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livresque

livresque [ livrɛsk ] adj.
• 1580, repris 1808; de livre, d'apr. pédantesque
Qui vient des livres, qui est purement littéraire, théorique (opposé à pratique, réel, vécu, vrai). Connaissances livresques; science livresque. Exposé trop livresque ( scolaire) . « Une bonne partie de leur amour était purement livresque » (R. Rolland). Une personne livresque.

livresque adjectif (de livre, d'après pédantesque) Qui vient des seuls livres et ne se fonde pas sur le vécu, la réalité : Une érudition purement livresque.livresque (synonymes) adjectif (de livre, d'après pédantesque) Qui vient des seuls livres et ne se fonde pas...
Synonymes :
- artificiel
- factice

livresque
adj. Qui vient des livres. Savoir purement livresque.

⇒LIVRESQUE, adj.
A. — Rare. Qui se rencontre dans les livres. L'étude rationnelle des écritures livresques du Moyen Âge (L'Hist. et ses méth., 1961, p. 590).
B. — Péjoratif
1. Qui se fonde sur les livres au détriment de l'expérience.
a) [En parlant d'une pers.] À propos de Goncourt, dans ces jours de la maladie de Léon, Alphonse Daudet me dit : « C'est fini. Cette amitié-là est finie. Je n'y ai plus de plaisir. Vieillard livresque, amitié de papier! (...) » (BARRÈS, Cahiers, t. 1, 1896, p. 75).
Emploi subst. Les normaliens ce sont des livresques (THIBAUDET, Hist. litt. fr., 1936, p. 413).
b) [En parlant d'un inanimé] Anton. concret, pratique, réel, vécu. Savoir, science livresque. On sait bien du reste qu'une éducation toute livresque ne fera jamais que des primaires, des demi-barbares (BREMOND, Hist. sent. relig., t. 4, 1920, p. 254). Au vrai naturaliste, la connaissance livresque ne peut suffire; il n'a que faire des interprètes (GIDE, Journal, 1927, p. 843).
2. Qui manque de naturel.
a) [En parlant d'une pers.] Synon. pédant :
Et comme elle était un peu livresque dans son langage : « Tout de même, ajouta-t-elle à mi-voix, il me semble que, si j'habitais chez les autres, j'aurais quelque vergogne à tout changer ainsi (...) »
PROUST, Sodome, 1922, p. 923.
b) [En parlant d'un inanimé] Synon. artificiel, factice, pédant. Le dialogue de Jane Eyre est un dialogue de roman, non un dialogue de théâtre; il est livresque, éloquent, aussi peu naturel que possible (GREEN, Journal, 1936, p. 70).
REM. 1. Livresquement, adv., hapax. Plus peuple cependant à sa manière, plus près de la sève, du bouvier et du maquignon que bien de mes amis fort livresquement démocrates (ARNOUX, Algorithme, 1948, p. 129). 2. Livrier, adj. masc., rare et vx. Synon. de livresque. Il est un style livrier, qui sent le papier et non le monde, les auteurs et non le fond des choses (JOUBERT, Pensées, t. 2, 1824, p. 73).
Prononc. : []. Étymol. et Hist. 1. Ca 1590 « qui vient des livres, purement littéraire » (MONTAIGNE, Essais, I, XXVI, éd. P. Villey et V.-L. Saulnier, p. 152); 2. ca 1590 « relatif aux livres » (ID., ibid., II, XVII, p. 657). Mot introduit dans la lang. par Montaigne. Dér. de livre1; à l'aide du suff. -esque (formé directement de l'ital.) en usage chez les aut. fr. du XVIe s. (cf. p. ex. chez Montaigne, les adj. basteleresque, farcesque, poltronesque... ds VOIZARD, Ét. sur la lang. de Montaigne, p. 241-242). Fréq. abs. littér. : 55. Bbg. QUEM. DDL t. 15.

livresque [livʀɛsk] adj.
ÉTYM. 1580, Montaigne; repris 1808; de livre, et -esque.
1 Qui vient des livres, qui est purement littéraire, théorique (opposé à pratique, réel, vécu, vrai). || Connaissances livresques; érudition, science livresque. || Description purement livresque.(1849). Qui manque de spontanéité, de naturel. || Sentiment livresque.(Personnes). || Il est savant, mais trop livresque.
1 Savoir par cœur n'est pas savoir (…) Ce qu'on sait droitement, on en dispose, sans regarder au patron (modèle), sans tourner les yeux vers son livre. Fâcheuse suffisance, qu'une suffisance pure livresque !
Montaigne, Essais, I, XXVI (→ Fard, cit. 6).
2 Pas plus que Montaigne il (Joubert) n'aime le style livrier ou livresque, celui qui sent l'encre et qu'on n'a jamais que la plume à la main : « Il faut qu'il y ait, dans notre langage écrit, de la voix, de l'âme, de l'espace, du grand air, des mots qui subsistent tout seuls, et qui portent avec eux leur place. »
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 10 déc. 1849.
3 Une bonne partie de leur amour était purement livresque. Ils (Jean-Christophe et Minna) se ressouvenaient des romans qu'ils avaient lus, et se prêtaient des sentiments qu'ils n'avaient point.
R. Rolland, Jean-Christophe, Le matin, p. 197.
4 Deux strophes qui, à première vue, semblent toutes livresques, faites de clichés élégants (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, XXII, p. 236.
N. Rare. Personne livresque (Thibaudet, in T. L. F.).
2 Didact. et rare. Qui se rencontre dans les livres. || Les « écritures livresques du moyen âge » (l'Histoire et ses méthodes, Encycl. Pl., p. 590, in T. L. F.).

Encyclopédie Universelle. 2012.