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nourricier

nourricier, ière [ nurisje, jɛr ] n. et adj.
norrecier n. 1190; de nourrice
I N. (1690) Appos. Père nourricier : mari de la nourrice; père adoptif. Saint Joseph, père nourricier de l'Enfant Jésus. II Adj.
1(1538) Qui fournit, procure la nourriture. La terre nourricière. « la meule nourricière » ( A. Chénier).
2(XVIIIe) Qui contribue à la nutrition. nutritif. Suc nourricier; sève nourricière. Anat. Artères nourricières (des os longs),qui pénètrent dans l'os à travers les trous et les canaux nourriciers et assurent leur irrigation.

nourricier, nourricière adjectif Littéraire. Qui nourrit, procure de la nourriture : Terre nourricière.nourricier, nourricière (expressions) adjectif Artères nourricières, artères qui irriguent les os longs. Assise nourricière, couche de cellules qui jouent un rôle nourricier à l'égard d'un autre tissu. Vieux. Père nourricier, père adoptif, mari de la nourrice.

nourricier, ère
adj.
d1./d Père nourricier: homme qui élève un enfant qui n'est pas le sien; père adoptif; mari de la nourrice.
d2./d Qui fournit la nourriture. Terre nourricière.
d3./d Qui a des propriétés nutritives. Suc nourricier.
|| ANAT Artères nourricières, qui irriguent les os.

⇒NOURRICIER, -IÈRE, subst. et adj.
I.Subst. masc.
A. —Mari de la nourrice; celui qui élève un enfant qui n'est pas le sien. La pauvre nourrice est morte il y a huit ans, et le bon nourricier est mort il y en a cinq (DUMAS père, L. Bernard, 1843, I, 2, p.202).
Père nourricier. Augustin se jeta vers lui et le bon Poiret, virant au bruit, tourna son regard de père nourricier vers ce galop qui s'approchait pour le remerciement et pour l'adieu (MALÈGUE, Augustin, t.1, 1933, p.187).
Au plur. Parents adoptifs qui assurent les soins et l'éducation d'un enfant qui n'est pas le leur, dans le cadre d'un organisme. La nourrice et son mari. Il va en province chez des nourriciers. Ce service de réception des enfants est fait par des femmes âgées très dignes (BARRÈS, Cahiers, t.9, 1911, p.183).
P. anal. [En parlant d'un oiseau] V. nourrir A 2 ex. de Alain.
B.Littér., p. anal., vx. Au reste, la simplicité des funérailles étoit réservée au nourricier, comme au défenseur de la patrie (CHATEAUBR., Génie, t.2, 1803, p.324).
Père nourricier. Le radicalisme —c'est indéniable maintenant —a eu pour père nourricier Cornelias Herz, la canaille des canailles! (GONCOURT, Journal, 1893, p.355).
En partic. Producteur qui nourrit de ses récoltes. C'était l'hosanna d'un nouvel âge d'or s'ouvrant pour le laboureur, qu'une page entière flagornait, en l'appelant le roi et le nourricier du monde (ZOLA, Terre, 1887, p.82).
II.Emploi adj. Qui nourrit.
A. —Qui procure la nourriture. La nature elle-même tranche, par la ligne de l'alluvion, une séparation implacable entre la terre nourricière que l'humidité pénètre et la terre altérée que stérilise le soleil (FAURE, Espr. formes, 1927, p.54).
[P. méton.]:
♦ Les ressources nourricières de la mer ont été l'amorce par laquelle le terrien qu'est l'homme a été attiré vers cet élément étranger auquel il s'est habitué, dont il est devenu l'hôte...
VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p.264.
B.Au fig. Qui constitue une nourriture pour l'âme, l'esprit. Le silence avait une plénitude nourricière et calmante (PROUST, Sodome, 1922, p.1111). Ferdinand ne lit qu'un journal, toujours le même. Il sait le lire, il sait en extraire toute la moelle substantifique. Il n'a pas reçu, depuis qu'il est à la Pâquellerie, ce journal nourricier (DUHAMEL, Nuit St-Jean, 1935, p.173).
C. —Qui contribue à la nutrition. Synon. nutricier (infra rem.). Sève nourricière. L'abeille dont l'organisme a reçu les modifications convenables pour qu'elle pût tirer de la fleur les sucs nourriciers et les assimiler à sa propre substance (COURNOT, Fond. connaiss., 1851, p.96).
Au fig. Les vérités générales de type oratoire exprimées aux enfants par de vieux hommes idéalistes (...) versaient vraiment sur cet enfant tout ce qu'elles recelaient de sucs nourriciers (MALÈGUE, Augustin, t.1, 1933, p.58).
ANATOMIE
Artère nourricière. Artère qui irrigue le sang jusqu'à la moelle des os. La lymphe interstitielle, dont la composition est réglée par le débit de l'artère nourricière de l'organe (CARREL, L'Homme, 1935, p.89).
Trou nourricier. Trou percé dans l'os où passe l'artère pour atteindre la moelle. Les vaisseaux, extrêmement nombreux, sont fournis principalement par l'artère nourricière de l'os qui pénètre dans les os longs par le trou nourricier principal (G.GÉRARD, Anat. hum., 1912, p.7).
D. —[P. méton.] Qui assure la subsistance en procurant des ressources. Travail nourricier. Le hêtre, sans parler du châtaignier, étaient regardés comme nourriciers, comme indispensables éléments d'économie rurale (VIDAL DE LA BL., Princ. géogr. hum., 1921, p.140).
REM. Nutricier, -ière, adj., synon. vieilli (supra C). Les artères nutricières du radius et du cubitus (CUVIER, Anat. comp., t.4, 1805, p.238). Emploi subst. fém. La poplitée parvient dans la drainure que forment, par leur rapprochement, les deux os de la jambe, fournit la nutricière du tibia (CUVIER, Anat. comp., t.4, 1805, p.271).
Prononc. et Orth.:[], fém. [-]. Att. ds Ac. dep. 1694 au masc., dep. 1835 aussi au fém. Étymol. et Hist. 1. Ca 1200 «celui qui élève un enfant» norrecier (Dialogue Saint-Gregoire, 130, 13 ds T.-L.); spéc. 1567 «mari de la nourrice» (H. JUNIUS, Nomenclator omnium rerum, 21 d'apr. FEW t.7, p.248a); emploi adj. 1688 père nourricier (RICH.); 2. fin XIIe s. «celle qui élève un enfant» nurequiere (Brut de Munich, 4057 ds T.-L.); 3. 1562 «celui qui fournit à un autre les moyens de subsister» (A. DU PINET, L'Histoire du Monde de C. Pline Second d'apr. FEW, loc. cit.); 1568 emploi adj. nourricieres eaux (R.GARNIER, Porcie, I, 135, p.20 ds IGLF); 4. 1703 «qui contribue à la nutrition» suc nourricier (Dictionnaire général des termes propres à l'agriculture d'apr. FEW, loc. cit.). Dér. de nourrice; suff. -ier. Fréq. abs. littér.:290. Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 443, b) 246; XXe s.: a) 353, b) 510.

