mouille [ muj ] n. f. ♦ Mar. Avarie d'une cargaison par inondation ou humidité.
● mouille nom féminin (de mouiller) Source qui ne fait que suinter dans une prairie. Creux compris entre les bancs d'alluvions dans le lit d'une rivière. Avarie causée à une cargaison par l'humidité ou par une rentrée d'eau due à la mer ou à la pluie.
mouillé, ée
adj.
d1./d Rendu humide; trempé. Linge mouillé.
d2./d Plein de larmes. Yeux mouillés.
— Par ext. Voix mouillée, pleine d'émotion.
⇒MOUILLE, subst. fém.
A. — Région., GÉOMORPHOL. ,,Creux dans le lit à fond mobile d'un cours d'eau, localisé le plus souvent au sommet de la courbe d'une sinuosité`` (Géomorphol. 1979). On voit (...) bouger au fond des mouilles les dos sombres des poissons (GENEVOIX, Boîte à pêche, 1926, p.12). J'interroge, moi aussi (...), tes mouilles et tes maigres, tes eaux fières et tes eaux basses [du Rhône] (ARNOUX, Rhône, 1944, p.17).
B. — MAR. ,,Avarie de tout ou partie d'une cargaison par suite d'humidité ou d'inondation`` (GRUSS 1952). La marchandise, si elle craint la mouille ou le soleil, ou si elle est facile à voler, est placée sous un hangar généralement fermé, appelé halle à marchandises (BRICKA, Cours ch. de fer, t. 2, 1894, p.215). [Les] prélarts qui garaient de la mouille les barils d'anchois, les campêches (ARNOUX, Rhône, 1944, p.189).
C. — Région., AGRIC. ,,Source de faible débit; dans un pré, suintement qui favorise la pousse de l'herbe au printemps; endroit humide, marécageux, dans un champ ou dans un pré`` (FÉN. 1970). Seuls les chevaux pouvaient franchir (...) les «mouilles» de cette terre imperméable (LA VARENDE, Trois. jour, 1947, p.56).
Prononc.: [muj]. Étymol. et Hist. 1. a) 1840 «source qui ne fait que suinter dans une prairie» (Ac. Compl. 1842); b) 1855 «endroit d'une rivière où l'eau a une plus grande profondeur» (E. GRANGEZ, Voies navigables en France, p.317 ds LITTRÉ); 2. a) 1855 «avarie causée par l'eau ou l'humidité» (VIENNET, Épître à Boileau, sur les mots nouveaux ds Épîtres et Satires, 5e éd., 1860, p.359); b) 1963 peauss. (Lar. encyclop.). Déverbal de mouiller. Au sens 1 a, mot att. principalement dans les dial. fr.-prov. et du Centre de la France au sens de «terrain humide, marécageux» (FEW t. 6, 3, p.45a). Cf. déjà le suisse romand mollie, même sens, att. en 1340 (PIERREH.).
mouille [muj] n. f.
ÉTYM. 1874; « tourbillon d'eau », 1529; « source », 1840; de mouiller.
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1 Mar. Avarie d'une cargaison par inondation ou humidité.
2 (XXe). Techn. || Mouille des toisons : accumulation d'humidité dans la toison des animaux. ⇒ Trempe.
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HOM. Formes du v. mouiller.
Encyclopédie Universelle. 2012.