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niais

niais, niaise [ njɛ, njɛz ] adj.
• 1265; nies 1175; lat. pop. °nidax, de nidus nid
1Fauconn. Qui n'est pas encore sorti du nid. Faucon niais.
2Cour. Dont la simplicité, l'inexpérience va jusqu'à la bêtise. nigaud; godiche, jobard, jocrisse, naïf, région. niaiseux, fam. nunuche, simple, sot. « Mieux vaut un adversaire intelligent qu'un ami niais » (A. Gide). N. andouille, âne, gobeur, 2. gogo, naïf, serin. Pauvre niais ! Quelle niaise ! bécasse, oie.
3Qui exprime la niaiserie. Air, sourire niais. béat. Style niais et plat. Fam. bébête, 2. bêta, cucul.
⊗ CONTR. 2. Fin, habile, malicieux, malin, rusé, spirituel.

niais, niaise adjectif et nom (latin populaire nidax, -acis, pris au nid) Qui est sot et gauche par excès de simplicité ou manque d'expérience : Son grand niais de fils.niais, niaise (homonymes) adjectif et nom (latin populaire nidax, -acis, pris au nid) niaient forme conjuguée du verbe nier niais forme conjuguée du verbe nier niait forme conjuguée du verbe nierniais, niaise (synonymes) adjectif et nom (latin populaire nidax, -acis, pris au nid) Qui est sot et gauche par excès de simplicité ou...
Synonymes :
- bébête (familier)
- benêt
- bêta
- cornichon (familier)
- cruche (familier)
- dadais (familier)
- dinde
- godiche (familier)
- gourde (familier)
- ingénu
- innocent
- naïf
- nigaud
- noix (familier)
- oie
- simple
- simplet
- sot

niais, niaise
adj. et n. Sot et emprunté.
Subst. Jouer les niais.
|| Par ext. Un rire niais. Voilà un roman bien niais.

