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jongleur

jongleur, euse [ ʒɔ̃glɶr, øz ] n.
• 1572; jogleour « plaisant, rieur » fin XIIe; lat. joculator, avec infl. de jangler jongler
1Anciennt Ménestrel nomade qui récitait ou chantait des vers, en s'accompagnant d'un instrument. troubadour.
2Vx Bateleur, saltimbanque.
3Mod. Personne dont le métier est de jongler dans les cirques, les foires. Tours de jongleur. Acrobates, clowns, équilibristes et jongleurs d'un cirque.
4Fig. Hugo, « l'étourdissant jongleur de mots » (Henriot).

jongleur nom masculin Poète-musicien du Moyen Âge qui allait de place en place réciter ses vers ou ceux des autres, en s'accompagnant d'un instrument. ● jongleur (synonymes) nom masculin Poète-musicien du Moyen Âge qui allait de place en place...
Synonymes :
- ménestrel
- troubadour
- trouvère
jongleur, jongleuse nom Artiste qui, avec adresse et grâce, soutient en colonne ou lance en l'air et rattrape des objets. Personne qui jongle avec les mots et les idées. ● jongleur, jongleuse (difficultés) nom Emploi Au sens moderne de « artiste qui pratique l’art de jongler », le féminin de jongleur est jongleuse. Au sens ancien de « ménestrel », le féminin est jongleresse.

jongleur, euse
n.
d1./d Anc. Ménestrel (diseur de poèmes, instrumentiste et chanteur), qui allait de château en château, de ville en ville.
d2./d Artiste qui fait métier de jongler. Jongleurs et acrobates.

⇒JONGLEUR, -EUSE, subst.
A. — 1. HIST. DES ARTS. [Au Moyen Âge] Musicien, chanteur ambulant qui allait de château en château récitant des vers, chantant des chansons en s'accompagnant de divers instruments de musique :
1. D'autres grands personnages, plus indulgents que lui [saint Louis] pour le plaisir, ont souvent à leur service un jongleur de prédilection, homme d'esprit, de conversation agréable, qui sait vieller, chanter, composer, et qui divertit le maître pendant ses voyages et ses promenades, ou à ses heures de loisir.
FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 111.
2. [Dans certaines relig. primitives] Espèce de devin guérisseur. — « Ce n'est pas pour parler de René que je veux voir le jongleur, dit Outougamiz; je suis malade, il me guérira » (CHATEAUBR., Natchez, 1826, p. 386) :
2. ... les rêves, la conduite des castors, l'apparition de la pleine lune, l'arrivée des abeilles, l'effraction du seuil de leurs portes, font naître des pressentimens plus ou moins favorables ou sinistres, sur lesquels ils consultent leurs devins ou jongleurs.
CRÈVECŒUR, Voyage, t. 1, 1801, p. 19.
3. Professionnel de spectacle de cirque qui se livre à des tours de jonglerie et d'acrobatie. D'autres considèrent de préférence les acrobates, équilibristes et jongleurs, en qui, tout au contraire, on saisit la force des muscles jointe à la grâce et au naturel (ALAIN, Beaux-Arts, 1920, p. 55).
En appos. avec valeur d'adj. L'otarie jongleuse (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 105).
B. — Au fig. Personne habile à manipuler êtres et choses. Jongleur de mots; jongleur politique. Qu'on épluche toutes les opérations de M. Necker, et on trouvera sans cesse le parfait jésuite, l'heureux jongleur, l'ami des grands, l'ennemi du peuple (MARAT, Pamphlets, Dénonc. Necker, 1790, p. 91). Penseur à la façon pédante, faiseur d'abstractions et jongleur du Vague; cela, certes, il [A. Daudet] ne le fut jamais (L. DAUDET, Alphonse Daudet, 1898, p. 18) :
3. Vous verrez, sous la lumière étincelante de l'homme qui en est responsable [Baudelaire dans la préface aux œuvres d'Edgard Poe], ce que vaut cette éternelle confusion entre le jongleur et le penseur, une pensée agile et le geste d'un illusionniste.
COCTEAU, Lettre Amér., 1949, p. 69.
Prononc. et Orth. : [], fém. [-ø:z]. Att. ds Ac. dep. 1694. Fém. jongleresse, supra ex. 1. Étymol. et Hist. 1. Ca 1135 juglere hist. des arts (aussi Ed. FARAL, Les Jongleurs en France au Moyen Age, éd. 1964) (Couronnement de Louis, Rédaction AB, 5, éd. Y. G. Lepage); XIIIe s. [ms.] jongleur (St François, 3236 ds T.-L.); 2. 1549 « bateleur, saltimbanque » (EST. : jongleur dient les Picards, que nous appelons basteleur); 3. 1732 « sorcier, chez les sauvages d'Amérique » (LESAGE, Les Aventures de M. Robert Chevalier, dit de Beauchêne, t. 1, p. 58); 4. av. 1811 « celui qui cherche à en imposer par de fausses apparences » (CHÉNIER, Ninon, III, 3 ds Œuvres posthumes, éd. P.-C. Daunou, t. 2, p. 97). Du lat. joculator « rieur, railleur, bon plaisant », sens attesté en a. fr. (ca 1265, BRUNET LATIN, Trésor, éd. F. J. Carmody, II, ch. 37, p. 204). La forme jongleur est due à un croisement avec l'a. subst. jangleor, janglëur, dér. de jangler (v. jongler), signifiant « bavard, hâbleur, médisant » (ganglëur, ca 1165, BENOIT DE STE-MAURE, Troie, 30305 ds T.-L.); cf. à ce sujet les var. jogleor, iugleor, iougleour ds BENOIT DE STE-MAURE, loc. cit., et HULSIUS 1596 qui donne pour jongler un jangler « faire des tours d'adresse ». Fréq. abs. littér. : 278. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 602, b) 222; XXe s. : a) 91, b) 493. Bbg. BREAL (M.). Notes d'étymol. B. Soc. Ling. 1910/11, t. 16, p. 65. - MORGAN (R.). Old Fr. jogleor and kindred terms. Rom. Philol. 1953/54, t. 7, pp. 279-325. - Neue Beiträge zur romanischen Etymologie. Heidelberg, 1975, pp. 296-302.

