mont-de-piété [ mɔ̃d(ə)pjete ] n. m.
• 1576; mauvaise trad. de l'it. monte di pietà « crédit de pitié »
♦ Établissement de prêt sur gage. ⇒ crédit (municipal) (cf. pop. Ma tante). Engager sa montre au mont-de-piété (cf. Mettre au clou). Des monts-de-piété.
● mont-de-piété, monts-de-piété nom masculin (italien monte di pietà, banque de charité) Établissement public, dont la création remontait à la Renaissance, qui consentait des prêts sur gage. ● mont-de-piété, monts-de-piété (difficultés) nom masculin (italien monte di pietà, banque de charité) Orthographe Avec deux traits d'union. - Plur. : des monts-de-piété. ● mont-de-piété, monts-de-piété (synonymes) nom masculin (italien monte di pietà, banque de charité) Établissement public, dont la création remontait à la Renaissance, qui...
Synonymes :
- clou (populaire)
- crédit municipal
- ma tante (populaire)
⇒MONT-DE-PIÉTÉ, subst. masc.
Établissement de bienfaisance et d'intérêt publique, où l'on prête temporairement, sur gages, de l'argent à des indigents. Synon. (caisse de) crédit municipal (v. crédit B 1), (chez) ma tante (pop.). Aller au mont-de-piété; déposer, rechercher qqc. au mont-de-piété; reconnaissance du mont-de-piété. Dès que le prix de vente des nantissements a été versé par l'adjudicataire, le mont-de-piété e.erce son privilège de créancier gagiste en se remboursant sur le prix de l'adjudication des sommes qui lui sont dues, en capital intérêts et droits (DUMONT, Organ. monts-de-piété, 1905, p.46):
• ♦ ... je voulais te déshonorer... Eh bien! Il y avait peut-être bien un peu de cela... — Tais-toi!... Tu as donc juré... Tu es folle!... Tais-toi! — Attends donc!... J'ai dit aussi que tu avais mis tous mes bijoux au mont-de-piété...
GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p.340.
REM. Petit mont, subst. masc. ,,Commissionnaire du Mont-de-Piété`` (FRANCE 1907).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694-1798, sans trait d'union; dep. 1835, avec trait d'union. Plur. des monts-de-piété. Étymol. et Hist. 1576 à propos de l'Italie (J. BODIN, Republ., VI, 2 ds HUG.); 1611 en gén. (COTGR.). Empr. à l'ital. monte di pietà, proprement «mont de piété» (v. ces mots), att. au sens d'«institution charitable qui prête de l'argent gratuitement ou à des taux modiques, moyennant un gage de peu de valeur» dep. le XVe s. (monte della pietà d'apr. DEI; cf. début du XVIe s., l'ARÉTIN ds BATT.); monte a désigné un établissement autonome qui gérait la dette publique d'une commune ou d'un État (déjà en 1348-63, M. VILLANI, ibid.), puis un établissement public exerçant des fonctions bancaires (cf. doc. florentin de 1470, ibid.). Pour l'histoire de l'institution en Europe et particulièrement en France, v. aussi KUHN, pp.121-122, BRUNOT t.6, pp.187-188, et FEW t.6, 3, p.92 et 94, notes 70 et 71. Fréq. abs. littér.:151. Bbg. HOPE 1971, p.211. — KOHLM. 1901, p.23. — WIND 1928, p.91, 148.
mont-de-piété [mɔ̃dpjete] n. m.
ÉTYM. 1576; mauvaise trad. de l'ital. monte di pietà « crédit de pitié » et non « de piété », monte ayant eu au XVIe le sens de « somme d'argent due ». → Montant.
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♦ Établissement de prêt sur gage. ⇒ Lombard (cit. 2), tante (ma tante, pop.). → Bienfaisance, cit. 6. || Les Monts-de-Piété sont des établissements publics communaux (Caisses de crédit municipal) qui consentent des prêts sur gage « d'objets mobiliers, corporels, de valeurs mobilières libérées au porteur et de brevets de pension » aux personnes nécessiteuses (Capitant). ⇒ Gage, nantissement. || Engager sa montre au mont-de-piété. ⇒ Engagement; → Accrocher sa montre au clou (supra cit. 8). || Reconnaissance du mont-de-piété (→ Drôle, cit. 5; engager, cit. 2; gage, cit. 4). || Le mont-de-piété lui a prêté tant sur tel objet.
REM. L'Académie écrit Mont-de-Piété; on trouve aussi Mont-de-piété et mont-de-piété.
0 En sortant du Mont-de-Piété où elle vient d'engager sans nécessité ses bijoux et son argenterie, Mme G., déguisée en pauvresse et couverte de reconnaissances, arrive dans le magasin où travaille son fils (…)
M. Jouhandeau, Chaminadour, II, I, « Le pardessus ».
Encyclopédie Universelle. 2012.