licol → licou
● licol ou licou nom masculin (de lier et ancien français col, cou) Pièce de harnais qu'on place sur la tête des chevaux et des bêtes de somme et qui sert à les mener. ● licol ou licou (citations) nom masculin (de lier et ancien français col, cou) Juan Ruiz, plus souvent nommé l'Archiprêtre de Hita probablement à Alcalá de Henares vers 1285-vers 1350 Mule qui a connu le bât souffre aisément le licou. Non hay mula de alvarda que la troxa non consienta. Libro de buen amor
licou ou licol
n. m. Lien de cuir, de corde, passé autour du cou des bêtes de somme pour les attacher, les conduire.
⇒LICOL, LICOU, subst. masc.
A. — MÉGISS. (peauss.). Harnais de tête en cuir ou en corde que l'on munit d'une chaîne ou d'une longe pour attacher ou mener les chevaux, les bêtes de somme. Mener un cheval par le licou, attacher un cheval par son licou (Ac.). Une paysanne passa sur la route, tirant par le licol une vieille jument (FRANCE, Barbe Bleue, Mir. Gd St Nic., 1909, p. 77). Le cheval est attaché au râtelier par le licol avec une chaîne suffisamment longue pour qu'il puisse atteindre facilement le fond de la mangeoire (BRION, Jurispr. vétér., 1943, p. 254).
B. — Au fig. Lien qui entrave la liberté de quelqu'un. Il resta encore quelques mois attaché au licou conjugal (FABRE, Mlle de Malavieille, 1865, p. 52) :
• Quand je voyais cette enfant, moi le pâtre
De ce canton,
Je croyais voir la belle Cléopâtre,
Qui, nous dit-on,
Menait César, empereur d'Allemagne,
Par le licou...
HUGO, Rayons et Ombres, 1840, p. 1078.
♦ Arracher, briser, rompre son licol, licou. Reprendre sa liberté. Elle n'avait pas encore, à l'époque, rompu son licol et sauté les barrières (COLETTE, Jumelle, 1938, p. 65).
♦ Reprendre le licou. Reprendre le travail, le collier. La semaine prochaine, je serai à Paris et reprendrai le licou (COPPÉE, Critique en vac., 1892, p. 342).
Prononc. et Orth. : [], [-ku]. En prose, gén. licou, cependant FRANCE, loc. cit. : licol; lang. littér. ou poét. surtout devant voyelle : licol (Ac., LITTRÉ, ROB.). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1333 liecol (doc. Hospice Nevers ds GDF.). Composé de lie, forme verbale de lier et de col, cou. Fréq. abs. littér. : 75.
ÉTYM. 1333, licol; licou, 1677; de lie forme du v. lier, et cou. REM. Depuis l'apparition de licou, licol (encore dialectal) appartient à la langue littéraire.
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1 Pièce de harnais, lien de cuir (⇒ Courroie) ou de corde qu'on met autour du cou des bêtes de somme pour les attacher, les mener. ⇒ Attache, chevêtre (vx). || Mener un âne, un mulet par le licou. || Attacher avec un licou. ⇒ Enchevêtrer (I., 1.). || Retenir un cheval par son licou (→ Hennir, cit. 4).
1 (…) Charles, en rentrant, mettait lui-même son cheval à l'écurie, retirait la selle et passait le licou (…)
Flaubert, Mme Bovary, I, IX.
♦ Par iron. Corde (cit. 1) pour pendre quelqu'un.
2 Fig. et vieilli. Lien qui assujettit (→ Bride, cit. 5). || Tirer, mener qqn par le licou, par le licol.
2 Tout cela pouvait être flatteur, mais nous tirait par le licou où nous ne voulions pas.
Saint-Simon, Mémoires, III, XXXVI.
3 (…) cette instruction rompue, indulgente et n'appuyant pas trop le licol.
Gide, Si le grain ne meurt, I, VII, p. 188.
Encyclopédie Universelle. 2012.