1. mastiquer [ mastike ] v. tr. <conjug. : 1>
• XVIe; mastiguer v. 1370; lat. masticare → mâcher
♦ Broyer, triturer longuement avec les dents (un aliment, avant de l'avaler, ou une substance non comestible qu'on rejette). ⇒ mâcher; mastication . Mastiquer du pain, un chewing-gum. — Absolt Mastique bien en mangeant !
mastiquer 2. mastiquer [ mastike ] v. tr. <conjug. : 1>
♦ Coller, joindre ou boucher avec du mastic (⇒ masticage). Mastiquer des vitres. Mastiquer une fuite. Absolt Couteau à mastiquer.
⊗ CONTR. Démastiquer.
● mastiquer verbe transitif (de mastic) Fixer quelque chose avec du mastic : Mastiquer des carreaux de fenêtre. Boucher ou remplir un trou avec du mastic. ● mastiquer (homonymes) verbe transitif (de mastic) ● mastiquer verbe transitif (bas latin masticare, mâcher) Broyer, triturer des aliments avec les dents avant de les avaler. ● mastiquer (homonymes) verbe transitif (bas latin masticare, mâcher)
mastiquer
v. tr. Joindre, boucher avec du mastic.
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mastiquer
v. tr. Mâcher, broyer avec les dents (un aliment, une substance solide).
I.
⇒MASTIQUER1, verbe trans.
Enduire, boucher un orifice, une matière, un objet avec du mastic. Mastiquer une glace, mastiquer des fentes. J'ai encore fait aujourd'hui une longue station chez Delestre, qui m'a brûlé et mastiqué deux dents; mais je crois que ce n'est pas fini, car, en ce moment même, je souffre comme un diable (FLAUB., Corresp., 1871, p.268). Il y avait encore des menuisiers qui posaient des boiseries, des peintres qui achevaient de mastiquer l'énorme toiture vitrée dont on avait couvert la cour (ZOLA, Argent, 1891, p.147). Il regrettait de laisser tant de choses à faire, les betteraves à arracher, les plafonds à blanchir, une vitre à mastiquer dans la buanderie (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p.9).
— P. anal. [Suivi d'un compl. prép. de] Recouvrir, enduire quelque chose (d'une substance semblable au mastic). Le soir, on s'arrêta près d'un «rancho» abandonné, un entrelacement de branchages mastiqués de boue et recouverts de chaume (VERNE, Enf. cap. Grant, t. 1, 1868, p.154).
Prononc. et Orth.:[mastike]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1561 vaisseau de bois mastiqué (J. DE MAUMONT, Les histoires et chroniques du monde, p.280). Dér. de mastic; dés. -er.
DÉR. 1. Masticage, subst. masc. Action de mastiquer; résultat de cette action. Le masticage n'est pas un défaut s'il est bien fait; c'est une opération courante, inévitable dans presque tous les marbres et dans certaines pierres (NOËL 1968). — [] — 1re attest. 1845 «action de joindre ou de remplir avec du mastic» (BESCH.); de mastiquer1, suff. -age. 2. Mastiqueur, subst. masc. Ouvrier chargé de mastiquer des objets ou des vitres (d'apr. Mét. 1955). Vieilli, arg. du Temple. Savetier qui dissimulait les trous des chaussures usagées avec une résine (d'apr. RIGAUD, Dict. jargon paris., 1878, p.218). — []. — 1re attest. 1868 (LITTRÉ); de mastiquer1, suff. -eur2.
II.
⇒MASTIQUER2, verbe trans.
Broyer longuement les aliments avec les dents avant de les avaler. Synon. mâcher. Mastiquer du pain, un sandwich. Il regardait les autres manger, tout en coupant de temps à autre une bouchée de pain qu'il portait lentement à ses lèvres et mastiquait longtemps (MAUPASS., Contes et nouv., t. 1, Martine, 1883, p.111). Quelques-uns, de leurs mains boueuses, tiraient d'une poche un morceau de boule, qu'ils se mettaient à mastiquer de leurs mâchoires lasses mais tenaces (BENJAMIN, Gaspard, 1915, p.139):
• ♦ Certaines gastrites ont une origine alimentaire, elles sont en rapport avec un abus de mets trop épicés, de repas avalés précipitamment, mal mastiqués ou de produits irritants lorsqu'ils sont absorbés trop abondamment, c'est le cas de l'alcool.