nourricier, ière [nuʀisje, jɛʀ] n. et adj.
ÉTYM. 1190, noriecier; du lat. pop. nutriciarius, de nutricius. → Nourrice.
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I N.
1 (XIIe). Vieilli. Celui qui élève un enfant (qui n'est pas le sien). (XVIe). Spécialt. Le mari de la nourrice. || Les nourriciers : la nourrice et son mari.
1 (…) Jacques et son maître sont à l'entrée du village où ils allaient voir l'enfant et les nourriciers de l'enfant du chevalier de Saint-Ouin.
Diderot, Jacques le fataliste, Pl., p. 735.
Adj. (Mod.). || Père nourricier : mari de la nourrice; père adoptif. || Saint Joseph, père nourricier de l'enfant Jésus.
2 (XVIe). Vx. Celui qui fournit des moyens de subsistance, soutient une cause, etc. || Les protecteurs et les nourriciers (de l'Église) [Bossuet, Histoire, III, I in Littré].Spécialt. Le laboureur (qui nourrit les hommes). Cf. Chateaubriand, Génie du Christianisme, IV, 1.
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II Adj.
1 (1538). Qui fournit, procure la nourriture. || La meule nourricière (→ Froment, cit. 6, Chénier). || La terre nourricière (→ Inclinaison, cit. 5) Alme (Littéraire).
2 (…) le rocher même est habité, et (…) des familles de vignerons respirent dans ses profonds souterrains, abritées dans la nuit par la terre nourricière qu'elles cultivent laborieusement durant le jour.
A. de Vigny, Cinq-Mars, I.
3 C'est que la jeunesse est ingrate naturellement, d'humeur fugace et passagère. Elle tourne vite le dos à ses jeux d'enfance, à la verte haie de clôture, à ce champ nourricier dont elle a butiné le miel et mangé les fruits.
Sainte-Beuve, Volupté, IX.
2 (XVIIIe). Qui sert, contribue à la nutrition. Nutricier, nutritif. || Suc nourricier; sève nourricière.
4 (Les femmes) plus douces que le lait nourricier dans la bouche (…)
André Suarès, Trois hommes, « Dostoïevski », IV.
Anat. || Artères nourricières (des os longs), qui pénètrent dans l'os à travers les trous et les canaux nourriciers et assurent leur irrigation.
HOM. (Du masc.) Forme du v. nourrir.

Encyclopédie Universelle. 2012.