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longer

longer [ lɔ̃ʒe ] v. tr. <conjug. : 3>
• 1655 d'ab. vén.; de long
1Vx ou littér. Prendre, suivre (une voie, un chemin). « Ils longeaient un petit escalier de montagne » (Giono).
2(1740) Mod. Aller le long de (qqch.), en suivant le bord, en marchant auprès. côtoyer. Se promener en longeant un jardin, un parc, un bois. Longer les murs pour se cacher. raser. Naviguer en longeant la côte. 1. ranger.
3(1835) Être, s'étendre le long de. border, côtoyer. « Un sentier longeait la rivière » (Duhamel).

longer verbe transitif (de long) Aller le long ou sur le bord d'un lieu, en suivant un lieu : Longer la côte en bateau. S'étendre le long d'un lieu : Prenez la route qui longe la plage.longer (difficultés) verbe transitif (de long) Conjugaison Le g devient -ge- devant a et o : je longe, nous longeons ; il longea. ● longer (homonymes) verbe transitif (de long)

longer
v. tr.
d1./d Aller le long de. Longer la rivière.
d2./d S'étendre le long de. La route longe la voie ferrée.

⇒LONGER, verbe trans.
A. — Vx ou littér. Prendre, suivre (un chemin, une route). Longer une allée. J'ai repris quand même ma promenade... J'ai longé les grands boulevards (CÉLINE, Mort à crédit, 1936, p. 683) :
1. ... l'auto qui roulait le long des voies droites et poussiéreuses de ce quartier frôlait les boîtes de détritus, laissées au bord du trottoir. Dans une rue qu'il longeait ainsi, le docteur compta une douzaine de rats jetés sur les débris de légumes et les chiffons sales.
CAMUS, Peste, 1947, p. 1222.
B. — Aller le long et près de quelque chose. Nous longions déjà les remparts, et nous arrivions devant le vieil hôpital (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 91). On tournait ensuite à gauche, pour longer pendant près de deux kilomètres les bords boisés de la rivière (ZOLA, Dr Pascal, 1893, p. 63).
SYNT. Longer le bois, la Loire, un étang, la clôture, les rives, l'église, une frontière, la digue, la vigne, la grille, une palissade, le fleuve, le chemin de fer, la côte, une façade.
[P. méton., en parlant d'un véhicule, du trajet que l'on effectue, du chemin que l'on emprunte, ou encore des pas] Une heure après, il traversait l'encombrement dominical du Luxembourg. Le trajet longeait des pelouses saturées d'eau, bordées de fleurs d'hiver (MALÈGUE, Augustin, t. 1, 1933, p. 321). Distincts, d'une sonorité surprenante sur les pavés de pierre, des pas longeaient par intervalles les trottoirs de la petite place (GRACQ, Beau tén., 1945, p. 187) :
2. Le monument aux morts d'Oran se trouve sur le seul endroit d'où l'on peut apercevoir la mer, une sorte de promenade longeant, sur une assez courte distance, les falaises qui dominent le port.
CAMUS, Peste, 1947, p. 1341.
Au fig. Passer près de, à côté de. Il pense à tout ce que ce père a pu souffrir, d'avoir un fils si différent de lui; il aperçoit le martyre possible de cette vie, dont il a peut-être, pendant des années, longé le chagrin sans le voir. Un grand élan de remords, d'affection spontanée, le pousse vers son père (MARTIN DU G., Devenir, 1909, p. 202).
MARINE
Longer une côte. ,,Naviguer près et le long de cette côte``. Anton. naviguer au large. Longer le quai, longer les récifs (LE CLÈRE 1960).
Longer un bâtiment. ,,Passer près de ce bâtiment, en faisant une route parallèle à la direction de la quille de ce dernier`` (BONN.-PARIS 1859).
C. — [En parlant de choses] S'étendre le long de. Synon. border, côtoyer. L'aorte descendante continue de longer la colonne vertébrale, s'enfonce un peu dans le bassin (CUVIER, Anat. comp., t. 4, 1805, p. 270).
En partic. [En parlant de ce qui se situe le long d'une voie, d'un chemin] Les bâtiments longeant la rue Richelieu (CAIN, Transform. B. N., 1959, p. 1).
REM. Longère, subst. fém. ,,Bande de terre ou de pré longue et étroite, en bordure d'un chemin ou d'un bois`` (FÉN. 1970). C'est aussi mon chemin pour rentrer au Fougeray (...) et tous deux (...) suivirent la longère de la forêt (CHÂTEAUBRIANT, Lourdines, 1911, p. 42).
Prononc. et Orth. : [], (il) longe []. Att. ds Ac. dep. 1740. Étymol. et Hist. 1. Fin XIIe s. longiez part. passé adj. « tissé, tressé » (Flore et Blancheflor, seconde version, éd. M. M. Pelan, 1779), attest. isolée; 2. 1342 longier « allonger, prolonger » longier ma vye (Renart le Contrefait, 27507 ds T.-L.), attest. isolée; 3. a) 1655 longer le chemin « (d'un animal) enfiler un chemin » (SALNOVE, La Vénerie Royale); b) 1721 longer une rivière « monter ou descendre sur la rivière » (Trév.); c) 1740 « marcher le long de » (Ac.); d) 1805 « (d'une chose) s'étendre le long de » (CUVIER, loc. cit.). Dér. de long; dés. -er. Fréq. abs. littér. : 902. Fréq. rel. littér. : XIXe s. : a) 682, b) 1 396; XXe s. : a) 1 518, b) 1 595.

