mutin, ine [ mytɛ̃, in ] adj. et n. I ♦
1 ♦ Vx Qui n'a pas le sens de la discipline, qui est porté à la révolte. ⇒ désobéissant, insoumis. « un enfant impérieux et mutin » (Rousseau).
2 ♦ N. Mod. Personne qui refuse d'obéir, se révolte avec violence. ⇒ factieux, insurgé, mutiné, rebelle, révolté.
II ♦ (XVIIIe) Qui est d'humeur taquine, qui aime à plaisanter. ⇒ 1. badin, gai. Fillette mutine.
♢ Par ext. Un petit air mutin. ⇒ espiègle, éveillé, gamin. Ton mutin. ⇒ vif. « le minois le plus adorablement mutin qu'on puisse imaginer » (Gautier).
⊗ CONTR. Docile. — 1. Morose, sérieux, triste.
● mutin nom masculin (de mutin) Personne qui est en révolte contre l'autorité : Les mutins de la mer Noire. ● mutin (synonymes) nom masculin (de mutin) Personne qui est en révolte contre l'autorité
Synonymes :
- émeutier
- factieux
- insurgé
- rebelle
● mutin, mutine
adjectif
(moyen français meutin, de meute, émeute)
Qui est vif, éveillé, espiègle : Un air mutin.
● mutin, mutine (synonymes)
adjectif
(moyen français meutin, de meute, émeute)
Qui est vif, éveillé, espiègle
Synonymes :
- badin
- taquin
mutin, ine
n. et adj.
d1./d n. Personne qui est entrée en rébellion ouverte contre un pouvoir établi.
d2./d adj. Espiègle, vif et taquin. Garçonnet mutin.
— Par ext. Air mutin.
⇒MUTIN, -INE, adj. et subst.
I. — Adj. et subst.
A. — Adj., vx
1. Qui a un caractère insoumis, rebelle, qui est porté à la révolte. Synon. désobéissant, effronté, frondeur, indiscipliné, querelleur. Peuple mutin. Le Roi (...) monta à cheval, et galopant vers les groupes où vociféraient les plus mutins: «Qu'avez-vous, leur dit-il...» (THIERRY, Récits mérov., t.2, 1840, p.32). Elles (...) avaient la mine de petits soldats mutins et courageux (SAND, Hist. vie, t.3, 1855, p.413):
• 1. ... Car, folâtre, et voulant le baiser sur la bouche,
Sa nourrice accourut; mais le petit farouche,
À son sable occupé, longtemps fit le mutin, (...)Il lui fallut pourtant soumettre son caprice...
BRIZEUX, Marie, 1840, p.40.
— [P. méton.] Cet autre [roi], torche au poing, dans les cités mutines, Se rue, et brûle et pille (HUGO, Légende, t.2, 1859, p.273).
2. P. méton. Qui traduit ce trait de caractère. Il (...) garde obstinément un silence mutin (DELILLE, Hommes des champs, 1800, p.61). La ténacité mutine d'un enfant gâté (PONSON DU TERR., Rocambole, t.1, 1859, p.300).
3. P. anal. [En parlant d'une chose] Synon. de indiscipliné, rebelle. [Elle] remit à leur place quelques rubans mutins (GAUTIER, Albertus, 1833, p.167). Mes cheveux ont les racines délicieusement plantées, ils offrent de petites vagues d'or pâle, bruni dans les milieux et d'où s'échappent quelques cheveux mutins qui disent assez que je ne suis pas une blonde fade et à évanouissements (BALZAC, Mém. jeunes mariées, 1842, p.169).
B. — Subst. [Dans un cont. milit. et mar., de guerre civile, d'univers carcéral] Personne qui est en révolte ouverte contre une autorité établie, qui refuse d'obéir aux ordres de ses supérieurs. Synon. émeutier, insurgé, rebelle, séditieux. Chef des mutins. Des émeutes d'ouvriers sans ouvrage éclatèrent dans le Nottinghamshire. Les mutins se réunissaient par bandes, brûlaient ou détruisaient les métiers de nouvelle mécanique, et commettaient toutes sortes d'excès (Rec. textes hist., H. Fouché, t.4, 1820, p.168). Capitaine, j'ai eu des révoltés à mon bord. Les mutins m'ont demandé pardon à genoux et j'ai pendu des meneurs (AYMÉ, Vogue, 1944, p.133):
• 2. Lorsque (...) le régiment se mit en route pour le front, douze cents hommes refusèrent de le suivre. Le lendemain, les fumées du vin dissipées, huit cents hommes rejoignirent. Le nombre des mutins était réduit à quatre cents qui se retirèrent à Missy-aux-Bois.
