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obnubiler

obnubiler [ ɔbnybile ] v. tr. <conjug. : 1>
XIV e; « couvrir de nuages » v. 1270; lat. obnubilare
Envelopper (les facultés mentales, les sentiments) comme d'un brouillard. obscurcir. « une sorte de fièvre qui, loin d'obnubiler sa pensée [...] » (Madelin).
Par ext. Obséder (qqn). Ce rêve l'obnubile. Il ne faut pas vous laisser obnubiler par cette difficulté. Il est obnubilé par cette idée.

obnubiler verbe transitif (latin obnubilare, couvrir de nuages) Obscurcir les facultés mentales, fausser le jugement : La peur de la mort l'obnubilait et le paralysait.

obnubiler
v. tr. Priver de lucidité en envahissant l'esprit. La passion obnubile son jugement. Il est obnubilé par cette idée.
Par ext. Obséder.

⇒OBNUBILER, verbe trans.
A. —Priver de discernement, de lucidité, d'une manière obsédante. Obnubiler l'esprit, la pensée, le raisonnement. La raison, l'attention poussées à l'extrême limite, obnubilaient en lui la révolte de la conscience (VAN DER MEERSCH, Invas. 14, 1935, p. 193).
Être obnubilé/avoir l'esprit obnubilé par la haine, par une idée, par la passion. Ces collectionneurs épris des objets eux-mêmes, et non obnubilés par leur valeur marchande (GRANDJEAN, Orfèvr. XIXe s., 1962, p.103):
1. On se libère de l'équivoque historique; on cesse d'être obnubilé par les seules sources écrites; on découvre l'importance de l'observation des oeuvres et de leur caractères apparents; mais on n'est pas encore parvenu à séparer nettement l'archéologue de l'historien de l'art.
HUYGHE, Dialog. avec visible, 1955, p.419.
Emploi pronom. passif. Sa pensée s'obnubile (Ac. 1935). Certaines cases du cerveau se ferment chez beaucoup de femmes par le seul fait qu'elles ont un fils; la faculté d'imagination du cerveau s'obnubile (GREEN, Autre sommeil, 1931, p.78).
B. —Faire disparaître, faire oublier. [Une nouvelle] sommeillait (...) fait divers obnubilé par les catastrophes du globe et qui s'élève soudain, flotte, insignifiant et primordial (ARNOUX, Calendr. Fl., 1946, p.209). La volonté de défrichement dirigé obnubile tous autres facteurs sociaux, fonciers ou agronomiques (MEYNIER, Paysages agraires, 1958, p.120):
2. L'économie française, dans la mesure où elle garde vitalité et chances, est hors de France, autant qu'en France. La localisation banale obnubile l'inoubliable affirmation de Renan: une nation est un «principe spirituel».
PERROUX, Écon. XXe s., 1964, p.136.
Prononc. et Orth.:[], (il) obnubile [-bil]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist. 1. Ca 1330 «obscurcir (les facultés de l'esprit)» (GUILLAUME DE DIGULLEVILLE, Pélerinage vie hum., 6068 ds T.-L.); 2. 1338 obnubilee «couverte d'un nuage comme d'un voile» (ID., Roman de la fleur de lis, éd. A. Piaget, 158 ds Romania t.62, p.327); 3. 1905 part. passé «obsédé» (RENARD, Journal, p.1019). Empr. au lat. obnubilare «couvrir d'un nuage», «perdre connaissance». Fréq. abs. littér.:27.

obnubiler [ɔbnybile] v. tr.
ÉTYM. V. 1270; obnublé, v. 1175; lat. impérial obnubilare, de nubilus « nuageux », de nubes « nuage ».
1 Rare. Couvrir de nuages, de brouillard.Au p. p. || Ciel obnubilé.
2 (V. 1330). Méd. Voiler (la vue) comme d'un nuage.Fig. (En parlant des facultés mentales, des sentiments…). Envelopper comme de ténèbres, de brouillard. Obscurcir. || Passion qui obnubile la conscience. || L'amour maternel obnubile chez elle toutes les autres affections.Au p. p. || Avoir l'esprit obnubilé.
0 (…) une sorte de fièvre qui d'ailleurs, loin d'obnubiler sa pensée, semblait donner à celle-ci une étrange et presque surnaturelle acuité (…)
Louis Madelin, Hist. du Consulat et de l'Empire, Ascension de Bonaparte, V.
Par ext. (En parlant d'une personne). Hypnotiser, obséder. || Ce souvenir l'obnubile.(Passif). || Il est obnubilé par cette idée.
DÉR. Obnubilation.

Encyclopédie Universelle. 2012.