moye ou moie [ mwa ] n. f.
• 1694; de moyer « partager par le milieu », du lat. mediare
♦ Techn. Couche tendre au milieu d'une pierre, qui la fait déliter.
⊗ HOM. Moi, mois.
● moie ou moye nom féminin (peut-être ancien français meie, meule de paille) Couche tendre, disposée selon le lit de carrière, dans une pierre dure et compacte. ● moie ou moye (homonymes) nom féminin (peut-être ancien français meie, meule de paille) moi nom masculin invariable moi pronom personnel mois nom masculin
I.
⇒MOYE1, subst. fém.
Vx, région. Meule de blé ou de foin. [Les vieux] se revoient faisant la moisson, (...) et regrettent le bon temps où ils prenaient à bras le corps les belles moyes de blé toutes brûlantes de soleil (RICHEPIN, Miarka, 1883, p. 2).
♦ En moye(s). Au fond (...) champs de blés, les uns debout, les autres coupés et en moyes (RICHEPIN, Chemineau, 1897, I, p. 5).
Prononc. et Orth. :[mwa]. Homon. moi, mois. LITTRÉ, ROB. moie. Étymol. et Hist. Ca 1175 meie « meule (de blé, de foin, de paille) » (BENOÎT DE STE-MAURE, Ducs Normandie, éd. C. Fahlin, 24247); ca 1180-90 moie (A. DE PARIS, Alexandre, II, 181 in Elliott Monographs 37, p. 78). Du lat. meta « pyramide, cône ». Ce subst. s'est conservé dans presque tous les patois du domaine fr., v. FEW t. 6, 2, p. 53.
II.
⇒MOYE2, subst. fém.
MAÇONN. Couche tendre qui se trouve dans la pierre et qui la fait déliter; surface tendre d'une pierre dure. La taille [de la pierre dure] faisant paraître ces défauts tels que fils, moïes (VIOLLET-LE-DUC, Archit., 1872, p. 107). On frappe le pavé avec un marteau (...) : le son est d'autant plus sec et vibrant que le pavé est plus dur et plus homogène, les fils et les moyes qu'il peut contenir sont parfaitement décelés par cette observation (BOURDE, Trav. publ., 1929, p. 73).
REM. Moyé, -ée, adj. Pierre moyée. a) Pierre altérée par une partie tendre. Les pierres moyées sont celles dont la texture n'est pas uniforme et qui contiennent des fils ou des trous remplis de matières terreuses (BOURDE, Trav. publ., 1929 p. 92). b) Pierre sciée en deux, ce qui permet de faire disparaître la moye (d'apr. NOËL 1968).
Prononc. et Orth. :[mwa]. Homon. moi, mois. Ac. 1835-1935 moye; LITTRÉ moye; ROB., Lar. Lang. fr. : moye, moie. VIOLLET-LE-DUC, loc. cit. : moïe. Étymol. et Hist. 1694 moye « couche tendre d'une pierre de taille, qui la fait déliter, si on n'a pas soin de l'enlever » (CORNEILLE). Déverbal de moier « partager par le milieu » (ca 1165, nuit meiée, BENOÎT DE STE-MAURE, Troie, éd. L. Constans, 2219); « fendre en deux (une pierre de taille) » (1690 FUR.), lequel est issu du b. lat. mediare « partager en deux, être à son milieu » (IIIe s. ds TLL), dér. de medius « central, intermédiaire ». Bbg. Sculpt. 1978, p. 616.
ÉTYM. 1694; déverbal de moyer « partager par le milieu »; du bas lat. mediare.
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♦ Techn. Couche tendre qui se trouve dans la pierre et qui la fait déliter. || Scier selon la moye. ⇒ Moyer.
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DÉR. Moyeuse.
HOM. Moi, mois.
Encyclopédie Universelle. 2012.