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malle

malle [ mal ] n. f.
XIIe; frq. °malha
I
1Coffre de grandes dimensions destiné à contenir les effets qu'on emporte en voyage. bagage, cantine, coffre, marmotte, valise. Malle d'osier, de bois. « les quatre malles de ses voyages, quatre malles bombées, recouvertes de toile goudronnée » (Perec). Fabricant de malles (MALLETIER [ mal(ə)tje ] n. m. ). Malle-cabine, pour les voyages en bateau. Faire sa malle, ses malles, y ranger les objets que l'on doit emporter, et par ext. partir, s'en aller (cf. Faire sa valise). Loc. fam. Se faire la malle : s'enfuir.
2Vieilli Coffre d'une automobile. La malle arrière.
II
1(1793) MALLE-POSTE ou malle :ancienne voiture des services postaux. Des malles-poste.
2(1860; d'apr. l'angl. mail) Hist. Malle des Indes : service, par chemins de fer et bateaux, assurant le courrier de Londres aux Indes, par Calais et Marseille.
3Anciennt, région. La malle : le bateau qui transportait les touristes de Calais à Douvres avant l'usage de l'aéroglisseur.
⊗ HOM. Mal; poss. mâle.

malle nom féminin (francique malha) Coffre de bois, de cuir, etc., de grandes dimensions, où l'on enferme les objets que l'on emporte en voyage. Coffre arrière d'une automobile. Synonyme de malle-poste. ● malle (expressions) nom féminin (francique malha) Faire sa malle, ses malles, ranger les effets que l'on veut emporter ; se préparer à partir et, familièrement, être sur le point de mourir. Populaire. Se faire la malle, partir sans prévenir, s'enfuir, s'évader. Malle des Indes, service de transport de la poste assuré de 1839 à 1939 entre l'Angleterre et les Indes à travers le territoire français ; tour d'illusion dans lequel une caisse truquée permet à deux artistes magiciens de s'escamoter mutuellement et de se substituer l'un à l'autre ; accessoire permettant de réaliser ce tour. ● malle (homonymes) nom féminin (francique malha) mal adjectif invariable mal adverbe mal nom masculin mâle adjectif mâle nom masculinmalle (synonymes) nom féminin (francique malha)
Synonymes :
- malle-poste

malle
n. f. (Belgique) Bateau assurant la traversée de la Manche.
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malle
n. f.
d1./d (Québec) Fam. Courrier (sens 3). Recevoir de la malle.
Poste (1, sens 2). Envoyer un paquet par la malle.
|| Fam. Boîte à malle: boîte aux lettres.
d2./d (oc. Indien) Courrier apporté par bateau.
Bateau apportant le courrier.
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malle
n. f.
d1./d Coffre servant à enfermer les objets que l'on transporte en voyage.
|| Faire sa malle: préparer ses bagages, et, par ext., s'apprêter à partir.
d2./d Coffre à bagages d'une automobile.
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malle
(Louis) (1932 - 1995) cinéaste français: Ascenseur pour l'échafaud (1958), les Amants (1960); Lacombe Lucien (1974).