⇒NIAIS, NIAISE, adj. et subst.
I.Adjectif
A.Vieilli, CHASSE. [En parlant d'un rapace, en partic. d'un faucon] Qui est encore au nid, qui ne sait pas voler. Un oiseau niais (Ac.).
B. — 1. [En parlant d'une pers., parfois d'un groupe de pers.] Qui est sans expérience, qui a un comportement gauche, qui est sot. Si Mercanson était un méchant homme, s'il était niais ou rusé, je ne l'ai jamais distingué clairement (MUSSET, Confess. enf. s., 1836, p.228). Donner aux foules niaises l'illusion d'une vérité nouvelle (ADAM, Enf. Aust., 1902, p.217).
[Dans un cont. métaph.] Je me repus de belladone, de ciguë frite, sûre qu'elles ne contenaient qu'un sucre niais et docile (GIRAUDOUX, Suzanne, 1921, p.86). Cette chambre (...) si niaise avec son lit de bonne, sa cuvette et son pot (BERNANOS, M. Ouine, 1943, p.1362).
2. [En parlant d'un attribut de la pers. ou d'un fait, d'une oeuvre humaine] Qui est empreint de sottise; qui marque la bêtise, la gaucherie. Air, regard, sourire niais; bouche niaise; histoire, question niaise. Je fus reçu avec cette jovialité niaise qui le caractérise (MARAT, Pamphlets, À MePétion, 1792, p.343). J'ai parfois (...) feint de trouver spirituels des propos niais (GIDE, Nouv. Nourr., 1935, p.286):
1. Madame Gervaisais fut contente de penser que c'était son dernier dîner à la Minerve. Tout ce bruit niais qui l'entourait, l'ennuyait, la blessait presque: elle éprouvait une espèce d'écoeurement à entendre là —la sottise parler si haut.
GONCOURT, Mme Gervaisais, 1869, p.8.
Emploi adv. Parler, rire niais. Je ne pense plus ou je pense court, niais, superficiel (FRAPIÉ, Maternelle, 1904, p.245).
II.Substantif
A. —[Le subst. désigne une pers.]
1. Personne sans expérience, gauche, sotte. Pauvre niais; petite niaise. Vu aussi ce niais de Villetard, qui parle toujours comme un petit vieux monsieur candide (LÉAUTAUD, Journal littér., 1906, p.321):
2. —Oh! je la connais de nom, s'écria Albert; on la dit aussi spirituelle que jolie. Parbleu, quand je pense que j'aurais pu me faire présenter à elle au dernier bal de Mme de Villefort, où elle était, et que j'ai négligé cela, je suis un grand niais!
DUMAS père, Monte-Cristo, t.1, 1846, p.473.
THÉÂTRE. Personnage comique par sa naïveté, sa sottise. Avis donné [à un dramaturge étranger] de ne pas faire, du seul Français de la pièce, un rôle de niais! (VIGNY, Journ. poète, 1837, p.1060).
2. Locutions
Faire le niais. V. faire1 III E 1 c . Comme elle faisait la niaise, feignant quelque terreur (ZOLA, Fortune Rougon, 1871, p.112).
Graine de niais.
Niais de Sologne. Homme qui fait le sot dans son intérêt. Il est de ces niais de Sologne qui ne se trompent qu'à leur profit (Ac. 1835, 1878).
3. Arg. Voleur qui a des scrupules. [Entre voleurs] Celui qui a des hésitations est le niais (LARCH. Suppl. 1889, p.127).
B.Subst. masc. sing. à valeur de neutre. Caractère niais de quelque chose. Si leurs élucubrations sortent parfois du niais, c'est pour tomber aussitôt dans l'absurde (PROUDHON, Propriété, 1840, p.231).
REM. 1. Niaiseux, -euse, adj. et subst., région. (Canada), synon. (sens I B et II). Le premier jour, je regardai des joueurs de golf qui poursuivaient de petites balles blanches au moyen de cannes curieuses. Je trouvai cela niaiseux (V.-L. BEAULIEU, Mémoires d'Outre-tonneau, Montréal, éd. Estérel, 1968, p.154). Pauvre niaiseuse!, peux-tu vraiment aimer une loque pareille! (V.-L. BEAULIEU La Nuitte de Malcom Hudd, Montréal, éd. du Jour, 1969, p.88). 2. Niaisot, -otte, adj. et subst., diminutif de niaiseux (sens I B et II). Elle avait des manières mignardes, précieuses, niaisottes; elle jouait la fillette (ROLLAND, J.-Chr., Foire, 1908, p.732).
Prononc. et Orth.:[], fém. []. Homon. formes de nier. Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. 1. 1210-25 cynégétique adj. espervier nïés [v. W. FOERSTER ds Z. rom. Philol. t.37, p.466] (Yder, 2506 ds T.-L.); 2e moitié XIIIe s. subst. «faucon qui sort du nid» ici, employé par image pour désigner un naïf (JEAN BRETEL à J. DE GRIEVILER ds Recueil gén. des jeux-partis, éd. A. Långfors, XXXII, 38); 2. XIIIe s. [ms. V] adj. «sot par manque d'expérience, excès de simplicité» (CHRÉTIEN DE TROYES, Chevalier au lion, éd. W. Foerster, 4418, var.); 3e tiers XIIIe s. subst. (ADAM DE LA HALLE, Jeux-partis, éd. L. Nicod, XI, 83). Du lat. nidax, -acis, dér. de nidus «nid», proprement «pris au nid (en parlant du faucon)». Le sens 2 est issu du sens 1. Fréq. abs. littér.:883. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 1440, b) 1365; XXe s.: a) 1279, b) 1025.
DÉR. 1. Niaisement, adv. D'une façon niaise. Dire, répondre, rire, sourire niaisement. Homme puéril, rêveur niaisement vertueux (SAND, Lélia, 1833, p.261). Je viens de vous parler comme un enfant, Marsal, et presque aussi niaisement que Le Gallic (BOURGET, Sens mort, 1915, p.72). []. Att. ds Ac. dep. 1694. 1re attest. 1584 (G. MEURIER d'apr. H. VAGANAY ds R. Ét. rab. t.5, 1907, p.171); de niais, suff. -ment2. Fréq. abs. littér.: 54. 2. Niaiser, verbe intrans., vieilli ou région. (Canada). a) S'occuper à des futilités, perdre son temps. Elle se sentit incapable d'une autre occupation que celle de niaiser dans son salon (BALZAC, Début vie, 1842, p.398). Comme Resnais, je passe des années à niaiser, dans un état semi-dépressif (G. SCULLY, Une Carrière ds Le Devoir, 2 déc. 1972, p.13, col. 2). b) Faire le niais. Martyrs niaisant et vestales minaudières (LAFORGUE, Complaintes, 1885, p.181). —Ti-Bé, arrête de niaiser ou (...) j'jouerai pus jamais avec toi! (V.-L. BEAULIEU, En attendant Trudot, Montréal, éd. L'Aurore, 1974, p.41). [], [nje-], (il) niaise []. Att. ds Ac. 1694. 1res attest. a) 1549 niezer (EST., s.v. niez), b) 1580 «s'occuper, s'amuser à des riens, des niaiseries» (MONTAIGNE, Essais, II, 3, éd. A. Thibaudet et M. Rat, p.330); de niais, dés. -er.
BBG. —BARB. Misc. 29 1944-52, pp.429-431.