longer [lɔ̃ʒe] v. tr. [CONJUG. bouger.]
ÉTYM. 1655, d'abord vén.; longier « allonger », 1342; au p. p. « tissé (en long) », fin XIIe; de long.
1 Vx ou littér. Prendre, suivre (une voie, un chemin). || Longer une allée (→ Imprimerie, cit. 6).
1 On dit (…) qu'une bête longe un chemin, pour dire, qu'elle enfile un chemin (…) longer une rivière, pour dire, y naviguer en sûreté, ou aller librement le long de ses bords.
Dict. de Trévoux, art. Longer (1771).
2 Enfin Wazemmes fait bien son travail, parce qu'il le trouve amusant. Longer toutes sortes de rues dans toutes sortes de quartiers (…)
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, II, p. 15.
3 Ils longeaient un petit escalier de montagne avec de la forêt dessus et dessous.
J. Giono, le Chant du monde, II, III.
2 (1740). Mod. (Sujet n. de personne). Aller le long de (qqch.) en suivant le bord, en marchant auprès. Côtoyer. || Promeneur qui longe un jardin, un parc, un bois (→ Bouffée, cit. 3). || Longer un bâtiment, une église (→ Forain, cit. 4). || Longer les murs pour se cacher. Raser (→ Désavouer, cit. 9).Voiture, train qui longe la mer.(1867). || Naviguer en longeant la côte. Élonger, ranger.
4 Un chariot massif, avec deux buffles blancs,
Longe, au lever du jour, la sauvage rivière.
Leconte de Lisle, Poèmes barbares, « Barde de Temrah ».
5 Au temps où Tibère régnait, un vaisseau qui longeait les bords de la mer Égée fut immobilisé, le vent ayant cessé soudain.
Émile Henriot, Mythologie légère, p. 181.
6 (…) il fut agréablement surpris de trouver un peu d'ombre en longeant les échoppes de l'étroite rue de la Fontaine.
Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 19.
tableau Verbes exprimant une idée de mouvement.
3 (1835). Sujet n. de chose. Être, s'étendre le long de… Border, côtoyer. || Chemin (cit. 21), route, voie ferrée qui longe un fleuve, une rivière.
7 En suivant le quai, que longe le railway où roulent les wagons de marchandises, on jouit des aspects les plus amusants et les plus variés.
Th. Gautier, Voyage en Russie, IV.
8 Un sentier longeait la rivière (…)
G. Duhamel, Chronique des Pasquier, III, II.
DÉR. Longis.

Encyclopédie Universelle. 2012.