⇒MALLE, subst. fém.
I. A.— Coffre résistant et lourd, généralement rectangulaire, plus long que haut, dans lequel on enferme les effets et les vêtements qu'on emporte en voyage. Malle de cuir, de bois, d'osier; malle cerclée; malle à couvercle bombé; boucler, fermer sa malle. Le même homme, qui paie largement un porteur de malles, affirme que les cheminots peuvent vivre sans se priver avec ce que la compagnie leur donne (ALAIN, Propos, 1910, p. 96) :
1. En quittant Soissons, nous avons fait changer le chargement de la voiture. Ma malle, qui est vieille, avait été mise sur le côté, les pitons avaient cédé, elle s'était ouverte...
HUGO, Corresp., 1825, p. 416.
En partic. Malle de cabine. Malle utilisée pour les voyages en bateau. Trois malles de cabine, trois malles et deux caisses dans la soute (CLAUDEL, Part. midi, 1949, I, p. 1074).
Pop. Bouche. Fermer sa malle. Se taire :
2. ... les deux mendiants, impassibles et le visage tourné vers le public, échangent, sans se regarder, le colloque suivant : L'homme, bas : Panier! La femme, bas : Turbot! L'homme, bas : C'est bon! Ferme ta malle!
COURTELINE, Conv. Alceste, Cinquantaine, 1895, p. 218.
Malle-poste.
Malle des Indes. ,,Ensemble du service, chemins de fer et bateaux assurant le courrier des Indes`` (GRUSS 1952).
Région. (Canada). Poste, bureau de poste. Mettre une lettre à la malle. Jacques, tu as oublié d'aller à la malle. Tu iras après le souper. Avais-je entendu cette phrase? Ne l'avais-je pas entendue? Inconsciemment, oui, puisque je me rendis au bureau de poste, sitôt le souper fini (A. THÉRIO, Les brèves années, 1953, p. 10 ds Richesses Québec 1982). Courrier. Elle vous lançait des lettres dans les casiers sans regarder, il devait s'égarer des tas de choses! Quand c'était moinsieur Désiré qui distribuait la malle, Vézine laissait passer tous les usagers dans l'espoir qu'on viendrait remplacer le maître de poste (M. TRUDEL, Vézine, 1946, p. 173, ds Richesses Québec 1982).
B.— P. méton. Faire sa malle. Ranger dans sa malle ce qu'on veut emporter en voyage. Il se décida à partir pour le Languedoc, fit sa malle et alla à la poste (STENDHAL, Rouge et Noir, 1830, p. 346). Défaire sa malle. Retirer les effets qu'elle contient. Elle rentre chez elle et constate, en défaisant sa malle, qu'elle avait emporté la médaille, sans savoir comment (FREUD, Introd. psychanal., trad. par S. Jankélévitch, 1923, p. 67).
Loc. fig., arg. ou pop.
a) Faire sa malle, se faire la malle. Partir, s'en aller sans prévenir, filer à l'anglaise (d'apr. SIMONIN, J. BAZIN, Voilà taxi! 1935, p. 218).
♦ Mourir. (Ds ESN. 1966).
b) Faire la malle à qqn. L'abandonner, le quitter. Alors cette pauvre gonzesse [qui se croit trahie] fait la malle au bonhomme [,] qui est au ballon sans assistance (DUSSORT, Preuves exist., 1927, p. 71). Aux rides que je constatais sur les meubles, j'avais compris : Lucette m'avait fait la malle (Pt Simonin ill., 1957, p. 189).
II.— Vieilli. Coffre de sapin, porté à dos, dans lequel les merciers ambulants mettent leurs marchandises. (Dict. XIXe et XXe s.).
Arg. et pop.
♦ Salle de police, prison. [Le capitaine :] (...) Et vous le ferez coucher quatre jours à la malle, qu'on ait le temps de changer sa fourniture [pouilleuse] (BRUANT 1901, p. 365) :
3. Ivre, c'était une autre histoire. Il entrait comme un coup de vent; (...) — En voilà une chambrée! Quelle bauge! Je n'ai que des cochons dans mon escadron! Nom de Dieu, il faut en finir; tout le peloton couchera à la malle, ce soir!
COURTELINE, Train 8 h 47, Jusqu'à la gauche, 1884, I, p. 166.
Malle à quatre nœuds
Mouchoir. Il a retiré ses éconocroques de la malle à quatre nœuds (SANDRY-CARR. 1963, p. 112).
Balluchon. On est partis tranquilles, avec le minimum de bagages, ce qu'on appelait autrefois la malle à quatre nœuds  : un grand mouchoir noué aux quatre coins, une chemise dedans, une paire de chaussettes, un slip et c'était tout (F. GUILLO, Le P'tit Francis, p. 62-63 ds REY-CHANTR. Expr. 1979).
III.— Synon. de coffre (v. ce mot A 3). Malle arrière. Les voitures sont, en 1936, munies de malles incorporées à la carrosserie et qui évitent de recourir aux porte-bagages (TINARD, Automob., 1951, p. 334) :
4. La réparation d'un véhicule accidenté est plus ou moins facile. Aussi les panneaux des cars sont démontables aisément, les ailes, capots, pare-chocs ou malles arrière aussi.
CHAPELAIN, Techn. automob., 1956, p. 298.
REM. Maller, verbe intrans., région. (Canada). Mettre à la poste. Maller une lettre. Je te remercie bien de la montre française que tu m'as mallée (J.-J. RICHARD, Neuf jours..., 1972, p. 36 ds Richesses Québec 1982).
Prononc. et Orth. :[mal]. Homon. mal. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. A. 1. [Fin XIe s. male « sac en cuir » (RASCHI, Gl., éd. A. Darmesteter et D. S. Blondheim, t. 1)]; 2. ca 1135 « coffre en bois ou en cuir pour emporter les effets de voyage » (Couronnement de Louis, éd. Y. G. Lepage, Rédaction AB, 1332); ca 1200 malle (Aiol, éd. J. Normand et G. Raynaud, 9479); 3. au fig. a) ) 1745 faire ses malles « se préparer à partir » (DIDEROT, Principe de la philosophie morale ds Œuvres. éd. Naigeon (1798), t. 9. p. 374); ) 1927 faire la malle (à qqn) « abandonner (quelqu'un) » (DUSSORT, loc. cit.); ) 1935 se faire la malle, faire sa malle « filer à l'anglaise » (SIMONIN, J. BAZIN, loc. cit.); b) ) 1660 troussé en male « mort » (OUDIN Curiositez); ) 1883 faire sa malle « mourir » (LARCHEY, Dict. hist. arg., 2e Suppl., p. 93); 4. 1884 arg. « salle de police » (COURTELINE, Train 8 h 47, Au chose, p. 233). B. 1. 1793 « malle-poste » (Décret ds Fr. mod. t. 22 (1954), p. 305); 2. a) 1850 malle des Indes (FLAUB., Corresp., p. 212); b) 1923 « service maritime entre Calais et Douvres » (MAUROIS, Ariel, p. 172). De l'a. b. frq. malha; cf. a. h. all., ags. mal(a)ha « besace, sacoche »; m. néerl. male « sac de voyage, coffre; ventre d'un animal »; néerl. maal « sac, sacoche, coffre ». Le sens de « mourir » est prob. issu des loc. trousser quelque chose en male « enlever par surprise » (XVIe s. ds HUG.) et être troussé en male (1660, OUDIN Curiositez). Fréq. abs. littér. :1 114. Fréq. rel. littér. :XIXe s. : a) 971, b) 2 421; XXe s. : a) 2 339, b) 1 203.

