lénifier [ lenifje ] v. tr. <conjug. : 7>
• XIV e, rare av. XVIIe; bas lat. lenificare
1 ♦ Méd. Adoucir à l'aide d'un calmant (⇒ lénitif).
2 ♦ Fig. et littér. Calmer, apaiser. Ce cœur que « mille baumes lénifient » (Duhamel).
⊗ CONTR. Échauffer, enflammer.
● lénifier verbe transitif (latin médiéval lenificare, du latin classique lenis, doux) Littéraire Amollir quelqu'un, lui ôter de la vigueur, de l'énergie : Climat qui vous lénifie. Calmer, apaiser une peine morale : Ses paroles d'encouragement le lénifiaient. ● lénifier (synonymes) verbe transitif (latin médiéval lenificare, du latin classique lenis, doux) Littéraire Calmer, apaiser une peine morale
Synonymes :
- apaiser
- calmer
- rasséréner
Contraires :
- exciter
- irriter
- lacérer
lénifier
v. tr.
d1./d MED Soulager au moyen d'un produit adoucissant.
d2./d Fig. Adoucir.
⇒LÉNIFIER, verbe trans.
A. — MÉD. Calmer (une douleur physique). Synon. adoucir, alléger, apaiser, atténuer, soulager, tempérer. (Dict. XIXe et XXe s.).
B. — Au fig., littér., vieilli. Apporter l'apaisement à quelqu'un. Synon. apaiser, calmer, rasséréner, soulager. L'exquise bonté de ses hôtes avait pu détendre ses nerfs et lénifier la partie supérieure de son esprit (BLOY, Désesp., 1886, p. 143). Le rosbif lénifie l'âme et le poisson l'irrite! (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 218) :
• Douceur d'associer notre âme à cette vie des chambres, qui du moins sont bonnes à nos maux; car, pour nous consoler, il ne faut pas des mots et leur silence aux linges frais nous lénifie — tel un malade entrant dans un lit rafraîchi!
RODENBACH, Règne silence, 1891, p. 6.
REM. Lénification, subst. fém., rare. Action de lénifier, de se lénifier; résultat de cette action. (Ds ROB. Suppl. 1970, Lar. Lang. fr.).
Prononc. et Orth. : [lenifje], (il) lénifie [lenifi]. Att. ds Ac. dep. 1762. Étymol. et Hist. 1. XVe s. [ms.] méd. (BRUN DE LONG BORC, Cyrurgie, ms. de Salis, fol. 74 b ds GDF. Compl.), latinisme isolé; à nouv. en 1669 (MOLIÈRE, Pourceaugnac, I, 9 : lénifions et accoisons l'aigreur de ses esprits); RICH. 1680 note ,,vieux mot qui ne se dit qu'entre médecins et le plus souvent en riant``; 1850 part. prés. substantifié pharm. (MICHELET, Journal, p. 88); 2. fig. 1845 « calmer, apaiser » (BESCH.); 1892 gestes lénifiants (GONCOURT, Journal, p. 240); 1906 atmosphère lénifiante (HUYSMANS, Foules de Lourdes, 238 ds M. CRESSOT, Phrase et vocab. Huysmans, p. 308). Empr. au b. lat. lenificare « adoucir », terme de méd. (TLL s.v.); cf. le verbe m. fr. lenir (XVe s. ds GDF.), empr. au lat. lenire « adoucir, calmer ».
lénifier [lenifje] v. tr.
ÉTYM. XVe, méd., attestation isolée; repris XVIIe (1666, Molière), rare; du bas lat. lenificare, du lat. class. lenis « doux », et facere « faire ».
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1 Méd. Adoucir (cit. 2) à l'aide d'un calmant (⇒ Lénitif).
2 (1845). Fig. et littér. Calmer, apaiser. ⇒ Adoucir, apaiser, atténuer, tempérer (→ Exhilarant, cit. 1).
0 De nouveau, la lumière sourit dans son cœur, ce cœur farouche que, tour à tour, mille aiguillons lacèrent et mille baumes lénifient.
G. Duhamel, Salavin, III, IX.
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CONTR. Échauffer, enflammer.
DÉR. Lénifiant. — V. Lénification.
Encyclopédie Universelle. 2012.