jongleur, euse [ʒɔ̃glœʀ, øz] n.
ÉTYM. 1572; jougleur, déb. XIIIe; jogleor, jugleor « ménestrel », v. 1135; lat. joculator « rieur, bon plaisant », avec infl. de l'anç. franç. jangler. → Jongler.
1 (XIIe). Anciennt. Ménestrel ambulant qui récitait ou chantait des vers, en s'accompagnant d'un instrument. Ménestrel, troubadour, trouvère; → Fatrasie, cit. 2. || Les jongleurs se produisaient dans les châteaux, les tournois, les fêtes publiques.REM. Dans ce sens, le fém. (littér. et rare) est jongleresse.
1 Fatigué de racler psaltérion et viole,
Cercamon le jongleur au sacré monastère
Est venu savourer le charme du mystère,
Le Nirvâna en Dieu, la paix du cimetière.
F. Mistral, les Olivades, Le mirage, p. 151.
2 Le « jongleur » du moyen âge, musicien, conteur, chanteur, comédien, poète, marchand d'herbes et d'onguents à l'occasion, faisait aussi des tours d'escamoteur et d'acrobate pour amuser ses auditeurs et montrait des animaux dressés. En réalité, remarque Victor Fournel, les jongleurs « étaient les artistes universels embrassant toutes les branches des connaissances humaines, dans leur rapport avec l'amusement de l'esprit ou des yeux ».
G. Fréjaville, in Encycl. (de Monzie), XVI, 76-12.
2 (1549). Vx. Personne qui fait des tours d'adresse pour divertir le public. Bateleur, saltimbanque; acrobate, antipodiste, équilibriste, escamoteur, prestidigitateur. || Jongleur hindou. Psylle.Le Jongleur de Notre-Dame, miracle en trois actes inspiré d'une légende médiévale, 1902.
3 Aussi devint-il (le Pont-Neuf) bientôt le rendez-vous de tous les oisifs parisiens, dont le nombre est grand, et partant de tous les jongleurs, vendeurs d'onguents et filous, dont les métiers sont mis en branle par la foule, comme un moulin par un courant d'eau.
Nerval, Contes…, La main enchantée, IV.
4 Même quand elle marche on croirait qu'elle danse,
Comme ces longs serpents que les jongleurs sacrés
Au bout de leurs bâtons agitent en cadence.
Baudelaire, les Fleurs du mal, Spleen et Idéal, XXVII.
3 (1572). Mod. Personne dont le métier est de jongler (2.). || Tours de jongleur. Jonglage, jonglerie.
5 Gianni était un jongleur de première force, ses mains étaient douées d'un toucher de caresse et d'enveloppement (…)
Ed. de Goncourt, les Frères Zemganno, IV.
5.1 Ce premier travail accompli, chaque jongleur se mit à repousser individuellement les balles de son vis-à-vis, effectuant un continuel échange qui se prolongea ensuite sans interruption.
Raymond Roussel, Impressions d'Afrique, p. 38.
Appos. ou adj. || Clown jongleur. || Une otarie jongleuse.
tableau Noms de métiers.
4 (Fin XVIIIe). Fig. || Un habile jongleur de mots.
6 (…) à vingt-cinq ans il (Hugo) aura déjà écrit ses Ballades, il est déjà l'étourdissant jongleur de mots et le rythmicien prestigieux des Djinns (…)
Émile Henriot, les Romantiques, p. 83.
5 (1752, Trévoux). Didact., vx. Devin qui guérit ou qui prédit l'avenir.(1732). Vx. Sorcier (chez les indigènes d'Amérique).

Encyclopédie Universelle. 2012.