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leurre

leurre [ lɶr ] n. m.
• 1388; loerre, loire v. 1200; frq. °lôthr « appât »
1Morceau de cuir rouge en forme d'oiseau auquel on attachait un appât pour faire revenir le faucon sur le poing. Dresser un oiseau au leurre. Pêche Amorce factice munie d'un hameçon.
Milit. Objet destiné à simuler la présence de cibles dans les détecteurs (radar, infrarouge, etc.) de l'armée adverse.
2Fig. Vx Artifice qui sert à attirer qqn pour le tromper. piège.
Par ext. (XVIe) Mod. Ce qui abuse, trompe. duperie, illusion, imposture, tromperie. Cet espoir n'est qu'un leurre. « Le dogme de la solidarité internationale n'avait été qu'un leurre » (Martin du Gard).
⊗ HOM. Leur.

leurre nom masculin (ancien français loire, du francique lôpr, appât) Appât artificiel (poisson d'étain, poisson nageur, devon, cuiller, mouche, etc.) employé dans la pêche au lancer. Ce sur quoi on aurait tort de se fonder, ce qui trompe : C'est un leurre de croire qu'il peut réussir. Objet simulant un matériel militaire, utilisé pour tromper l'ennemi. Moyen de contre-mesure électronique, passif (bandes de papier métallisé) ou actif (brouilleurs), destiné à créer de faux échos radars. Objet rassemblant un ou plusieurs caractères essentiels d'un stimulus susceptible de déclencher un comportement donné, utilisé par les éthologistes dans l'étude des comportements animaux. Morceau de cuir imitant la forme d'un oiseau, auquel on fixe des plumes et des morceaux de viande, et servant au dressage des oiseaux de fauconnerie. ● leurre (homonymes) nom masculin (ancien français loire, du francique lôpr, appât) leur adjectif possessif leur pronom personnel invariable leurre forme conjuguée du verbe leurrer leurrent forme conjuguée du verbe leurrer leurres forme conjuguée du verbe leurrerleurre (synonymes) nom masculin (ancien français loire, du francique lôpr, appât) Ce sur quoi on aurait tort de se fonder, ce...
Synonymes :
- attrape-nigaud (familier)
- duperie
- imposture
- mirage
- mystification

leurre
n. m.
d1./d PECHE Appât factice dissimulant un hameçon.
d2./d Fig. Ce dont on se sert artificieusement pour attirer et tromper. Cette promesse n'est qu'un leurre. Syn. tromperie.

⇒LEURRE, subst. masc.
A. — 1. FAUCONN. Morceau de cuir rouge en forme d'oiseau garni de plumes servant à faire revenir l'oiseau sur le poing du fauconnier. Synon. appât, appeau. Dresser un gerfaut, un faucon au leurre; l'oiseau fond sur le leurre. Il suffisait de savoir donner l'escap au faucon, le suivre à toutes jambes, le faire revenir au leurre et le placer avec adresse sur le poing de sa dame (JOUY, Hermite, t. 4, 1813, p. 168).
2. P. anal., PÊCHE. Appât artificiel utilisé pour la capture des poissons dans la pêche au lancer. Synon. amorce. Partir à la pêche avec une collection de leurres (DAVAU-COHEN 1972).
B. — Au fig.
1. Artifice spécieux dont l'apparence séduisante est destinée à tromper. Synon. duperie, tromperie, mystification.
a) [À propos d'inanimés concr.] Tous les cosmétiques superficiels ne sont qu'un leurre. On a l'âge qu'on a (AMIEL, Journal, 1866, p. 208). Imaginée par cette déraison spéciale qu'est la chauvinite de l'art, cette école n'est donc qu'un attrape-nigauds, qu'un leurre (HUYSMANS, Oblat, t. 1, 1903, p. 308).
b) [À propos d'inanimés abstr.] Il suffit (...) de songer (...) Que toute ambition trompe l'effort humain, Que l'espoir est un leurre (HUGO, Feuilles automne, 1831, p. 753). Si tu crois l'heure enfin sonnée où les autres hommes te regarderont comme un des leurs (...) ce ne sera qu'illusion que leurre rien n'est possible qu'un mensonge (ARAGON, Rom. inach., 1956, p. 179).
2. Apparence séduisante faisant simplement illusion. Synon. mirage. Désir de vivre et d'être heureux, leurre et fallace (MORÉAS, Cantil., 1886, p. 113). Le ciel et tout ce qu'il contient matin et soir d'astres, de vents, d'oiseaux et de fumées est un leurre qui trompe sur la fuite du temps (CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 28).
Prononc. et Orth. : []. Homon. leur (pron. pers.), leur, leurs (adj. et pron. poss.). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1202 loire « ce qui attire » (JEAN BODEL, Congés, éd. P. Ruelle, 166); 2. 1er quart du XIIIe s. fauconn. (RECLUS DE MOLLIENS, Miserere, 5, 10 ds T.-L.); 1377 leurre (GACE DE LA BUIGNE, 7473, ibid.); 3. av. 1615 « artifice qui sert à attirer quelqu'un pour le tromper » (É. PASQUIER, Recherches de la France, 496 ds IGLF). De l'a. b. frq. « appât », cf. le m. h. all. luoder « appât; ce qui attire (en gén.) ». Fréq. abs. littér. : 127. Bbg. DARM. Vie 1832, p. 98. - HUG. Lang. 1933, pp. 37-38. - STAAFF (E.). Qq. rem. sur le passage d'eu atone à u en fr. In : [Mél. Wahlund (C.)]. Mâcon, 1896, p. 247. - WALT. 1885, p. 77.