malle [mal] n. f.
ÉTYM. Fin IXe, male; du francique malha; cf. anc. haut all. malaha, malha « sacoche ».
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I
1 Coffre destiné à contenir les effets qu'on emporte en voyage. Bagage, cantine, chapelière, coffre, colis, marmotte, valise. || Malle de bois, de cuir, d'osier. || Malle à soufflets. || Malle-cabine, utilisée pour les voyages en bateau. || Malle cerclée, cordelée, cordée. || Fût, couvercle (→ Convexe, cit.), serrure, cadenas d'une malle. || Vieilles malles (→ Effondrer, cit. 12; grenier, cit. 10 et 11). || Faire sa malle, ses malles, y ranger les objets que l'on doit emporter (→ ci-dessous, loc. fig.). || Fermer, boucler sa malle. || Défaire ses malles (→ Camp, cit. 8). || Chercher, fouiller dans une malle (→ Frusque, cit. 1).
1 Le baron sonna, donna l'ordre à Mariette de rassembler tous ses effets, de les mettre secrètement et promptement dans des malles.
Balzac, la Cousine Bette, Pl., t. VI, p. 431.
2 La postérité, de plus en plus, me paraît ressembler à un voyageur pressé qui fait sa malle, et qui ne peut y faire entrer qu'un petit nombre de volumes choisis.
Sainte-Beuve, Causeries du lundi, 15 sept. 1851.
3 Nous venions d'arriver. Pendant que maman et Marie s'occupaient à défaire les malles, j'échappai.
Gide, Si le grain ne meurt, I, IV, p. 117.
tableau Noms de récipients.
Fig. Faire sa malle : se préparer à partir. Valise; → Huit, cit. 2.
4 Chez nous, après ça, la situation d'un souverain serait devenue impossible. Il n'aurait plus eu qu'à faire un coup d'État, ou qu'à faire ses malles.
J. Romains, les Hommes de bonne volonté, t. IV, IX, p. 89.
Fam. Se faire la malle : partir.
4.1 Elle était là, dans mon bureau, secouée, plaquée, accrochée à son sac, en déluge, parce que son mari s'était fait la malle, en la laissant avec ses trois enfants.
Geneviève Dormann, le Bateau du courrier, p. 24.
(Sujet n. de chose). S'en aller, s'envoler.
4.2 De gros morceaux de granit posés sur les ardoises de la toiture les empêchaient de se faire la malle par grand vent.
J.-P. Manchette, Trois hommes à abattre, p. 108.
2 Vieilli. Coffre à bagages d'une voiture. || Mets les paquets dans la malle.Loc. mod. || La malle arrière.
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II
1 || Malle-poste (1793) ou malle. Anciennt. Voiture des services postaux, destinée au transport des malles renfermant le courrier, et pouvant recevoir quelques voyageurs (→ Comme, cit. 57). || Courrier de la malle : employé chargé d'accompagner les lettres et de les distribuer aux divers bureaux.
5 Le service des postes d'Arras à M.-sur-M. se faisait encore, à cette époque, par de petites malles du temps de l'Empire. Ces malles étaient des cabriolets à deux roues, tapissés de cuir fauve au dedans, suspendus sur des ressorts à pompe, et n'ayant que deux places, l'une pour le courrier, l'autre pour le voyageur.
Hugo, les Misérables, I, VII, V.
6 Derrière elle, dans un nuage de poussière et emportée par la descente, une malle-poste au grand galop se précipitait comme une trombe.
Flaubert, Trois contes, « Un cœur simple », IV.
2 (1867; d'après l'angl. mail). Hist. || Malle de l'Inde, des Indes : service, par chemins de fer et bateaux, assurant le courrier de Londres aux Indes, par Calais et Marseille.Mod. Service maritime entre Calais et Douvres. || La malle arrive au port.
DÉR. Malletier, mallette.
HOM. 1. Mal, 2. mal, 3. mal.

Encyclopédie Universelle. 2012.