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laudanum

laudanum [ lodanɔm ] n. m.
XIVe; laudamum XIIIe; altér. du lat. ladanum « résine du ciste », gr. ladanon
Teinture alcoolique d'opium, soporifique très utilisé avant le développement des neuroleptiques modernes. « Je prends de l'opium. Mes gouttes de laudanum sont très faibles » (Balzac).

laudanum nom masculin (mot latin du grec ladanon) Préparation médicamenteuse liquide à base d'opium, utilisée autrefois pour ses propriétés apaisantes et analgésiques (contre la douleur) ainsi que dans le traitement des diarrhées.

⇒LAUDANUM, subst. masc.
A. — PHARMACOPÉE ANC. ,,Opium ramolli dans l'eau, passé avec expression et évaporé jusqu'en consistance plus ou moins grande`` (LITTRÉ-ROBIN 1865). La dose et les vertus du laudanum sont les mêmes que celles de l'opium (Encyclop. méthod. Méd. t. 8 1808). Beaucoup de femmes (égyptiennes) mâchent de l'encens et du laudanum, afin de parfumer leur haleine (NERVAL, Voy. Orient, t. 3, 1851, p. 295).
B. — PHARM. Préparation médicamenteuse à base d'opium, utilisée comme analgésique et antispasmodique. Je m'avisai d'un petit flacon de laudanum que je porte toujours en cas de spasme (MÉRIMÉE, Lettres ctesse de Boigne, 1865, p. 272). Dans les formes à paroxysmes anxieux, le laudanum à doses croissantes et décroissantes donne de bons effets (CODET, Psych., 1926, p. 107). La petite couturière qui loge, elle aussi, à l'auberge voisine a déjà cherché à s'empoisonner avec du laudanum (G. MARCEL, Heure théâtr., 1959, p. 120).
Laudanum de Sydenham. Préparation composée de poudre d'opium, de safran, d'essence de cannelle de Ceylan et d'essence de girofle, dosée de telle sorte qu'un gramme renferme un centigramme de morphine (d'apr. Méd. Biol. t. 2 1971). Laudanum de Rousseau. Préparation obtenue en faisant fermenter du miel et de l'opium avec de la levure de bière. (Dict. XIXe et XXe s.; v. aussi Code pharm., 1821, p. 305).
Prononc. et Orth. : []. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. XIIIe s. [ms.] laudamum, XIVe s. [ms.] laudanum « suc de ciste, ladanum » (ALDEBRANDIN DE SIENNE, Rég. du corps, éd. L. Landouzy et R. Pépin, 86, 31, var.; cf. laudene, 60, 34), encore au XVIe s.; 2. 1620 (Les Eléments de Chymie de Maistre Jean Beguin... Paris, p. 178 : l'extrait narcotique s'appelle Laudanum, comme qui diroit remede digne de louange, à cause des effects du tout admirables qu'il produit aux plus grandes maladies, et plus grandes douleurs); 1690 « préparation ayant pour base l'opium » (FUR.). De même orig. que ladanum. Fréq. abs. littér. : 63.
DÉR. Laudanisé, -ée, adj. Qui contient du laudanum. Au besoin, les douleurs seront calmées par des suppositoires ou des injections morphinées (...) de petits lavements laudanisés (HUDELO ds Nouv. Traité Méd. fasc. 1 1926, p. 523). [lodanize]. 1re attest. 1831 potion laudanisée (F. FOY, Cours de pharmacologie, II, 371 ds QUEM. DDL t. 8); dér. sav. de laudanum.
BBG. — DAUZAT Ling. fr. 1946, p. 287.

laudanum [lodanɔm] n. m.
ÉTYM. XIVe; laudamum, XIIIe; altér. du lat. ladanum « résine du ciste », grec ladanon.
Pharm. Anciennt. Opium purifié.(1620). Mod. (relativement cour.). Teinture alcoolique d'opium (→ Balsamique, cit. 1). || Le laudanum, remède soporatif et calmant. || Prendre du laudanum (→ Enivrer, cit. 1; fiole, cit. 2). || Une fiole de laudanum (→ Provision, cit. 2).
1 Écoute. Je prends de l'opium (…) Mes gouttes de laudanum sont très faibles. Je dors.
Balzac, la Femme de trente ans, Pl., t. II, p. 730.
2 Malheureux, malade, ne trouvant même plus de plaisir véritable à écrire, il prenait du laudanum pour essayer de ne plus souffrir.
A. Maurois, la Vie de Byron, II, XXIV.
3 Et puis — ajoute-t-il négligemment — n'oublions pas la fiole de laudanum, une vaste carafe, ma foi ! car nous sommes trop loin des pharmacies de Londres pour renouveler fréquemment notre provision.
Francis Carco, Nostalgie de Paris, p. 119.
tableau Noms de remèdes.
DÉR. Laudanisé.

Encyclopédie Universelle. 2012.