leurre [lœʀ] n. m.
ÉTYM. 1377; loire, 1202; soit d'un francique lopr « appât », soit (Guiraud) du lat. loreus « de cuir », de lorum « cuir ».
1 Techn. (fauconn.). Morceau de cuir rouge en forme d'oiseau auquel on attache un appât et qui sert à faire revenir le faucon sur le poing. || Dresser un oiseau au leurre.
1 Son maître le rappelle, et crie, et se tourmente,
Lui présente le leurre, et le poing, mais en vain.
La Fontaine, Fables, XII, 12.
(1769). Pêche et cour. Amorce factice munie d'un ou plusieurs hameçons ( Armement, IV.).
2 (…) comment se fait-il que la truite refuse obstinément le leurre, s'il ne représente exactement la mouche de la rivière ?
M. Constantin-Weyer, Source de joie, p. 30.
Appât utilisé pour la chasse.
Milit. Objet lancé dans l'atmosphère et destiné à simuler la présence de cibles dans les détecteurs (radar, etc.). || Leurre de déception. || Leurre de confusion.
2 (1580). Vieilli. a Artifice qui sert à attirer qqn pour le tromper. Amorce, appât (cit. 1), appeau, piège. || « Il ne se laissera pas prendre à ce leurre » (Académie).
3 Quand, ébloui de ce leurre, il aurait une fois consenti à ce qui vous touche, il importerait peu ensuite qu'il se désabusât (…)
Molière, l'Avare, IV, 1.
4 Et ce serait trop de plaisir pour lui de me reprendre deux fois au même leurre.
Sainte-Beuve, Correspondance, 110, févr. 1830.
5 (…) vous voir berné sous mes yeux, et berné par ma faute, donnant dans un leurre que j'ai aidé à vous tendre.
Montherlant, le Maître de Santiago, III, 5.
b (XVIe). Mod. Ce qui abuse, trompe. Amusement (vx), duperie, illusion, imposture (cit. 3), tromperie. || Ce projet, cet espoir n'est qu'un leurre. || Leurres de dupes (→ Incertitude, cit. 4). || Ce qui semblait un leurre devient parfois possible.
6 (…) cet ultime contact entre les partis socialistes de France et d'Allemagne n'avait abouti à rien (…) La faillite était consommée. Le dogme de la solidarité internationale n'avait été qu'un leurre.
Martin du Gard, les Thibault, t. VII, p. 301.
DÉR. Leurrer (→ Délurer).
HOM. 1. Leur, 2. leur.

Encyclopédie Universelle. 2012.