médiocrement [ medjɔkrəmɑ̃ ] adv.
• XVIe; de médiocre
1 ♦ D'une manière médiocre, moyenne. ⇒ modérément, moyennement. « le voyageur ne se montre que médiocrement enthousiaste de cette nature » (Sainte-Beuve).
2 ♦ Assez peu. « Le vieillard fut médiocrement aimable » (Flaubert).
3 ♦ Assez mal. Vivre médiocrement. ⇒ végéter, vivoter. Un costume « médiocrement coupé, étroit aux emmanchures » (Colette).
⊗ CONTR. 1. Bien; beaucoup.
● médiocrement adverbe De façon médiocre : Travailler médiocrement. D'une manière très moyenne : Ne se montrer que médiocrement satisfait. ● médiocrement (synonymes) adverbe D'une manière très moyenne
Synonymes :
- à peine
- guère
- légèrement
- peu
médiocrement
adv.
d1./d De façon médiocre.
d2./d Pas beaucoup, pas très. être médiocrement surpris.
⇒MÉDIOCREMENT, adv.
A. —Vx. D'une manière modérée, moyennement. [Il] vit assez médiocrement en attendant la grosse fortune qu'il fera un jour (ZOLA, E. Rougon, 1876, p.75). Les hommes furent jadis ce qu'ils sont à présent, c'est-à-dire médiocrement bons et médiocrement mauvais (A. FRANCE, Orme, 1897, p.70).
B. —Assez peu. L'on ne fut pas médiocrement étonné de voir l'ambassadeur flamand, inspection faite du drôle placé sous ses yeux, frapper amicalement sur cette épaule couverte de haillons (HUGO, N.-D. Paris, 1832, p.49). Des travaux mieux entendus, un meilleur choix de cultures et moins de terrains perdus, permettraient, même sur un sol médiocrement fertile, d'en nourrir un bien plus grand nombre [d'habitants] (SAY, Écon. pol., 1832, p.430). Jusqu'alors je l'aimais médiocrement, mais son regard brillant et sombre m'intriguait (GIDE, Immor., 1902, p.394).
C. —Assez mal. Vivre médiocrement. Rien n'est si facile que d'exercer cet art [de la déclamation] médiocrement, mais ce n'est pas à tort que dans sa perfection il excite tant d'enthousiasme (STAËL, Allemagne, t.3, 1810, p.213). Charles n'était point de complexion facétieuse, il n'avait pas brillé pendant la noce. Il répondit médiocrement aux pointes, calembours, mots à double entente, compliments et gaillardises que l'on se fit un devoir de lui décocher dès le potage (FLAUB., Mme Bovary, t.1, 1857, p.32):
• —. Robert s'installa à table et mangea comme il n'avait pas mangé depuis longtemps, c'est dire qu'il mangea peu, car il mangeait toujours beaucoup. Ai-je dit qu'il mangea bien? Or, il mangeait le plus souvent médiocrement, mais cela lui était indifférent.
JACOB, Cornet dés, 1923, p.124.
Prononc. et Orth.: []. Ac. 1694 et 1718: me-; 1740: me- en vedette, mé- dans l'art.: dep. 1762: mé-. Étymol. et Hist. 1542 «d'une manière modérée, raisonnable» (CHANGY, Inst. femme chrétienne, L. 4, p.228 ds DELB. Notes mss); 1580 «assez peu» (MONTAIGNE, Essais, éd. P. Villey, 1.2, chap.12, p.594); 1810 «assez mal» (STAËL, loc. cit.). Dér. de médiocre; suff. -ment2. Fréq. abs. littér.: 344. Fréq. rel. littér.: XIXe s.: a) 588, b) 817; XXe s.: a) 381, b) 293.
médiocrement [medjɔkʀəmɑ̃] adv.
ÉTYM. 1542; de médiocre.
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1 Vx ou littér. D'une manière médiocre, moyenne. ⇒ Modérément, ordinairement, passablement (→ Exceller, cit. 1).
1 En maint endroit de sa relation, le voyageur ne se montre que médiocrement enthousiaste de cette nature que bientôt (…) il nous peindra si magnifique et si embaumée.
Sainte-Beuve, Portraits littéraires, Bernardin de St-Pierre, oct. 1836.
2 (1580). Mod. Assez peu.
2 Médiocrement a changé de sens. La quantité qu'indique ce mot a diminué : médiocrement réussi veut dire peu réussi, et non dans une mesure raisonnable, moyennement : le vieillard fut médiocrement aimable (Flaubert, l'Éducation sentimentale, I, 168).
F. Brunot, la Pensée et la Langue, p. 686
3 (1810). Assez mal. || Il travaille, il joue du piano médiocrement.
3 Aussi cet homme plus que mal habillé, c'est-à-dire médiocrement habillé, qui ne savait ni saluer, ni entrer dans un salon, donnait à toutes ses manières quelque chose de saisissant et de doux que n'auraient pas eu les manières d'un prince.
Proust, Jean Santeuil, Pl., p. 269.
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CONTR. Bien. — Beaucoup.
Encyclopédie Universelle. 2012.