Akademik

milliasse

millas n. m. ou millasse, milliasse [ mijas ] n. f.
• 1606, -1785; millace « céréale » 1448; de 2. mil
Région. (Sud-Ouest) Gâteau de farine de maïs (se dit de divers gâteaux et pâtisseries).

⇒MILLIASSE, subst. fém.
Vieilli, fam., souvent péj. Un très grand nombre. Il y avait dans les rues de cette ville une milliasse de mendiants. Dans cette maison il y a une milliasse de fourmis, de rats (Ac.). Philosophe vorace, il lit tout, il y attrape des milliasses de pensées (SAINTE-BEUVE, Portr. contemp., t.3, 1843, p.404). Que les aristocrates viennent nous réclamer nos terres quand nous les aurons payées; (...) tous les paysans de France tomberont dessus par mille et centaines de milliasses (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t.2, 1870, p.95).
En partic. Très grande somme d'argent. Payer des milliasses. On voit un tas de pleutres, d'ignorants et de pas grand'chose entasser des millions et des milliasses, devenir aussi riches que Louis-Philippe (REYBAUD, J. Paturot, 1842, p.24). Une compagnie richissime à centaines de millions de milliasses, qui a son siège à Genève et à Londres (A. DAUDET, Tartarin Alpes, 1885, p.91).
Prononc. et Orth.:[miljas]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. [1479 d'apr. BL.-W.3-5; cf. aussi JEAN LE BOUTILLIER, Epithalame composé en 1419, ms. de 1602 ds A. DINAUX, Les Trouvères de Flandres et du Tournaisis, 1839, p.290] 1505 «un très grand nombre» (Voyage de Gonneville ds Ann. des Voyages, juill. 1809, p.73 ds DG); 2.1723 «mille millions» (SAVARY). Dér. de million par substitution du suff. -asse à -on. Bbg. QUEM. DDL t.17.

millas n. m. ou millasse, milliasse [mijas] n. f.
ÉTYM. 1488; millace « céréale » au sens de « bouillie de millet », millas, 1796; du rad. de millet; gascon mïas, millas.
Régional (Béarn). Gâteau de farine de maïs. (Désigne divers gâteaux et pâtisseries.)
0 Seules ma grand-mère et ma mère s'employaient encore, dégraissant et récurant le chaudron de cuivre dans lequel on allait mettre à cuire, toujours selon la tradition, la pâte du millas, bouillie à la fois épaisse et fluide de farine de maïs parfumée de quelques zestes de citron ou d'un peu de fleur d'oranger. (…) ma mère préparait les caissettes de bois à fond plat où, sur un linge saupoudré de farine, on allait couler le millas en plaques épaisses d'un bon doigt. Il suffirait ensuite de découper en carrés ces plaques justes refroidies puis de les faire frire à la poêle. Le millas se mange tiède et sucré.
R. Abellio, Ma dernière mémoire, t. I, p. 70-71.
————————
1. milliasse [miljas] n. f.
ÉTYM. 1479; de millier, million, et suff. -asse.
1 Vx ou plaisant. Nombre, quantité immense. || « Il y avait dans les rues de cette ville une milliasse de mendiants » (Académie).
0 Pour désigner un nombre énorme, on employait l'expression milliasse : Tant de milliasses d'hommes enterrés avant nous nous encouragent à ne craindre d'aller trouver si bonne compagnie dans l'autre monde (Montaigne, I, 171, L.).
F. Brunot, la Pensée et la Langue, p. 122.
Très grosse somme (d'argent).
2 (1723). Vx. Mille milliards (1012). Billion (mod.), trillion (anciennt).

Encyclopédie Universelle. 2012.