QUILLET Méd. 1965, p.142.
— P. ext. Mâchonner, triturer une substance avec les dents sans l'avaler. Mastiquer du bétel. Les racines séchées sont soigneusement mastiquées, puis le jus et la pulpe sont crachés dans un vase spécial en bois (PAGE, Derniers peuples primit., 1941, p.238).
— Au part. passé. Mais faites couler un morceau de pain mastiqué ou seulement un peu de salive au bon endroit, vers le fond de la bouche, vous ne pourrez pas ne pas avaler (ALAIN, Propos, 1936, p.88).
— P. métaph. Ce n'est pas en courant çà et là, en engouffrant et rejetant toutes les idées avec une effrayante voracité, sans les mastiquer ni les digérer, qu'une oeuvre aussi sérieuse s'accomplira (RENAN, Avenir sc., 1890, p.385).
— Emploi abs. Mâcher, manger avec application. Quel trou dans la blanquette! Si l'on ne parlait guère, on mastiquait ferme (ZOLA, Assommoir, 1877, p.574).
— Au fig. Articuler fortement ou laborieusement (un mot, une phrase). Dans son enthousiasme elle levait les bras et proférait quelques jugements sommaires, énergiquement mastiqués et au besoin venant du nez (PROUST, Sodome, 1922, p.808). Une sorte de jocrisse étrange, à la face enfarinée, à l'œil de jais, aux cheveux plaqués comme une calotte de moleskine, s'approcha, et, mastiquant avec un effort apparent chaque syllabe (GIDE, Faux-monn., 1925, p.1169).
REM. 1. Masticant, -ante, adj. (emploi propre à Cuvier). Qui concerne la partie de la mâchoire ou de la dent propre à mastiquer les aliments. Comme le condyle de la mâchoire inférieure est toujours attaché à la supérieure, soit qu'il y ait des dents, soit qu'il n'y en ait pas, il faut que la hauteur de la branche montante varie pour que les portions masticantes puissent toujours se toucher, quel que soit leur état par rapport aux dents (CUVIER, Anat. comp., t. 3, 1805, p.133). 2. Mastiquage, subst. masc. Action de mastiquer, de mâcher. P. métaph. Croyant cette fois tenir un sujet, un vrai, il se plut, trois jours durant, à le tourner et retourner comme une bouchée de viande nerveuse, jusqu'à ce que ce mastiquage trop consciencieux eût rendu son projet insipide et inconsistant (MARTIN DU G., Devenir, 1909, p.82).
Prononc. et Orth.:[mastike]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1370 mastiguer «mâcher (terme de physiol.)» (G. DE CHAULIAC, La Grande Chirurgie ds SIGURS, p.66); 1561 (PARÉ, Œuvres, éd. J. F. Malgaigne, XV, 23); 2. 1425 fig. «bien étudier» (O. DE LA HAYE, Poème sur la grande peste de 1348, 29 ds DELB. Notes mss). Empr. au lat. méd. masticare.
