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lover

lover [ lɔve ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1678; bas all. lofen « tourner », même famille que lof
1Mar. Ramasser en rond (un câble, un cordage). On love un cordage de gauche à droite.
2Cour. SE LOVER v. pron. (1722) S'enrouler sur soi-même. Les crotales « qui ondulent [...] ou se lovent, en sifflant, sous les mousses » (Villiers). Se lover sur un divan, s'y pelotonner.

lover verbe transitif (bas allemand lofen, tourner) Rouler un cordage en cercles superposés, de gauche à droite, pour le ramasser en cale ou le disposer prêt à servir. Plier une ligne de pêche. Amener les filets à bord en les disposant de façon qu'ils ne s'emmêlent pas.

lover
v.
d1./d v. tr. MAR Enrouler (un cordage) sur lui-même en en superposant les spires.
d2./d v. Pron. Se rouler en spirale. Serpent qui se love.

⇒LOVER, verbe trans.
A. TECHNOL. Qqn love qqc.
1. MAR. Rouler en cercles, généralement superposés, pour ranger ou disposer quelque chose prêt à servir. Lover un câble, un cordage, un filin. Une grosse barque, dont le patron love une amarre (Arts et litt., 1935, p. 84-8).
Au part. passé. Un paquet de corde mince, toute neuve, en un rouleau bien lové (T'SERSTEVENS, Itinér. esp., 1963, p. 290).
2. PÊCHE. Lover une ligne. L'enrouler en spirale de manière à ce qu'elle ne s'emmêle pas. Cette nuit, ayant fourré son nez dans le panier où Rolland love ses lignes de pêche (...) il [le cochon] s'est enfoncé dans la gueule une demi-douzaine d'hameçons (CHARCOT, Expéd. antarct. fr., 1906, p. 128).
Au part. passé. Je lance, vous avez vu, avec ma ligne lovée à terre (GENEVOIX, Boîte à pêche, 1926, p. 85).
B. P. ext., emploi pronom.
1. [Le suj. désigne un serpent, une anguille, parfois un autre animal] S'enrouler sur soi-même. Des crotales, qui ondulent (...) ou se lovent, en sifflant, sous les mousses roussâtres (VILLIERS DE L'I.-A., Contes cruels, 1883, p. 366).
2. [Le suj. désigne un animal, une pers.] Se coucher recroquevillé. Pistolet comprit aussitôt qu'il [le matelas promis] lui était destiné, et s'y lova incontinent (QUENEAU, Pierrot, 1942, p. 175).
Au part. passé. [La fillette] lovée en rond, pareille à une boule noire, (...) s'était trouvé une cachette, une pauvre et dérisoire cachette d'animal sans défense (MILLE, Barnavaux, 1908, p. 209). Marcel, lové sur un pouf (BLANCHE, Modèles, 1928, p. 109).
C.Au fig., littér. Qqc. love qqc. [Le compl. désigne un inanimé abstr.] Installer:
Des haines de ronds de cuir que l'habitude de la station assise lovait à l'aise dans des foies hypertrophiés, se réveillent et frétillent maintenant que les jambes qui se rendent au bureau malaxent les bas-ventres...
GIONO, Chron., Noé, 1947, p. 292.
Au part. passé. Ils [les désirs] étaient installés, lovés, lentement ruminés, entretenus par une mémoire sans défaillance (AYMÉ, Jument, 1933, p. 271).
Le plus souvent en emploi pronom. S'installer en occupant le moins de place possible. C'est dans ce «presque» et dans ce «pas tout à fait» que notre espoir s'accroche, se love, et qu'il nous survivra (MAURIAC, Bloc-Notes, 1958, p. 255).
REM. Loveur, subst. masc., pêche. Matelot qui love les palangres ou les filets de pêche à bord d'un navire. (Dict. XIXe et XXe s.).
Prononc. et Orth.:[]. Att. ds Ac. dep. 1798. Étymol. et Hist. 1. 1678 trans. mar. (GUILLET); 2. 1722 pronom. «s'enrouler sur soi-même» (LABAT, Voyages aux îles de l'Amérique, IV, 97 ds DG). Prob. empr. au b. all. lofen, lufen «tourner», lui-même issu de luven «aller au lof» (EWFS1; FEW t. 16, p. 479b). Fréq abs. littér.:77. Bbg. LA LANDELLE (G. de). Le Lang. des marins. Paris, 1859, p. 343.

lover [lɔve] v. tr.
ÉTYM. 1678; bas all. lofen « tourner », de la même famille que lof.
1 Mar. Ramasser en rond (un câble, un cordage). || On love un cordage de gauche à droite.
Par analogie :
0.1 Et c'est pourquoi, dans ce matin d'après, quand j'ai rencontré au seuil de la grange celui qui tordait de longs torchons de paille, et, les fixant avec de l'écorce de coudrier, les lovait en grands plats pour la pâtée des poules, c'est pourquoi je me suis approché et je lui ai dit :
« Montre-moi. C'est un beau travail; fais voir comment on fait. »
J. Giono, Solitude de la pitié, in Œ. roman., Pl., t. I, p. 529.
2 Pêche. Plier (une ligne de pêche).Plier (un filet). Loveur.
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se lover v. pron.
1 Mar. (au sens de lover, 1.). Passif. || Ce cordage se love de gauche à droite.
2 (1722). Cour. S'enrouler sur soi-même. || Serpent qui se love.(Sens passif). || Un coquillage qui se love, s'enroule en spirale (→ Hélice, cit. 1).
1 Le silence n'est troublé que par le glissement des crotales, qui ondulent parmi les fûts renversés des colonnes, ou se lovent, en sifflant, sous les mousses roussâtres.
Villiers de L'Isle-Adam, Contes cruels, Souvenirs occultes.
2 (…) ce sont des vers de feu qui ondulent et se tordent, se lovent, se déroulent avec un craquement léger et net. C'est joli.
J. Giono, Colline, p. 154.
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lové, ée p. p. adj.
Roulé, enroulé sur soi-même (correspond à se lover, 2.). || Reptile lové.
3 Les crotales, lovés sous quelque roche chaude.
Leconte de Lisle, Poèmes tragiques, « Le calumet du Sachem ».
4 Il tenait maintenant dans son poing un fouet à chiens, court de manche, la longue lanière lovée sur la saignée du bras.
M. Genevoix, Forêt voisine, XII.
DÉR. Lovement, loveur.

Encyclopédie Universelle. 2012.