CRACOVIE
CRACOVIE
Ancienne capitale du royaume de Pologne et l’une des principales villes de la république de Pologne.
À une croisée de chemins, la vieille ville de Cracovie se dresse sur la butte rocheuse de Wawel qui surplombe la Vistule à un endroit où le fleuve sinue entre le piémont subcarpatique de Wieliczka et la terminaison du Jura cracovien. Aucune autre ville polonaise ne contient autant de monuments historiques: trente couvents, cinquante-huit églises anciennes, la cathédrale Saint-Wenceslas, lieu du couronnement royal et véritable panthéon national, l’ancien château royal (Wawel). La tradition attribue la fondation de la ville (en polonais Kraków) au légendaire prince Krak (vers 700). Boleslas Ier y fonde un évêché et Cracovie devient la capitale de l’une des principautés constituant la Pologne. Ruinée par l’invasion tartare de 1241, elle est restaurée avec l’aide de colons allemands et reçoit, en 1257, un statut municipal calqué sur celui de Magdebourg (comme nombre de villes d’Europe orientale). C’est Ladislas Ier qui décide, en 1320, d’en faire sa capitale; dorénavant, elle sera la ville du couronnement et de la sépulture des rois de Pologne. L’Université, la deuxième en date en Europe orientale, après celle de Prague est fondée en 1364 par le roi Casimir le Grand. On l’appelle université Jagellon, depuis que Ladislas II Jagellon l’a tranférée dans la paroisse Sainte-Anne. Le plus ancien collège (Collegium Maius) où Copernic fit ses études de 1491 à 1494, est aujourd’hui un musée. Du XIVe au XVIIe siècle, l’université de Cracovie fut un des centres majeurs de la vie intellectuelle en Europe orientale. En 1596, après l’incorporation du duché de Mazovie au royaume, Varsovie devient capitale. En 1795, l’Autriche s’empare de Cracovie, lors du troisième partage de la Pologne, mais en 1809, Napoléon l’incorpore au grand-duché de Varsovie. En 1815, Cracovie reçoit le statut de ville libre. À la suite de l’insurrection de 1846, l’Autriche annexe de nouveau la ville avec l’accord de la Russie et de la Prusse. En 1918, la ville fait partie de la nouvelle République. Cracovie a eu beaucoup à souffrir de la Seconde Guerre mondiale. L’Allemand Hans Frank y établit la capitale du gouvernement général; il envoie les 60 000 Juifs et tout le personnel de l’Université dans les camps d’extermination du Reich. La ville sera libérée le 15 janvier 1945 par l’Armée rouge.
«La plus célèbre des villes polonaises» forme, avec sa cité-satellite industrielle de Nowa-Huta, une agglomération dont la population était estimée à 751 300 habitants en 1992. Son dynamisme est remarquable. C’est à côté de cette vieille capitale provinciale traditionnelle qu’a été créé le premier grand complexe sidérurgique de la Pologne populaire sous le nom de combinat Lénine. La ville elle-même est donc devenue une cité industrielle dynamique (constructions mécaniques, électriques, produits pharmaceutiques, etc.), sans pour autant perdre les fonctions culturelles et artistiques qui ont assuré sa gloire. Grand centre touristique situé dans la région des Tatras, Cracovie joue un rôle essentiel dans le développement économique et social régional et s’affirme comme l’une des villes les plus importantes de la Pologne méridionale.
Cracovie
(en polonais Kraków) v. de Pologne, sur la Vistule; 743 360 hab.; ch.-l. de la voïévodie du m. nom. Grand centre comm., scientif., culturel et industr. (à Nowa Huta).
— Université Jagellon, fondée en 1364. Archevêché. Forteresse de la Barbacane (XVe s.). égl. Notre-Dame (XIIIe-XIVe s.). Beffroi dit "hôtel de ville" (XVIe s.); le Wawel, château royal.
— La ville fut capitale de la Pologne (XIVe-XVIe s.).
Encyclopédie Universelle. 2012.