jugeote [ ʒyʒɔt ] n. f. ♦ Fam. Jugement, bon sens. Il n'a pas pour deux sous de jugeote ! Cette faculté intuitive « qu'en bon français on nomme la jugeote » (Duhamel).
● jugeote nom féminin (de juger) Familier. Jugement, bon sens : Il n'a pas deux sous de jugeote. ● jugeote (difficultés) nom féminin (de juger) Orthographe Avec un seul t, à la différence de bougeotte.
jugeote
n. f. Fam. Bon sens.
Fam. Faculté de juger sainement, avec bon sens et intuition. Manquer de jugeotte. Je fais cas de ta jugeotte (FLAUB., Corresp., 1871, p. 283). — Mais (...) je n'en sais rien; il me semble au moins, selon ma petite jugeote, que vous cherchez midi à quatorze heures. N'est-ce pas plus simple? (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 48). Le rien de jugeote et d'usage du monde que je puis posséder ne me permet pas d'ignorer qu'on ne taquine pas même mon meilleur ami à propos d'une femme qui est sa maîtresse (ROMAINS, Hommes bonne vol., 1939, p. 177) :
• Ah! Je vous l'ai toujours dit : nous nous sommes trop pressés. Pour des affaires comme la nôtre, il faut de la réflexion, du calcul, et de la jugeote. Il faut se laisser le temps de voir venir, de voir venir...
DUHAMEL, Désert Bièvres, 1937, p. 193.
Prononc. : [
]. Étymol. et Hist. 1871 (FLAUB., loc. cit.). Dér. de juger; suff. dimin. -ot(t)e d'apr. l'expr. selon mon petit jugement « selon mes faibles, mais saines capacités » (Ac. 1694); cf. 1845 jugeoteur « personne qui se plaît à juger de tout sans la compétence nécessaire » (BESCH.). Fréq. abs. littér. : 29.
]. Étymol. et Hist. 1871 (FLAUB., loc. cit.). Dér. de juger; suff. dimin. -ot(t)e d'apr. l'expr. selon mon petit jugement « selon mes faibles, mais saines capacités » (Ac. 1694); cf. 1845 jugeoteur « personne qui se plaît à juger de tout sans la compétence nécessaire » (BESCH.). Fréq. abs. littér. : 29.
jugeote [ʒyʒɔt] n. f.
ÉTYM. Mil. XIXe (1871, Flaubert, Correspondance); de juger.
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♦ Fam. ⇒ Jugement, sens (bon sens). || Il n'a pas pour deux sous de jugeote ! — La jugeote de qqn, sa jugeote.
1 C'est bien la jugeote d'un pédagogue, incapable d'apprécier le grand gentilhomme des décadences, qui veut retourner à la vie sauvage.
Baudelaire, l'Art romantique, XXVI.
2 (…) cette faculté principalement intuitive qu'en bon français on nomme la jugeote.
G. Duhamel, Défense des lettres, XIV.
3 C'est un optimisme inhérent, propre, conditionnel à l'action et sans lequel elle ne pourrait se déclencher. Il n'annihile nullement le sens critique et n'obnubile pas la jugeote.
B. Cendrars, Moravagine, in Œ. compl., t. IV, p. 131.
4 Rachilde tenait tête à tous et disait : « Moi, dans ma petite jugeote de femme… »
J. Renard, Journal, 5 déc. 1889.
♦ On écrit parfois jugeotte.
5 (…) j'agirai selon ma jugeotte et ma nature.
Bernanos, Dialogue des carmélites, in Œ. roman., Pl., p. 1665.
Encyclopédie Universelle. 2012.