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ocre

ocre [ ɔkr ] n. f. et m.
• 1307; lat. ochra, gr. ôkhra, de ôkhros « jaune »
1 N. f. Colorant minéral naturel, jaune brun ou rouge, constitué par de l'argile et des oxydes de fer ou de manganèse.
Couleur fabriquée avec de l'ocre. Acheter un tube d'ocre. Ocres brunes (terre de Sienne, terre d'ombre). Crayon d'ocre (aussi sanguine) .
2 N. m. Couleur d'un brun jaune ou orangé. « Les façades d'un bel ocre pâle » (Romains). Adj. inv. « Le sol est de pavés ocre, de la couleur du sable des terrains de tennis » (Modiano).

ocre nom féminin (latin ochra, du grec ôkhros, jaune) Argile souvent pulvérulente colorée en jaune ou en rouge par des oxydes de fer (hématite, goethite, limonite) et utilisée comme colorant. ● ocre adjectif invariable et nom masculin Brun-rouge ou brun-jaune. ● ocre (difficultés) adjectif invariable et nom masculin Orthographe Invariable comme adjectif de couleur : des murs ocre. Voir grammaire : noms de couleur. Genre Nom féminin au sens de « pigment argileux » : une ocre pulvérulente. Nom masculin au sens de « couleur brun-jaune ou brun-rouge » : un ocre chaud.

ocre
n. f. et adj. inv.
d1./d Argile friable, de couleur jaune, rouge ou brune selon la nature des oxydes qu'elle contient.
d2./d Couleur, colorant à base d'ocre.
d3./d Couleur d'un brun tirant sur le jaune ou le rouge.
|| adj. inv. Des murs ocre.

⇒OCRE, subst. fém. et adj.
A. —Substance colorante naturelle, d'un jaune plus ou moins accentué, constituée par de l'argile et des oxydes de fer hydraté (ocre jaune), anhydre (ocre rouge/sanguine), parfois mélangés d'oxyde de manganèse (ocre brune), qu'on emploie notamment en peinture et dans l'industrie des colorants. Broyer de l'ocre. J'avoue que la ruelle que nous suivions n'était pas très engageante. Il y habitait des carriers d'ocre et la poussière rouge qu'ils charriaient dans les semelles de leurs souliers ensanglantait les suintements d'éviers (GIONO, Roi sans divertiss., 1947, p.157).
P. méton. Couleur, peinture préparée avec ce pigment. Figures rougies à l'ocre; un badigeon d'ocre jaune; barbouiller d'ocre et de chaux; un tube d'ocre; ocre violette. Il y avait là une pointe d'ocre et un soupçon de kermès, avec quelque chose de plus vif et pourtant d'un peu mat. Alors, c'était peut-être le cinabre? (DUHAMEL, Passion J. Pasquier, 1945, p.7):
1. ... nous nous trouvons soudain dans un cul-de-sac jaune qu'une grosse lanterne éclaire d'un feu brutal. Couleur de sang, couleur de peste, les hauts murs de la fosse où nous sommes sont badigeonnés d'une ocre si rouge qu'ils paraissent dégager eux-mêmes la lumière.
CLAUDEL, Connaiss. Est, 1907, p.31.
L'ocre de ru ou de rue. ,,Produit que l'on trouve dans les ruisseaux formés par les eaux de lavage des minerais de fer aux environs des mines de fer`` (COFFIGNIER, Coul. et peint., 1924, p.511).
B.P. ext. Couleur d'un brun plus ou moins clair tirant sur le jaune ou sur le rouge. Une boiserie, de la couleur de l'enseigne, d'un vert bouteille que le temps avait nuancé d'ocre et de bitume, ménageait, à droite et à gauche, deux vitrines profondes, noires, poussiéreuses (ZOLA, Bonh. dames, 1883, p.393). Les joncs qui l'embrassaient [l'étang], quelques plaisses encore défeuillées enlevaient leurs teintes chaudes, ocres vermeils, rousseurs ardentes, sur le bleu soutenu d'une pineraie qui fermait l'horizon (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p.287):
2. Sa tête [de Mme Birotteau] maigre et creusée, d'un ton sévère, où l'ocre et le bistre étaient harmonieusement fondus, offrait une frappante analogie avec celle que les peintres donnent au temps...
BALZAC, C. Birotteau, 1837, p.123.
En emploi adj. invar. Couleur, peinture ocre; dentelle ocre; affiche ocre. Il lève les yeux; son regard longe le pan de pierre ocre et se perd dans la profondeur bleue: (...) un ciel qui fait le tour du monde (MARTIN DU G., J. Barois, 1913, p.532).
En compos. Il se mouchait, toussait (...) sans témoin, au coin du wagon brun-ocre (MALÈGUE, Augustin, t.1, 1933, p.373).
En appos. Synon. ocré. La salle d'honneur de la maison de don Alvaro Dabo. Murs entièrement nus, de teinte gris ocre, plutôt foncée (MONTHERL., Maître Sant., 1947, I, p.597).
Rem. La docum. atteste de nombreux emplois de l'adj. au plur. Pour représenter les pécheurs tordus dans les volutes des flammes, un artiste ancien de la cruelle inquisition avait usé d'atroces tons violâtres, ocres, sanguinolents, glaireux, pourris et blafards (ADAM, Enf. Aust., 1902, p.328). Dans cette immensité du ciel des fonds de vert noir et des terres ocres préparées pour la vigne (BARRÈS, Cahiers, t.3, 1904, p.293). Entre les murs bleus, ocres et violets des maisons mauresques, Rambert parlait, très agité (CAMUS, Peste, 1947, p.1285).
Prononc. et Orth.:[]. Ac. 1694 : ocre; 1718, 1740: ochre; dep. 1762: ocre. Étymol. et Hist. 1. 1307-09 «colorant minéral naturel» (Mahaut, Comtesse d'Artois, éd. J.-M. Richard, p.346); 2. 1859 adj. «qui a la couleur de l'ocre» (PONSON DU TERR., Rocambole, t.5, p.31). Empr. au lat. ochra «sorte de terre jaune», empr. au gr. «id.», substantivation au fém. de l'adj. «d'un jaune pâle». Fréq. abs. littér.:151.
DÉR. Ocrer, verbe trans. a) Passer à l'ocre; colorer en ocre. (Dict. XXe s.). b) [Le suj. désigne un inanimé] Donner des reflets d'ocre à quelque chose. Une calligraphie de primaire et une encre ocrée par le temps (MALÈGUE, Augustin, t.2, 1933, p.280). Des tabatières dont le serti ocrait le portrait du régent (Arts et litt., 1935, p.84-15). []. 1res attest. 1933 ocrée (MALÈGUE, loc. cit.), 1935 ocrer (Arts et litt., loc. cit.); de ocre, dés. -er. L'angl. to ochre, ocher de même sens est att. comme part. passé dep. 1608 ds NED: ohered.
BBG. —GREIMAS (A.-J.). Nouv. dat. Fr. mod. 1952, t.20, p.304. — SAIN. Sources t.1 1972 [1925] p.265.

