moralisme [ mɔralism ] n. m.
• 1830; « moralité » 1771; de morale
1 ♦ Philos. Attitude qui consiste à sacrifier toutes les valeurs à la valeur morale.
2 ♦ Cour. Attachement strict et formaliste à une morale. « le moralisme simpliste de ce puritain » (Martin du Gard).
⊗ CONTR. Immoralisme.
● moralisme nom masculin (de morale) Système philosophique qui tend à imposer à l'homme une finalité morale à toutes ses actions. Attachement formaliste et étroit à une morale. Doctrine faisant de la morale un absolu juridique placé en dehors ou en marge de tout contexte spirituel, théologique ou existentiel.
moralisme
n. m.
d1./d Attitude ou système fondés sur la prééminence de la morale.
d2./d Formalisme moral.
⇒MORALISME, subst. masc.
A. — Doctrine ou attitude, philosophique ou religieuse, qui érige la morale en absolu et affirme la prééminence des valeurs morales sur les autres valeurs. Nul en effet, si ce n'est Bourdaloue peut-être, ne représente plus parfaitement que l'auteur des Essais de morale [Pierre Nicole] ce moralisme chrétien (...) qui va dominer pendant la seconde moitié du XVIIe siècle (BREMOND, Hist. sent. relig., t.4, 1920, p.419):
• 1. D'un point de vue humaniste, le moralisme est souvent pris à partie sous couvert de défendre la liberté de l'art, ou encore les droits de la sensualité, ou plus largement, la joie de vivre. Ainsi s'en prend-on souvent au «moralisme» kantien pour lui reprocher la rigueur de la séparation qu'il institue entre la moralité et la nature, entre les exigences de la vertu et les conditions du bonheur.
L. JERPHAGNON, Dict. des gdes philos., Toulouse, Privat, 1973, p.252.
B. — Péj. Recherche trop exclusive de la perfection morale ou attachement formaliste à la morale. Le moralisme des gens moraux (...). Ils ont une manière à eux de couver leurs vertus comme leurs aises (...). Leurs vertus sont un trésor comptable, que l'on accumule, que l'on place (MOUNIER, Traité caract., 1946, p.689). J'ai fait un faux témoignage pour sauver Josette qui avait couché avec un Allemand. Vous qui m'avez si souvent reproché mon moralisme, vous voyez que je suis en progrès (BEAUVOIR, Mandarins, 1954, p.489):
• 2. Dans les jardins d'Europe, et jusque chez les peuples les plus naturels, en Italie et en Espagne, l'indécrottable moralisme petit-bourgeois a représenté le progrès, l'humanité, le courage militaire, en personnages hideux.
MONTHERL., Pte Inf. Castille, 1929, p.610.
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. 1. 1771 «système de forces spirituelles (p. oppos. à mécanisme)» (Trév.); 2. 1830 «système philosophique s'attachant uniquement à la morale» (FOURIER, Nouv. monde industr., p.4); 3. 1929 péj. «attachement formaliste et étroit à la morale» (MONTHERL., loc. cit.). Dér. de morale; suff. -isme. Fréq. abs. littér.:48.
moralisme [mɔʀalism] n. m.
ÉTYM. 1771, Trévoux, au sens de « moralité » de morale; sens philos. en 1836, Académie de l'all. Moralismus chez Fichte.
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1 Philos. Attitude qui consiste à sacrifier toutes les valeurs à la valeur morale.
1 (Renouvier) n'a-t-il pas son mysticisme aussi et, comment dirais-je ? son fanatisme moral (…) son moralisme, si j'ose forger ce mot barbare ?
2 (Attesté XXe). Cour. Attachement strict et formaliste à une morale. || Il est d'un moralisme sévère, excessif.
2 Dieu nous préserve de voir le moralisme simpliste de ce puritain, venir fausser les rouages subtils de nos vieilles affaires européennes !
Martin du Gard, les Thibault, t. VIII, p. 255.
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CONTR. Immoralisme.
Encyclopédie Universelle. 2012.