DATURA
DATURA
L’une des solanacées les plus vénéneuses, plus dangereuse encore que la belladone, le datura ou stramoine (Datura stramonium L.) renferme trois alcaloïdes: l’hyoscyamine, l’atropine et la scopolamine, qui sont aussi les poisons de la belladone et de la jusquiame. À forte dose (infusion de quelques grammes de feuilles chez l’adulte), elle provoque la mort après un délire parfois furieux, des convulsions, une paralysie des membres, un coma. À faible dose, elle provoque des vertiges, une migraine, une sécheresse de la gorge, des troubles visuels avec dilatation (persistante) de la pupille, un affaiblissement de la sensibilité. Dans une absorption un peu élevée, l’empoisonnement est caractérisé par des hallucinations fantastiques. Le traitement est celui des intoxications par les alcaloïdes en général. Paralysant les terminaisons nerveuses périphériques, le datura est, comme la belladone, puissamment sédatif et antispasmodique. On le prescrit (avec circonspection en raison des réactions psychiques) dans les mêmes indications que cette dernière: chorée, hystérie, parkinsonisme, épilepsie, crises douloureuses gastro-intestinales et génito-urinaires, asthme, toux, rhumatismes, etc. Il peut être fumé en cigarettes dans l’asthme (1 g de feuilles sèches par cigarette; deux cigarettes au plus par accès).
Plante hallucinogène autrefois très appréciée des sorciers, la stramoine entrait dans les breuvages des sabbats et «faisait voir le Diable». Elle fut employée comme soporifique par une bande de malfaiteurs parisiens, dits «endormeurs», qui détroussaient ceux qui avaient eu l’imprudence d’accepter de leur main une prise de tabac mêlé de poudre de stramoine.
datura [ datyra ] n. m.
• 1597; hindi dhatura, par le port.
♦ Plante toxique (solanacées) des régions chaudes et tempérées, originaire de l'Inde, dont plusieurs espèces sont utilisées comme narcotique (⇒ stramoine) et comme plantes ornementales. « des daturas ouvrent au soir leurs grands calices blancs » (Loti) .
● datura nom masculin (sanskrit dhattūra, par l'intermédiaire du portugais) Herbe solanacée ornementale et toxique, aux fleurs blanches ou violettes en entonnoir, d'usage pharmaceutique.
datura
n. m. BOT Solanacée à grandes fleurs en cornet, toxique et narcotique. Le datura est utilisé avec prudence par les tradipraticiens.
⇒DATURA, subst. masc.
Plante toxique à fleurs blanches et odoriférantes. La douceur de cette peau (...) devait être active et pénétrante comme la senteur des daturas (BALZAC, Paysans, 1844, p. 209). Une odeur rampante sort des daturas fleuris (COLETTE, Sept dial. de bêtes, 1905, p. 122).
Prononc. et Orth. :[]. Ds Ac. 1762 et 1798 sous la forme francisée dature (cf. aussi ds LAND. 1834). Ds Ac. 1835-1932 sous la forme latine. Étymol. et Hist. 1598 (W. LODEWIJCKSZ, Premier livre de l'hist. de la navigation aux Indes orientales par les Hollandois, f. 27 r° ds ARV., p. 209). Empr., par l'intermédiaire du port. (attesté dep. 1563, Garcia da Orta ds DALG.), au skr. . A été vulgarisé en fr. par l'intermédiaire du lat. sc. des droguistes et herboristes (v. ARV., pp. 208-213). Fréq. abs. littér. :17. Bbg. ARV. 1963, pp. 208-213. — MAT. Louis-Philippe 1951, p. 130, 261. — ROMMEL 1954, p. 122, 135, 189.
datura [datyʀa] n. m.
ÉTYM. 1597; hindi dhatura, par le portugais.
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♦ Bot. Solanacée des régions chaudes et tempérées originaire de l'Inde, dite pomme épineuse ou jusquiame du Pérou, toujours toxique (alcaloïdes), et dont plusieurs espèces sont utilisées comme narcotique (⇒ Stramonium) et comme plantes ornementales.
1 Il poussa la porte et s'avança vers le colonel qui, debout contre son bureau, les mains dans les poches, l'attendait en suçotant une cigarette de datura.
P. Mac Orlan, la Bandera, XII, p. 144.
1.1 Ils exhibaient de fausses blessures frottées d'orties et de jus de datura.
J. Giono, Naissance de l'Odyssée, in Œ. roman., Pl., t. I, p. 19.
2 (…) dans les fromages mous il y aura des aiguilles cachées qui perforeront les intestins; dans les liqueurs, il y aura de la ciguë et du datura, et dans les petits cylindres des cigarettes qui sentent le miel et la menthe, il y aura du HCN.
J.-M. G. Le Clézio, les Géants, p. 97.
➪ tableau Noms de remèdes.
Encyclopédie Universelle. 2012.