lard [ lar ] n. m.
• XIIe; lat. lardum
1 ♦ Graisse ferme formant une couche épaisse dans le tissu sous-cutané du porc, employée en cuisine (⇒ 2. flèche). Gros lard (vx), lard gras, qui ne contient aucune partie de chair musculaire; petit lard (vx), lard maigre, lard de poitrine, mêlé de couches de chair. Lard salé, fumé (⇒ bacon) . Couenne du lard. Petit dé de lard. ⇒ lardon. Fine tranche de lard. ⇒ 2. barde. Omelette, pissenlits au lard. « une tranche de lard frite avec des œufs » (Nerval). — Par ext. Graisse des cétacés, de certains amphibiens. Lard de phoque.
2 ♦ (XVIe) Fam. Graisse de l'homme. Gras à lard : très gras. Se faire du lard : engraisser (spécialement à ne rien faire). Rentrer dans le lard à qqn, l'agresser physiquement ou verbalement (cf. Rentrer dans le chou, dans le mou, voler dans les plumes).
3 ♦ Vx Porc.
♢ Mod. Loc. Se demander, ne pas savoir si c'est du lard ou du cochon (deux noms pour la même chose) :de quoi il s'agit. — Un gros lard : personne grosse et grasse. — TÊTE DE LARD : tête de cochon, personne entêtée, mauvais caractère.
⊗ HOM. Lare.
● lard nom masculin (latin lardum) Tissu gras sous-cutané de certains quadrupèdes à peau épaisse, particulièrement du porc. Populaire. Peau : Se gratter le lard. ● lard (citations) nom masculin (latin lardum) Charles Cros Fabrezan, Aude, 1842-Paris 1888 Proclamons les princip's de l'art ! Que tout l' mond' s'entende ! Les contours des femm's, c'est du lard, La chair, c'est d'la viande. Le Coffret de santal, Chanson des sculpteurs ● lard (expressions) nom masculin (latin lardum) Familier. Se demander si c'est du lard ou du cochon, ne pas savoir exactement à quoi s'en tenir sur la signification des propos, de l'attitude de quelqu'un. Lard gras ou gros lard, synonyme de bardière. Lard maigre ou lard de poitrine, morceau prélevé dans la poitrine du porc où la graisse alterne avec des couches de chair musculaire. Familier. Faire du lard, engraisser. Populaire. Rentrer dans le lard à quelqu'un, se jeter sur lui pour le frapper. Populaire. Tête de lard, personne entêtée, obstinée. ● lard (homonymes) nom masculin (latin lardum) lare adjectif et nom masculin ● lard (synonymes) nom masculin (latin lardum) Lard gras ou gros lard
Synonymes :
- bardière
lard
n. m.
d1./d Couche épaisse de tissu conjonctif chargé de graisse, qui est située sous la peau des mammifères à poil rare (porc, cétacés). Le lard de baleine.
|| Spécial. Lard du porc, utilisé pour la cuisine. Lard salé, fumé.
d2./d Loc. Fam. Un homme gras à lard, un gros lard: un homme gras et lourdaud.
|| Fam. Tête de lard: personne entêtée et bourrue.
⇒LARD, subst. masc.
A. — Graisse située sous la peau du porc, utilisée dans l'alimentation humaine. Une tranche de lard frite avec des œufs (NERVAL, Filles feu, Sylvie, 1854, p. 607). Il mangeait le lard sur le pain, à la paysanne, une lichette contre son pouce pour éviter de le graisser (POURRAT, Gaspard, 1922, p. 29). V. boudin ex. 2.
SYNT. Lard cru, frais, fumé, salé; lard rance; lard de poitrine; barde, couenne, morceau de lard; fèves, omelette, (petits) pois, pommes de terre, (salade de) pissenlits, soupe au lard; lard aux choux.
♦ Gros lard (vx), lard gras. Lard ne contenant pas de couches de chair. Petit lard (vx), lard maigre. Lard contenant des couches de chair. Le modeste artisan (...) va retrouver sa famille et manger avec appétit (...) le morceau de petit lard apprêté par sa ménagère (JOUY, Hermite, t. 3, 1813, p. 137).
— [P. anal. de couleur, d'aspect]
♦ Aubier. (Dict. XIXe et XXe s.).
♦ Pierre de lard. Stéatite. Un petit bouddha en pierre de lard (GONCOURT, Journal, 1885, p. 491).
— Loc. Ne pas savoir, se demander si c'est du lard ou du cochon. Vx. ,,Il est vilain comme lard jaune. Il est très-avare`` (Ac. 1835, 1878).
— Arg. Manger du lard. Synon. de manger le morceau. (Ds FRANCE 1907, REY-CHANTR. Expr. 1979).
