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métonymie

métonymie [ metɔnimi ] n. f.
• 1521; bas lat. metonymia, gr. metônumia « changement de nom »
Didact. Figure de rhétorique, procédé de langage par lequel on exprime un concept au moyen d'un terme désignant un autre concept qui lui est uni par une relation nécessaire (la cause pour l'effet, le contenant pour le contenu, le signe pour la chose signifiée). Ex. boire un verre (le contenu), ameuter la ville (les habitants). hypallage, synecdoque.

métonymie nom féminin (bas latin metonymia, du grec metônumia, de meta, à la place de, et onoma, nom) Phénomène par lequel un concept est désigné par un terme désignant un autre concept qui lui est relié par une relation nécessaire. Chez Lacan, équivalent du processus du rêve appelé déplacement par S. Freud.

métonymie
n. f. Figure de rhétorique dans laquelle un concept est dénommé au moyen d'un terme désignant un autre concept, lequel entretient avec le premier une relation d'équivalence ou de contiguïté (la cause pour l'effet, la partie pour le tout, le contenant pour le contenu, etc.). " La salle applaudit " (pour "les spectateurs") est une métonymie.

⇒MÉTONYMIE, subst. fém.
A.RHÉT. Figure d'expression par laquelle on désigne une entité conceptuelle au moyen d'un terme qui, en langue, en signifie une autre, celle-ci étant, au départ, associée à la première par un rapport de contiguïté. Le défaut du livre de Darmesteter était de faire croire à une sorte de logique interne qui réglerait les transformations sémantiques des mots. L'auteur ne semblait pas chercher plus loin que les abstractions scolastiques de la catachrèse ou de la métonymie (VENDRYÈS, Langage, 1921, p.229):
—. N'épouse pas une robe! s'écriait-il (...). Il appliquait, avec mauvais goût, au clergé anglican et au clergé papiste, les mêmes épithètes dédaigneuses (...); et il ne se donnait pas la peine de varier, à propos des prêtres, quels qu'ils fussent, catholiques ou luthériens, les métonymies soldatesques usitées dans ce temps-là.
HUGO, Travaill. mer, 1866, p.121.
Par métonymie. En recourant à une métonymie. À certains noms qu'on emploie par métonymie (...) on donne le genre d'un nom générique sous-jacent, qu'on a dans la pensée au moment où l'on s'exprime (il y a alors ellipse généralement): Du hollande (du fromage de Hollande) (GREV. 1969, § 269).
Rem. 1. Dans bien des cas, la déf. donnée de ce mot consiste en une simple énumération des princ. modalités de contiguïté: rapport de cause à effet, de matière à objet, de contenant à contenu, de partie à totalité, etc. 2. La méton. peut affecter le subst., l'adj. qualificatif, le verbe. 3. La confusion est fréq. quant à l'identification de la méton. et de la métaph. Ainsi, dans l'ex. suiv.: [Les surnoms du Moyen Âge] qui évoquaient des particularités anatomiques ou de caractère sont peut-être les plus nombreux: parmi eux il en est (...) qui correspondent à une métonymie, par exemple Couhe d'ail 1377, en Côte-d'Or, «queue d'ail», c'est-à-dire «gringalet» (L'Hist. et ses méth., 1961, p.710), le surnom est fondé sur la métaphore.
B.P. anal. [À propos de signes autres que ceux du lang. articulé, en partic. dans le domaine des arts] ,,Une image peut constituer une métonymie (ex. la tour Eiffel représentée pour désigner Paris dans un film)`` (REY Sémiot. 1976).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694, 1718: metonymie, dep. 1740: mé-. Étymol. et Hist. 1521 methonomie (P. FABRI, L'Art de Rhetorique, l. I, p.189 ds HUG.); 1690 metonymie (FUR.). Empr. au b. lat. metonymia «dénomination» du gr. «id.», formé de , v. mét(a)- et «nom». Cf. l'angl. metonymia, metonimie de même sens att. dep. 1562 et 1573 ds NED. Bbg. GOSLAR (M.). Métonymie et méthodologie. R. Ling. rom. 1976, t. 40, pp.145-164. — HENRY (A.). Métonymie et métaphore. Paris, 1971, 163 p. — LE GUERN (M.). Sém. de la métaphore et de la métonymie. Paris, 1972, 127 p. — Rhétorique générale, par le groupe M (J. Dubois, et al.). Paris, 1970, pp.117-120.

métonymie [metɔnimi] n. f.
ÉTYM. 1521; bas lat. metonymia, du grec metônumia, proprt « changement de nom », de ônoma « nom ».
Didact. Figure de mots, procédé rhétorique par lequel on exprime un concept au moyen d'un terme désignant un autre concept qui lui est uni par une relation nécessaire (la cause pour l'effet, le contenant pour le contenu, le lieu ou le producteur pour la production, le signe pour la chose signifiée…). Hypallage, métalepse; synecdoque. || Boire un verre (le contenu d'un verre), ameuter la ville (les habitants de la ville), sont des métonymies.
1 Le mot de Métonymie signifie transposition, ou changement de nom, un nom pour un autre. En ce sens cette figure comprend tous les autres tropes (…) les maîtres de l'art restraignent (sic) la métonymie aux usages suivants. la cause pour l'effet; par exemple vivre de son travail, c'est-à-dire, vivre de ce qu'on gagnait en travaillant (…). l'effet pour la cause (…) le contenant pour le contenu : comme quand on dit, il aime la bouteille, c'est-à-dire, il aime le vin (…) le nom du lieu où une chose se fait, se prend ou la chose même (…) le signe pour la chose signifiée (…) Ainsi le Sceptre se prend pour l'autorité royale (…) le nom abstrait pour le concret (…) Les parties du corps qui sont regardées comme le siège des passions se prennent pour les sentiments mêmes (…).
Du Marsais, Des tropes, II, La métonymie.
2 La Synecdoque est donc une espèce de métonymie, par laquelle on donne une signification particulière à un mot (qui dans le sens propre a une signification plus générale ou plus particulière). En un mot, dans la métonymie, je prends un nom pour un autre, au lieu que dans la synecdoque, je prends le plus pour le moins, ou le moins pour le plus.
Du Marsais, Des tropes, II, La synecdoque.
Spécialt (depuis les formalistes russes et surtout Jakobson, v. 1935). Procédé sémantique utilisant la contiguïté (opposé à métaphore, laquelle est fondée sur l'analogie). || Rôle de la métonymie dans la métaphore même.
3 (…) si cette notion (pseudo-spatiale de contiguïté) joue en faveur de la métonymie (contre la synecdoque), ce n'est pas sans opérer, à l'intérieur même du champ de cette figure, une nouvelle réduction; car bien des relations couvertes par la métonymie classique (l'effet pour la cause et réciproquement, le signe pour la chose, l'instrument pour l'action, le physique pour le moral, etc.) ne se laissent pas si facilement (…) ramener à un effet de contact ou de proximité spatiale (…)
À cette réduction progressive des figures de « liaison » au seul modèle de la métonymie spatiale, répond de l'autre côté (…) une réduction sensiblement symétrique, qui joue ici au profit de la seule métaphore.
G. Genette, Figures III, p. 27-28.
DÉR. Métonymique.

Encyclopédie Universelle. 2012.