BARRÈS, Cahiers, t.11, 1917, p.281.
II. — Adj. Qui a un caractère espiègle, malicieux, vif; qui est d'humeur badine, taquine. Synon. éveillé, piquant, primesautier. Enfant mutin. Une jeune femme en haillons, vive, brune, mutine, chantait, sautait, tournait en tenant de biais son enfant sur son sein (CHATEAUBR., Mém., t.1, 1848, p.420). Telle que maintenant vous vous montrez, dans le ruissellement de votre rire, mutine et presque bondissante (MALÈGUE, Augustin, t.2, 1933, p.91).
♦[Parfois en parlant d'un animal] Elle avait l'air si doux, si tristement docile et d'attendre de moi son bonheur, que j'avais peine à me contenir et à ne pas embrasser (...) ce visage nouveau qui n'offrait plus la mine éveillée et rougissante d'une chatte mutine et perverse au petit nez rose et levé (PROUST, Sodome, 1922, p.831).
— P. méton. Qui traduit ce trait de caractère. Air mutin; frimousse, physionomie mutine; geste, ton mutin; espièglerie, joie mutine. Quatre petites dents à mordre, qui riaient à tout propos dans une bouche mutine et fraîche comme un fruit (GONCOURT, Ch. Demailly, 1860, p.181).
REM. Mutinement, adv. De manière mutine, avec mutinerie (v. mutinerie B). Synon. gaiement, malicieusement, vivement. Comme Vincent veut lui mettre la main devant la bouche, elle se débat mutinement: — Non, laisse-moi te parler sérieusement (GIDE, Faux-monn., 1925, p.978).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-in]. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. Ca 1470 «qui est séditieux, révolté» (GEORGES CHASTELLAIN, Chroniques, éd. Kervyn de Lettenhove, t.5, p.252); 1471 subst. (Chants historiques et politiques des règnes de Charles VII et Louis XI, 164 cité ds BARTZSCH, p.153); 2. fig. 1782 air mutin (C. DE LACLOS, Les Liaisons dangereuses, p.108). Dér. de meute; suff. -in. Fréq. abs. littér.:164.
mutin, ine [mytɛ̃, in] adj. et n.
ÉTYM. 1478; meutin, 1460; de meute « émeute ».
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1 Adj. Vx. Qui n'a pas le sens de la discipline, qui est porté à la révolte. ⇒ Désobéissant, insoumis. || Enfant mutin (→ Choquant, cit. 3; criard, cit. 1). — Caractère mutin. ⇒ Séditieux.
1 Tant que les enfants ne trouveront de résistance que dans les choses et jamais dans les volontés, ils ne deviendront ni mutins ni colères, et se conserveront mieux en santé.
Rousseau, Émile, I.
2 N. Mod. Personne qui refuse d'obéir aux ordres de ses supérieurs, qui se révolte par la violence contre une autorité établie. ⇒ Factieux, insurgé, rebelle, révolté. || Chef des mutins (→ 1. Gens, cit. 31). || Mutins ameutés (cit. 2) par des agitateurs. || La police vint à bout des mutins. || Mutins mis aux fers.
2 N'a-t-il pas des mutins dissipé la furie ?
Son ordre excitait seul cette mutinerie.
Corneille, Héraclius, V, 6.
3 (…) les mutins parvinrent à refermer solidement le gaillard d'avant, et six de leurs adversaires seulement purent se jeter sur le pont. Ces six, se trouvant en forces si inégales et complètement privés d'armes, se soumirent après une lutte très courte.
Baudelaire, Trad. E. Poe, Histoires extraordinaires, « Les aventures d'A. Gordon Pym », IV.
REM. L'emploi au fém. du subst. une mutine est virtuel. Toutefois, la réalisation de cette virtualité semble bloquée par le sens et les contraintes d'usage de l'adj. (→ II. ci-après).
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II Adj. (1782). Littér. Qui est d'humeur taquine, qui aime à plaisanter. ⇒ Badin, gai. || Fillette mutine. — Par ext. || Un petit air mutin. ⇒ Gamin, piquant (→ Expression, cit. 34). || Frimousse mutine. ⇒ Éveillé. || Ton mutin. ⇒ Vif.
4 (…) le minois le plus adorablement mutin qu'on puisse imaginer.
Th. Gautier, Fortunio, I, p. 16.
5 Marthe ignorait ce que c'est que d'être mutine. Dans son enjouement, elle restait grave.
R. Radiguet, le Diable au corps, p. 57.
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CONTR. Docile. — Morose, sérieux, triste.
DÉR. Mutinement, mutiner, mutinerie.
Encyclopédie Universelle. 2012.