B. — P. anal.
1. Graisse située sous la peau des cétacés, de certains animaux amphibies. Du lard de baleine (Ac.). Les cétacés ont un lard encore plus épais que celui du cochon (CUVIER, Anat. comp., t. 2, 1805, p. 577). Nous avions mangé tout le pemmican, tout le lard de phoque, le dernier biscuit (DUHAMEL, Suzanne, 1941, p. 113) :
• 1. [Les animaux] qui nagent dans les mers boréales et australes, comme les baleines, ont, sous des cuirs élastiques, des couches de lard épaisses de plusieurs pieds pour conserver leur chaleur naturelle et les préserver du choc des glaçons flottants.
BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p. 246.
2. Fam. Graisse humaine. Et Gervaise tint parole. Elle s'avachit encore (...). Les côtes lui poussaient en long. Elle voulait sauver son lard (ZOLA, Assommoir, 1877, p. 700). Tout le barda, les outils, les quatre semaines de vivres vous font suer votre lard et (...) on engraisse la poussière des routes (ARNOUX, Rhône, 1944, p. 36) :
• 2. Il a des bajoues, des mentons de rechange, des fanons, tout un attirail de lard et de peau qui lui pend sous la mâchoire.
DUHAMEL, Maîtres, 1937, p. 67.
— Locutions
♦ Gras à lard.
♦ (Se) faire du lard (fam.). S'engraisser dans l'oisiveté, dans l'inactivité. On en profite, on fait du lard (...) pour être en forme (GENEVOIX, Seuil guitounes, 1918, p. 29). Pour un homme en sucre comme celui-là, je me serais mise en quatre. Au labeur et par tous les temps (...). Lui, pendant ce temps-là, il se faisait du lard (AYMÉ, Cléramb., 1950, IV, 2, p. 200).
♦ Rentrer dans le lard (à qqn) (pop.). Battre, rouer (quelqu'un) de coups. On va leur rentrer dans le lard (SARTRE, Sursis, 1945, p. 140).
♦ Se frotter le lard (emploi pronom. réciproque, pop.). Se caresser. Oh! ils se pelotaient, ils se frottaient toujours leur lard et leur couenne (ARNOUX, Algorithme, 1948, p. 257).
— [Employé comme injure] Tête de lard (pop.). Personne bêtement obstinée. Tu mens, tête de lard (...) hé, tête de nœud (CENDRARS, Main coupée, 1946, p. 192). De quoi? On n'admet pas la discipline? On veut faire son petit révolté? T'as compris, maintenant, tête de lard? (AYMÉ, Tête autres, 1952, p. 154).
— P. méton. Gros lard (pop.). Personne obèse. Des gros lards qui ont des bedaines de cinquante kilos sur leurs jambes (GIONO, Baumugnes, 1929, p. 73).
REM. Lardier, subst. masc. [Au Moyen Âge] Garde-manger. [Un prêtre libertin] enfermé dans un lardier, d'où, publiquement, à la menace du mari, il débite, sous l'empire de la terreur, un bouffon mélange de latin et de français (FARAL, Vie temps st Louis, 1942, p. 49).
Prononc. et Orth. : []. Lar. Lang. fr. : [--]. Homon. lare. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1180-90 « graisse entre chair et peau des mammifères » (ALEXANDRE DE PARIS, Alexandre, IV, 762 ds Elliott Monographs, 37, p. 338 : frit comme lars en paiele); spéc. a) XIIIe s. lart de porc (Le Régime du Corps de Maître Aldebrandin de Sienne, 172, 12 ds T.-L.); b) 1389 lart pour larder qui ne soit maigre (EUSTACHE DESCHAMPS, Le Miroir de Mariage, éd. G. Raynaud, IX, 47); 1680 petit lard (RICH.); 1873 petit lard ou lard maigre (Lar. 19e); c) début XVe s. lart gras (TAILLEVENT, Le Viandier, éd. J. Pichon et G. Vicaire, p. 61); 2. 1180-90 « chair humaine » (ALEXANDRE DE PARIS, op. cit. II, 2957 ds Elliott Monographs, 37, p. 138); 1534 sens érotique frotans leur lard (RABELAIS, Gargantua, éd. R. Calder, p. 31); 1611 fig. et fam. faire du lard (COTGR.); 3. p. anal. a) 1701 « partie de l'arbre sous l'écorce » (L. LIGER, Nouvelle Maison Rustique, I, 53 d'apr. FEW t. 5, p. 190); b) 1765 pierre de lard « stéatite » (Encyclop. t. 9, p. 291). Du lat. lardum, d'abord laridum. Fréq. abs. littér. : 365. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 279, b) 754; XXe s. : a) 713, b) 480.