ocre [ɔkʀ] n. et adj.
ÉTYM. 1307; lat. ochra, du grec okhra, de okhros « jaune ».
1 N. f. Colorant minéral naturel, jaune, brun ou rouge, constitué par de l'argile et des oxydes de fer (hématite, limonite…) ou de manganèse. || Ocre jaune, brune. || Ocres noires : argiles riches en bioxyde de manganèse et en graphite (syn. : terres noires). || Ocres violettes (syn. : brun Van Dyck). || Terre contenant de l'ocre. Ocreux. || Mine d'ocre. || Ocre utilisée comme médicament. Bol (bol d'Arménie). || « La sanguine, employée comme crayon, est une sorte d'ocre rouge » (Réau).
1 (…) les ocres brunes auxquelles on donne le nom de terre d'ombre, et l'ocre légère et noire (…) sont des décompositions ultérieures de la rouille de fer (…) Toutes les ocres brunes, noires, jaunes ou rouges, fines et grossières (…) sont aisées à diviser et à réduire en poudre (…)
Buffon, Hist. nat. des minéraux, Rouille de fer et ocre.
2 Tu vois cela d'ici. — Des ocres et des craies,
Plaines où les sillons croisent leurs mille raies (…)
Hugo, les Contemplations, II, VI.
3 (…) mais rien n'est plus beau que l'aspect de la grande butte, quand le soleil éclaire ses terrains d'ocre rouge veinés de plâtre et de glaise, ses roches dénudées et quelques bouquets d'arbres encore assez touffus, où serpentent des ravines et des sentiers.
Nerval, Promenades et souvenirs, « la Butte Montmartre ».
4 Vers la fin du Moustérien, approximativement vers 50 000, on commence à trouver des fragments d'ocre rouge, sans que l'usage de ce colorant soit attesté par des œuvres. On peut imaginer qu'il servait à décorer le corps des hommes ou à enduire des objets ou des surfaces, mais rien de positif ne peut être dégagé sinon que l'on se trouve à au moins 20 000 ans des premières figures explicites connues.
A. Leroi-Gourhan, le Geste et la Parole, t. II, p. 212.
Par ext. (Peint.). Couleur fabriquée avec de l'ocre. || Acheter un tube d'ocre. || Ocres brunes (terre de Sienne, terre d'ombre…).
2 N. m. (XXe). Couleur d'un brun jaune ou orangé. || Ocre pâle (→ Flairer, cit. 6). || Gamme (cit. 9) qui va du blanc au brun en passant par les ocres. || Touches d'ocre et de safran (→ Indigo, cit. 2).
Adj. (invar.). || Poudre ocre rosé, pour fards. || Des murs ocre. || Couleur, teinte ocre. Ocré, ocreux.
tableau Désignations de couleurs.
DÉR. Ocré, ocrer, ocreux.

Encyclopédie Universelle. 2012.