subst. masc. Réclamer la restitution de l'indu; action en répétition de l'indu (Lar. Lang. fr.).
Prononc. et Orth. : []. Ac. 1694 : indeu ou indû, üe; Ac. 1718 : indeu ou indu, ue, ensuite indu, ue. Étymol. et Hist. Ca 1350 pensees indewes (G. LE MUISIT, Poésies, I, 104 ds T.-L.); 1804 adj. « qui n'est pas dû » (Code civil, loc. cit.), 1867 subst. masc. (LITTRÉ). Dér. de dû, part. passé de devoir; préf. in-1. Fréq. abs. littér. : 58.
DÉR. Indûment, adv. D'une manière indue. a) [Correspond à indu A] Synon. anormalement, injustement, irrégulièrement. La valse à trois temps est indûment qualifiée de valse française (ABOUT, Grèce, 1854, p. 372). L'alignement de telle catégorie sur telle autre que l'on prétend indûment avantagée (MEYNAUD, Groupes pression Fr., 1958, p. 196). b) [Correspond à indu B] Synon. illégitimement. Celui qui reçoit par erreur ou sciemment ce qui ne lui est pas dû, s'oblige à le restituer à celui de qui il l'a indûment reçu (Code civil, 1804, art. 1376, p. 250). []. Ac. 1694 -dûement, Ac. 1740 -duement, ensuite -dûment. 1res attest. [1309, BL.-W.3-5] 1346 indeuwement (18 déc., Reg. de la loy, 1340-1354, banit a tous jours, A. Tournai ds GDF. Compl.); de indu, suff. -ment2. Fréq. abs. littér. : 65.
BBG. — BARB. Misc. 29 1944-52, pp. 424-426. - CHAUTARD (É.). La Vie étrange de l'arg. Paris, 1931, p. 419.

indu, ue [ɛ̃dy] adj. et n. m.
ÉTYM. V. 1360; de 1. in-, et dû, p. p. de devoir. → 1. Devoir.
1 Littér. ou dans des expressions. Qui va à l'encontre des exigences de la raison, de la règle, de l'usage. — ☑ Loc. Heure indue. || Une heure (cit. 45) indue, où il ne convient pas de faire telle ou telle chose. || Rentrer, se coucher à des heures indues, très tard dans la nuit (→ fam. Rentrer, se coucher à pas d'heure).
1 Sanson, s'étant aperçu que son fils rentrait souvent à des heures indues, soupçonna qu'il se dérangeait, et conçut de vives inquiétudes au sujet de cette irrégularité (…)
Balzac, Souvenirs d'un paria, in Œ. diverses, t. I, p. 309.
2 Mon âme est un mauvais lieu (…) elle a exigé de mon malheureux corps la dîme des délices illicites et des joies indues.
Huysmans, En route, I, X.
2 Qui n'est pas fondé. Injuste. || Réclamation indue.(1804). Qui n'est pas dû.N. m. (1867). Ce qui n'est pas dû. || Paiement de l'indu : paiement ne correspondant à aucune obligation légale et fait par erreur et qui « donne à son auteur une action en répétition » (Capitant, Voc. juridique). || Répétition de l'indu ( Répétition).
CONTR. Convenable, normal, régulier. — Dû.
DÉR. Indûment.

Encyclopédie Universelle. 2012.