DÉR. Lardacé, -ée, adj., méd. Qui a l'apparence et/ou la consistance du lard. Vous opérerez demain la nouvelle arrivée (...). Vous avez vu : un encéphaloïde lardacé du sein droit (GONCOURT, Sœur Philom., 1861, p. 21). Toute la capsule est constituée par un tissu lardacé blanchâtre (JOSUÉ, GODLEWSKI ds Nouv. Traité Méd. fasc. 8 1925, p. 355). — []. — 1re attest. 1820 (NYSTEN Suppl.); de lard, suff. -acé.
BBG. — CHAUTARD Vie étrange Arg. 1931, p. 491. - QUEM. DDL t. 8, 12, 18 (s.v. lardacé); 19.
lard [laʀ] n. m.
ÉTYM. Fin XIIe, lart; lat. lardum, de laridum, forme antérieure.
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1 a Graisse ferme formant une couche épaisse dans le tissu sous-cutané du porc. || Lard de porc. || Pièce de lard levée sur le côté du porc. ⇒ 2. Flèche. || Barde de lard. — Spécialt. Lard (de porc) utilisé dans l'alimentation (en charcuterie ou en cuisine). || Saveur du lard (→ Gîter, cit. 3). || Lard gras, gros lard, qui ne contient aucune partie de chair musculaire, opposé à lard maigre, petit lard (mêlé de chair, de maigre). || Lard fumé, salé. || Tranche de lard. || Garnir un rôti, une volaille de morceaux de lard. ⇒ Barder, entrelarder, larder. || Ôter le lard. ⇒ Délarder. || Petit morceau de lard. ⇒ Lardon (→ Fricot, cit. 2). || Levure du lard. || Couteau à lard. ⇒ Tranchelard. — Omelette, salade au lard, préparée avec des lardons. || Pois au lard.
1 Cent pourceaux choisis, dont les pires
Avaient quatre grands doigts de lard.
Scarron, Virgile travesti, I.
2 Cependant la tante venait de verser dans un plat le contenu de la poêle, une tranche de lard frite avec des œufs.
Nerval, les Filles du feu, « Sylvie », VI.
2.1 Quenu, aidé d'Auguste et de Léon, emballait les saucissons, préparait les jambons, fondait les saindoux, faisait les lards de poitrine, les lards maigres, les lards à piquer.
Zola, le Ventre de Paris, t. I, p. 127.
♦ ☑ Loc. fig. Un gros lard : un homme gros, gras. || « L'officier de la Gestapo, un gros lard » (Carco).
♦ ☑ Loc. Tête de lard : personne entêtée, de mauvais caractère.
2.2 De quoi ? On n'admet pas la discipline ? On veut faire son petit révolté ? Tu as compris, maintenant, tête de lard ?
M. Aymé, la Tête des autres.
3 ☑ Loc. fam. (au sens 1 ou 2 de lard). (Se demander) si c'est du lard ou du cochon, de quoi il s'agit, quelle est la nature du problème, des inconvénients.
2.3 Regardez ce petit truc-là. Quand je m'ennuie, je le compte. On ne sait pas exactement si c'est un dôme ou une arche, du lard ou du cochon mais ça fait trente-trois et on est bien content de trouver du nouveau à ces moments-là.
J. Giono, le Hussard sur le toit, p. 367.
2.4 (…) les bracelets d'acier aux poignets de la petite Noire. Elle rembrunit, se demandant si c'est du lard ou du cochon.
San-Antonio, J'ai essayé : on peut !, p. 19.
4 (Du sens 1). Graisse humaine (dans quelques expr.). || Gras (cit. 15) à lard : très gras — ☑ Faire du lard, se faire du lard : devenir gras (spécialt, à ne rien faire).
3 (…) Napoléon, qui était un bon homme, les avait nourris d'or (les maréchaux), ils devenaient gras à lard qu'ils ne voulaient plus marcher.
Balzac, le Médecin de campagne, Pl., t. VIII, p. 466.
4 Et pourtant qu'est-ce que ça pouvait lui faire, à celle-là, qu'il y ait la guerre ? Elle continuerait à faire du lard en quelque trou de campagne.
Sartre, le Sursis, p. 105.
♦ ☑ Loc. Rentrer dans le lard (à qqn), l'agresser (physiquement ou verbalement).
5 (…) Lard, dans l'expression frotter son lard, fréquente chez Rabelais et chez les écrivains du XVIe siècle : du Fail, Bouchet, etc.
L. Sainéan, la Langue de Rabelais, t. II, p. 304.
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II Fig.
1 (1787). || Pierre de lard : talc blanc utilisé par les tailleurs. ⇒ Stéatite.
2 (1701). Partie de l'arbre qui est sous l'écorce. ⇒ Aubier.
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DÉR. et COMP. Larder, lardeux, lardier, lardon. Lardiforme. V. Lardacé.
HOM. Lare.
Encyclopédie Universelle. 2012.