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nuitamment

nuitamment [ nɥitamɑ̃ ] adv.
• 1328; altér. de l'a. fr. nuitantre, bas lat. noctanter, class. nocte, noctu
Littér. Pendant la nuit, à la faveur de la nuit. « Exercer nuitamment leurs terribles gaîtés » (Rimbaud).

nuitamment adverbe Littéraire. De nuit, à la faveur de la nuit.

nuitamment
adv. Litt. De nuit. Molière fut enterré nuitamment.

⇒NUITAMMENT, adv.
De nuit; à la faveur de la nuit; pendant la nuit. Enfin Sigognac entra dans sa chambre et posa la lampe sur la petite table où gisait encore le volume de Ronsard qu'il lisait lorsque les comédiens vinrent frapper nuitamment à la porte du manoir (GAUTIER, Fracasse, 1863, p.461). Pipe aux dents, lame en main, profonds, pas embêtés, Quand l'ombre brave aux bois comme un mufle de vache, Ils s'en vont, amenant leurs dogues à l'attache, Exercer nuitamment leurs terribles gaîtés! (RIMBAUD, Poés., 1871, p.86). Les Républicains divisés se menacent les uns les autres du château fantôme, comme d'un épouvantail; parfois, ils y vont embaucher nuitamment des auxiliaires, qu'ils ne payent jamais, et sur le dos desquels ils se raccommodent (VOGÜÉ, Morts, 1899, p.243).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694, 1718: -ament; dep. 1740: -amment. Étymol. et Hist. 1328 nuytamment (Arch. hist. de la Saintonge, XXIV, 42 ds THOMAS (A.) Mél. Etymol.1, 113). Altération d'apr. les adv. en -amment, de l'anc. adv. nuitantre, nuitante (XIIe s. ds T.-L.), du b. lat. noctanter de même sens. Fréq. abs. littér.:33.

nuitamment [nɥitamɑ̃] adv.
ÉTYM. 1328; altér. de l'anc. franç. nuitantre, du bas lat. noctanter, lat. class. nocte, noctu.
Littér. ou dr. Pendant la nuit, à la faveur de la nuit. || S'enfuir nuitamment. Spécialt. En parlant d'un délit commis à la faveur de la nuit. || Vol commis nuitamment, avec effraction.
1 Un mariage célébré nuitamment apporte toujours à l'âme de sinistres présages, la lumière est un symbole de vie et de plaisir dont les prophéties lui manquent.
Balzac, le Contrat de mariage, Pl., t. III, p. 171.
2 Ils avaient pris les armes, incendiaient nuitamment les meules et les granges, assassinaient en plein jour les bergers isolés et razziaient le bétail.
B. Cendrars, l'Or, VI, 22.
3 Ngui mena rondement l'affaire dès que la nuit totale se fut établie sur le perchoir fortifié. Nulle nécessité tactique n'imposait le choix de la nuit pour l'assaut mais Ngui y mettait une sorte de point d'honneur esthétique, c'était sa touche personnelle… Il préférait les ténèbres pour mettre tout à feu et à sang. Le hurlement, la flamme, le supplice étaient rendus nuitamment plus prenants, mystiques. Les expressions de la détresse se rehaussaient dans ce massacre ténébreux d'une beauté de damnation.
P. Grainville, les Flamboyants, p. 194.

Encyclopédie Universelle. 2012.