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nourri

nourri, ie [ nuri ] adj.
XIIe n. « invité à une table »; de nourrir
1Alimenté. Bien, mal nourri. Logé et nourri (cf. Le vivre et le couvert). Subst. Les mal-nourris ( malnutrition) .
2(1771) Entretenu, continué ou renforcé. Feu, tir nourri, fusillade nourrie. dense. Sons nourris. Conversation nourrie.

nourri, ie
adj.
d1./d Qui reçoit de la nourriture. Un chat bien nourri.
d2./d Fig. Riche, substantiel. Style nourri.
Fusillade nourrie, dans laquelle les décharges sont fréquentes et nombreuses.

⇒, -IE, part. passé et adj.
I.Part. passé de nourrir.
II.Emploi adj.
A.Vx. [En parlant d'une pers.; correspond à nourrir A 2] Qui est replet, qui a de l'embonpoint. J'aime les femmes nourries. Plus elles sont en chair, plus je les préfère (MAUPASS., Contes et nouv., t.1, Nuit de Noël, 1882, p.863).
B. —[En parlant d'une chose; correspond à nourrir B 1] Qui a poussé sur une bonne terre. Un grain nourri; grain bien plein et bien nourri. Ce blé, ce grain est bien nourri (Ac. 1935).
Région. (Ouest), emploi subst. masc. ,,Prairies et (...) terres labourables où les graminées, les plantes fourragères, les prairies artificielles viennent vite et ont un grand pouvoir d'engraissement`` (LITTRÉ Suppl. 1877). Une belle et bonne ferme (...) avec un excellent nourri (Avranchin, 16 janv. 1876, LITTRÉ Suppl. 1877).
Spécialement
BEAUX-ARTS
Trait nourri. Trait qui est large et qui n'est pas trop fin. (Dict. XIXe et XXe s.).
Couleur nourrie. Couleur dont les teintes sont fortement marquées (Dict. XIXe et XXe s.).
Tableau, peinture nourri(e). Tableau, peinture dont la pâte est pleine et abondante (Dict. XIXe et XXe s.)
DÉFENSE, ARTILL. Feu, tir nourri. Fusillade dense et violente. De ces fenêtres grillées partirait un feu bien nourri dès que l'alarme serait donnée (STENDHAL, Abbesse Castro, 1839, p.197). Une salve nourrie ébranle l'air. Sous bois, le silence s'est fait (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p.755).
HÉRALD. Au pied nourri. ,,Fleur de lis dont la partie inférieure a été sectionnée horizontalement`` (PAST. Hérald. 1979).
MAR. Temps nourri. ,,Le temps est nourri (...) lorsque le ciel et l'horizon sont garnis de nuages`` (BONN.-PARIS 1859).
STYL. Style nourri. Style qui a de la force et de la vigueur. (Dict. XIXe et XXe s.).
Prononc.:[]. Étymol. et Hist. A. Subst. 1155 «commensal» (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 9827). B. Adj. 1. début XVe s. «qui a de l'embonpoint» (ALAIN CHARTIER, Le Débat des Deux Fortunés d'Amours, 738, éd. J. C. Laidlaw); 1575 en parlant d'une plante (A. PARÉ, Des Médicamens, XXV, 21, éd. J. F. Malgaigne, III, p.551); 2.1688 peint. (RICH. t.2); 3. 1694 en parlant de style (Ac.); 4. 1771 en parlant du feu de l'artillerie (BOUGAINVILLE, Voyage, t.II, p.141); 5.1773 temps nourri (J. BOUDÉ DE LA VILLEHUET, Manuel des marins d'apr. FEW t.7, p.250a). Part. passé subst. et adjectivé de nourrir. Fréq abs. littér.:1793. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a)2621, b) 2198; XXe s.: a) 2643, b) 2620.

Encyclopédie Universelle. 2012.