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monodie

monodie [ mɔnɔdi ] n. f.
• 1576; lat. monodia, gr. monôdia, de monos « seul » et ôdê « chant »
Antiq. Monologue, couplet lyrique dans la tragédie.
Mod. Chant à une seule voix sans accompagnement (adj.MONODIQUE).

monodie nom féminin (bas latin monodia, du grec monôdia) Chant à une voix avec ou sans accompagnement. Dans la tragédie grecque, passage lyrique chanté par un personnage au cours d'un épisode. (Les monodies sont très développées chez Euripide.)

⇒MONODIE, subst. fém.
A.ANTIQ. Dans la tragédie grecque, passage lyrique chanté par un personnage.
P. anal. La monodie du suicide a beaucoup de grâce, chez un paresseux qui trouve trop fatigante la tâche d'être, quoiqu'il ait à souhait ce que tant d'autres désirent en vain (AMIEL, Journal, 1866, p.417).
B.Mod. Chant à une seule voix, sans accompagnement:
♦ Ajoutons que la beauté des monodies du Moyen-Âge (chant grégorien) étant chose admise aujourd'hui, la révélation de cette beauté monodique conduit certains musiciens modernes vers un art purement mélodique, s'opposant aux tendances de complexité polyphonique, et, si l'on peut dire, équilibrant ces tendances.
Arts et litt., 1935, p.34-10.
Rem. Mus. 1976 précise que le mot est utilisé de préférence à monophonie ,,pour désigner une musique qui s'exprime en une succession ordonnée de sons isolés et qui, par sa dimension exclusivement linéaire et mélodique s'oppose à la polyphonie``.
P. métaph. Le Rhône fait retraite et cure de mutisme, de placidité, de monodie (ARNOUX, Rhône, 1944, p.87).
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1. 1576 antiq. «chant funèbre exécuté par une seule voix» (G. et F. CHAPPUYS, Commentaires hieroglyphiques ou Images des choses de Jan Pierius Valerian, t.2, p.10); 2. 1812 «chant pour une voix seule» (MOZIN-BIBER). Empr. au b. lat. monodia «chant d'une seule personne», gr. «action de chanter seul, sans accompagnement; chant triste, complainte».
DÉR. Monodique, adj., mus. Qui est à une seule voix (p. oppos. à polyphonique); qui n'émet qu'une seule note à la fois. Il faut distinguer les appareils monodiques, qui ne donnent qu'une seule note à la fois, et les appareils polyphoniques ou harmoniques, susceptibles d'émettre plusieurs notes en même temps (Arts et litt., 1935, p.38-2). En tout cas il est certain que le chant grégorien réduit au minimum l'élément sensation dans la musique, c'est-à-dire l'élément matériel, puisqu'il n'use pas des oppositions et des contrastes: entendons par là que les nuances sont progressives; il ne recherche pas les effets sonores et les surprises, et de plus il est monodique (POTIRON, Mus. église, 1945, p.25). P. anal. Sur un seul ton. Sa propre voix et l'écheveau de ses pensées (...) l'entraînaient interminablement dans un débit monotone, monodique (ARNOUX, Seigneur, 1955, p.26). []. 1re attest. 1874 (Lar. 19e); de monodie à l'aide du suff. -ique; cf. angl. monodical (1656) et monodic (1818), v. NED.

monodie [mɔnɔdi] n. f.
ÉTYM. 1576; lat. monodia, mot grec, rac. ôdê « chant ».
1 Mus. Chant à une seule voix sans accompagnement.
2 (1840). Antiq. Monologue, couplet lyrique dans la tragédie.
DÉR. Monodique.

Encyclopédie Universelle. 2012.