DÉR. 1. Masticateur1, -trice, adj., physiol. a) Qui concerne la mastication, les éléments anatomiques mis en oeuvre dans l'acte de mastiquer. Muscles masticateurs. Les félins ne peuvent pas broyer; on ne broie qu'avec des molaires, et les molaires du lion ont évolué en canines, pointues, tout en crochets, sans surface masticatrice (BARRÈS, Voy. Sparte, 1906, p.236). b) Dont le mode de nutrition est la mastication. Le pharynx s'ouvre sur la langue, comme dans les coléoptères, et non dessous, comme dans les hyménoptères, ce qui fait que ces insectes sont vraiment masticateurs (CUVIER, Anat. comp., t. 3, 1805, p.320). — [], [-]. Att. ds Ac. 1935. — 1res attest. a) 1805 insectes masticateurs (CUVIER, loc. cit.), b) 1817 physiol. l'appareil masticateur et salivaire (Nouv. dict. d'hist. nat., p.370); dér. sav. de mastiquer2, suff. -(at)eur2. 2. Masticateur2,subst. masc., a) Appareil servant à broyer les aliments. (Ds Nouv. Lar. ill.-Lar. Lang. fr.). b) Appareil servant à broyer une substance. Thomas Hancock, dont le masticateur construit en 1818-1820 permet de transformer le caoutchouc en une matière pétrissable et donc la fabrication d'objets en caoutchouc (Industr. fr. caoutch., 1965, p.6). — []. Att. ds Ac. 1935. — 1res attest. a) 1902 «ustensile servant à broyer les aliments» (Nouv. Lar. ill.), b) 1931 «machine pour effectuer la mastication du caoutchouc» (Lar. 20e); dér. sav. de mastiquer2, suff. -(at)eur2. 3. Masticatoire, adj. et subst. masc. a) Adj., physiol. ) Relatif à la mastication. Tous ces animaux ont un système d'organes masticatoires semblable, et dont le caractère consiste à être formé de deux ou plusieurs paires de mâchoires latérales (CUVIER, Anat. comp., t. 3, 1805, p.299). ) Coefficient masticatoire. ,,Chiffre qui permet de déterminer la possibilité de mastication, pour un individu donné, en additionnant les chiffres attribués à chaque dent rencontrant une dent antagoniste`` (Lar. Méd. t. 2 1972). b) Subst. masc., méd., vieilli. Drogue se présentant sous forme de substance à mâcher soit dans un but de thérapeutique générale, soit dans un but purement mécanique pour exciter la salivation. Il est utile d'employer quelques masticatoires, comme un morceau de racine de pyrèthre (GEOFFROY, Méd. pratique, 1800, p.120). — []. Att. ds Ac. dep. 1694. — 1res attest. a) Adj. ) 1541 muscles masticatoires (J.CANAPE, Nouv. des muscl., p.63 ds GDF. Compl.), ) 1808 «qui est destiné à être mâché» (BOISTE). b) Subst. masc. 1549 «substance que l'on mâche pour provoquer la salivation» (TAGAULT, Inst. chir., p.304 ds GDF. Compl.); dér. sav. de mastiquer2, suff. -(at)oire.
STAT. — Mastiquer1 et 2. Fréq. abs. littér.:69.
BBG. — QUEM. DDL t. 8 (s.v. masticateur).
1. mastiquer [mastike] v. tr.
ÉTYM. V. 1560; mastiquer, 1363; mastiquer « bien étudier », 1425; lat. masticare. → Mâcher.
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♦ Broyer, triturer longuement avec les dents (un aliment avant de l'avaler (cit. 5), ou une substance non comestible qu'on rejette). ⇒ Mâcher. || Mastiquer bruyamment une tartine (→ Éplucher, cit. 2). || Mastiquer du bétel. — Absolt. || Bien mastiquer en mangeant favorise la digestion.
1 Il choisit une tablette (de chewing-gum), l'introduisit tout entière dans sa bouche, et commença à mastiquer.
Martin du Gard, les Thibault, t. IX, p. 27.
2 Le lendemain, comme les deux amis mastiquaient une entrecôte rebelle, Salavin dit avec dépit : — C'est dur, et c'est insignifiant.
G. Duhamel, Salavin, III, XVII.
3 (…) la femme de l'ami chez lequel il logeait avait préparé un plat de viande froide, mais il n'en avait pas voulu, c'est-à-dire n'avait pas pu, avait mastiqué, tourné et retourné pendant un moment dans sa bouche un morceau de viande grise jusqu'à ce que c'eût à peu près la consistance et le goût du papier mâché.
Claude Simon, le Palace, p. 44.
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DÉR. Masticatoire. — 1. Mastiqueur.
HOM. 2. Mastiquer.
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2. mastiquer [mastike] v. tr.
ÉTYM. V. 1560; de mastic, et -er.
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♦ Coller, joindre ou boucher avec du mastic. || Mastiquer des dalles, des vitres. || Mastiquer une fuite. — Couteau à mastiquer.
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CONTR. Démastiquer.
DÉR. Masticage, 2. mastiqueur.
COMP. Démastiquer, remastiquer.
Encyclopédie Universelle. 2012.