larcin [ larsɛ̃ ] n. m.
• 1246; larrecin XIIe; lat. latrocinium; de latro → larron
♦ Littér. Petit vol commis furtivement et sans violence. Faire, commettre un larcin. ⇒ chaparder, dérober.
♢ Vieilli Objet volé. Cacher son larcin.
● larcin nom masculin (latin latrocinium) Petit vol sans effraction et sans violence : Commettre un larcin. L'objet volé. Littéraire. Plagiat, passage emprunté à un auteur sans le citer. ● larcin (synonymes) nom masculin (latin latrocinium) Petit vol sans effraction et sans violence
Synonymes :
- chapardage (familier)
- volerie
larcin
n. m. Petit vol commis sans violence.
⇒LARCIN, subst. masc.
Vol de peu d'importance, commis sans violence et sans effraction. Menu, petit larcin; commettre un larcin. Être accusé, convaincu de larcin (Ac.). [Les] larcins de la bonne qui profitait de l'inattention des disputes pour piller la caisse (HUYSMANS, À rebours, 1884, p. 93). [Jean Renart] a volé, et ses larcins (...) le destinent aux verges en place publique, ou même au gibet (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 113) :
• 1. Il était extraordinairement chapardeur. Il ramenait chaque jour de son bureau toutes sortes de menus objets, des crayons, des cahiers, des enveloppes, des pots de colle, des timbres. Ces larcins n'avaient d'ailleurs à ses yeux pas une ombre d'importance et ne l'empêchaient pas de faire à ses enfants de somptueux discours sur le scrupule et la probité.
DUHAMEL, Notaire Havre, 1933, p. 87.
— [Désigne parfois un vol important qui peut être commis avec violence ou avec effraction] Le duc d'Orléans, une nuit, accompagné d'une nombreuse suite armée, (...) vint rompre la porte et enleva ce trésor. Il profita, pour faire ce larcin, de l'absence du duc de Bourgogne (BARANTE, Hist. ducs Bourg., t. 2, 1821-24, p. 334). Le larcin de Prométhée (FRANCE, Vie fleur, 1922, p. 496) :
• 2. [Les ministres anglais] donnèrent le spectacle de l'infâme bombardement de Copenhague, en pleine paix, et du larcin de la flotte danoise par un vrai guet-apens. Déjà ils avaient donné un pareil spectacle par la saisie, aussi en pleine paix, de quatre frégates espagnoles chargées de riches trésors; ce qu'ils avaient opéré en véritable vol de grands chemins.
LAS CASES, Mémor. Ste-Hélène, t. 1, 1823, p. 762.
— P. méton. Ce qui a été volé. Tous les os des vierges et des martyrs confondent les menteurs, forcent les voleurs à restituer leurs larcins (ZOLA, Rêve, 1888, p. 64) :
• 3. ... elle cueillait des fleurs, bien que ce fût défendu : vite, elle arrachait une rose qu'elle convoitait depuis le matin, et elle se sauvait avec (...) puis, elle cachait son larcin, elle l'enfonçait dans son cou, contre sa gorge, entre ses deux petits seins...
ROLLAND, J.-Chr., Antoinette, 1908, p. 837.
— Au fig., littér.
♦ Plagiat; emprunt qu'on essaye de dissimuler. Il [André Chénier selon M. Fremy] pille au hasard et fait de ses larcins grecs et latins un pêle-mêle avec les fausses couleurs de son siècle (SAINTE-BEUVE, Portr. contemp., t. 5, 1844, p. 306). Louis Thomas me disait qu'on s'occupait même de faire une liste de toutes ses erreurs, de tous ses larcins, pour en faire un bel article un jour (LÉAUTAUD, Journal littér., 2, 1908, p. 122) :
• 4. Les meilleurs livres classiques que nous ayons, sont encore ceux de Port-Royal, et nous ne faisons que les répéter (souvent en cachant nos larcins) dans tous nos ouvrages élémentaires.
CHATEAUBR., Génie, t. 2, 1803, p. 69.
♦ Vieilli. Faveur amoureuse dérobée à une femme. La nymphe sort des bras du sommeil (...). Elle s'aperçoit qu'un larcin amoureux lui a ravi son plus précieux trésor (DUPUIS, Orig. cultes, 1796, p. 226). Le demi-jour propice aux doux larcins (TOULET, Nane, 1905, p. 47) :
• 5. Loin d'ici bandelettes sacrées, ornements de la pudeur, et vous longues robes qui cachez les pieds des vierges, je veux célébrer les larcins et les heureux dons de Vénus!
CHATEAUBR., Martyrs, t. 1, 1810, p. 248.
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1130 « vol » larrecin (Lois de Guillaume, éd. J. E. Matzke, 3); 1246 larcin (Trésor des chartes du comté de Rethel, I, 173, 17 ds RUNK., p. 93); 2. 1566 les larcins d'Amour (P. DESPORTES, Diverses Amours, Contre une nuit trop claire, 24, éd. V. E. Graham, p. 39); 3. av.1615 fig. « plagiat » (E. PASQUIER, Les Recherches de la France, 615 ds IGLF). Du lat. « vol à main armée, brigandage ». Fréq. abs. littér. : 121.
larcin [laʀsɛ̃] n. m.
ÉTYM. 1246; larrecin, 1130; lat. latrocinium, de latro. → Larron.
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1 Littér. Petit vol commis furtivement (cit. 1, Rabelais) et sans violence. ⇒ Filouterie (→ Filoutage, cit. 2), maraudage, vol, volerie. || Faire, commettre un larcin. ⇒ Chaparder (fam.), dérober, marauder, voler. || Petit larcin, larcin véniel (→ Honte, cit. 8).
1 Or, une nuit, on lui vola une douzaine d'oignons. Dès que Rose s'aperçut du larcin, elle courut prévenir Madame, qui descendit en jupe de laine.
Maupassant, Contes de la Bécasse, Pierrot.
♦ Par ext. Vol (en général).
♦ Par métonymie. Chose volée. || Restituer son larcin.
2 (1615). Fig. et vx. Emprunt à un auteur. ⇒ Plagiat.
2 (…) tous les livres semblent n'avoir parlé que pour lui. Il n'ouvre jamais la bouche que nous n'y trouvions un larcin, et il est si accoutumé à mettre au jour son pillage, que même quand il ne dit mot, c'est pour dérober cela aux muets.
Cyrano de Bergerac, Œuvres diverses, Lettres satiriques, p. 105.
3 Va, va restituer tous les honteux larcins
Que réclament sur toi les Grecs et les Latins.
Molière, les Femmes savantes, III, 3.
4 (…) je m'inquiétais peu de ces larcins qui n'étaient pas les premiers de la même main que j'avais endurés sans m'en plaindre.
Rousseau, les Confessions, XII.
3 (1573). Vx ou plais. Faveur obtenue, succès remporté en amour. || Un doux larcin : un baiser dérobé à une femme (Littré).
5 (…) les dames de ces lieux
Se plaignent justement des larcins de vos yeux,
Si vous leur dérobez leurs conquêtes plus belles
Et de tous leurs amants faites des infidèles.
Molière, l'Étourdi, V, 8.
Encyclopédie Universelle. 2012.