niais, niaise [njɛ, njɛz] adj. et n.
ÉTYM. 1210-1225, espervier nïés; du lat. pop. nidax, proprt « pris au nid » (en parlant d'un faucon), de nidus. → Nid.
1 Vx ou techn. (fauconn.). Qui n'est pas encore sorti du nid. || Faucon niais (→ Homme, cit. 108).
2 (XIIIe). Mod. (Style soutenu). Qui est d'une simplicité, d'une inexpérience qui va jusqu'à la bêtise, à la sottise. Badaud (vx), godiche, imbécile, inepte, jobard, lourd, naïf (péj.), niaiseux (régional), nigaud, simple, simplet, sot (→ Fat, cit. 1). || Des gens niais. || Un valet niais (→ Jocrisse, cit. 2). || Il est niais, ignorant, bête comme une oie. || Rendre qqn moins niais. Déniaiser.
1 J'ai peur que mon héroïne ne vous semble niaise, si je vous dis que, lorsqu'on venait la voir, on la trouvait quelquefois sur une meule, remuant une énorme fourche et les cheveux entremêlés de foin; mais elle sautait à terre comme un oiseau (…) et vous faisait les honneurs de chez elle avec une grâce qui fait tout pardonner.
A. de Musset, Nouvelles, « Emmeline », II.
2 Les femmes du monde l'inquiétaient un peu, car il ne les connaissait guère. Il les supposait en même temps rouées et niaises, hypocrites et dangereuses, futiles et encombrantes.
Maupassant, Fort comme la mort, I, I.
3 Mieux vaut un adversaire intelligent qu'un ami niais.
Gide, Journal, 29 oct. 1916.
N. || Un niais, une niaise. Andouille, âne, benêt, boniface (vx), con, cornichon, couenne, couillon, cruche, cul, dandin (vx), gourdiflot (fam.), jocrisse, naïf, nicaise (vx), nicodème, serin, sot. || Un jeune niais. Béjaune, blanc-bec (REM. Ces deux mots correspondent à la même image que le mot niais), coquebin (vx), dadais. || Niais vaniteux. Dindon. || Pauvre niais ! || Quelle niaise ! Dinde, oie. || Les niais et les gens faibles (cit. 20).
4 (…) j'ai compris aussitôt que je dois lui laisser croire qu'elle est beaucoup plus fine et plus spirituelle que sa fille. J'ai donc fait la niaise, elle a été enchantée de moi.
Balzac, Mémoires de deux jeunes mariées, Pl., t. I, p. 137.
5 Oui, nous pouvons aujourd'hui, sur leur témoignage même, affirmer avec sûreté : les Necker, les Lally, furent des simples, des niais, quand ils garantirent ce que le temps a si violemment démenti (…)
Michelet, Hist. de la Révolution franç., IV, II.
Loc. (1609). Vx. Niais de Sologne, qui se trompe à son profit.
3 Qui exprime la niaiserie. || Air niais (→ Honteux, cit. 16). || Sourire niais. Béat. || Se promener, musarder avec un air niais. Bayer (aux corneilles). || Ton de voix niais (→ 2. Affecter, cit. 2). || Physionomie niaise (→ Béatitude, cit. 5).
6 (…) il y a quelque art à distinguer les visages débonnaires des niais (…)
Montaigne, Essais, III, XII.
7 Il avait vécu cette niaise première jeunesse qui fait de l'homme le Jocrisse de ses sensations, et pour qui la première venue qui passe est un magnétisme.
Barbey d'Aurevilly, les Diaboliques, « Vengeance d'une femme », p. 373.
Par ext. || Une philosophie niaise (→ Atrophier, cit. 4). || Œuvre fastidieuse (cit. 2), fade et niaise. || Idéalisme (cit. 7) niais. || « Refrains niais, rythmes naïfs » (→ Littérature, cit. 15, Rimbaud).
8 Cette révélation de la grandeur vraie et simple m'atteignit jusqu'au fond de l'être. Tout ce que j'avais connu jusque-là me sembla l'effort maladroit d'un art jésuitique, un rococo composé de pompe niaise, de charlatanisme et de caricature.
Renan, Souvenirs d'enfance…, Œ. compl., t. II, II.
9 « Harmonie ! Harmonie !
Langue que pour l'amour inventa le génie,
Qui nous vint d'Italie et qui lui vint des cieux. »
On ne peut rien imaginer de plus niais. De quoi justifier le mépris et la haine de Valéry pour Musset.
Gide, Journal, 25 janv. 1948.
CONTR. Combinard, déluré, dessalé, espiègle, expérimenté, fin, habile, malicieux, rusé, spirituel (→ les contraires de sot).
DÉR. Niaisard, niaisement, niaiser, niaiserie, niaiseux.
COMP. Déniaiser. — Attrape-niais.

Encyclopédie Universelle. 2012.