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ores

2. or [ ɔr ] adv. et conj.
ores 1176; ore Xe; lat. pop. hora pour hac hora « à cette heure »; cf. désormais, dorénavant, encore, lors
En tête de phrase ou de propos. I Adv. Vx Maintenant, présentement. « Or, adieu, j'en suis hors » (La Fontaine).
(1877) Mod. D' ORES ET DÉJÀ [ dɔrzedeʒa ] :dès maintenant, dès aujourd'hui. « Le triomphe final sera difficile [...] Mais d'ores et déjà [...] il est inévitable » (Martin du Gard).
II Conj. Mod. Marque un moment particulier d'une durée (dans un récit) ou d'un raisonnement. « Elle pleurait pendant des jours entiers [...] Or, un soir, son mari rentra, l'air glorieux » (Maupassant). Introduit la mineure d'un syllogisme, un argument ou une objection à une thèse. Vous croyez avoir raison, or vous n'avez rien prouvé. cependant, pourtant.

ores adverbe (latin hac hora, à cette heure) D'ores et déjà, dès maintenant. ● ores (expressions) adverbe (latin hac hora, à cette heure) D'ores et déjà, dès maintenant. ● ores (homonymes) adverbe (latin hac hora, à cette heure) hors préposition or conjonction or nom masculin

or ou ores
conj. et adv.
d1./d conj. Sert à lier deux termes d'un raisonnement (notam. la majeure à la mineure d'un syllogisme), à introduire certaines phases d'un récit, ou certaines incidentes (d'explication, d'objection, etc.) d'un discours. Il rêvait de voyages, or il était pauvre.
d2./d adv. D'ores et déjà: dès maintenant. Il est d'ores et déjà certain du succès.
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ores
adv. V. or 2.

⇒OR3, ORE(S), (ORE, ORES)adv.
A.Vx et littér. À cette heure, maintenant, présentement. Il fit mal; je le blâme, et le blâmai dès lors. Or écoutez ce qui en advint (COURIER, Pamphlets pol., Pétition aux deux Chambres, 1816, p.3). Ore je vous vais dire: La folâtre Amarylle, et le joyeux Tityre (MORÉAS, Pèlerin pass., 1891, p.88):
♦ —Mon fi, c'est pas possible; ça vient de naissance [le secret pour trouver l'eau], si tu l'as pas de naissance, tu peux te fouiller. C'est le ventre de la mère qui l'apprend; fallait t'y mettre à l'avance. Ores, c'est trop tard.
GIONO, Colline, 1929, p.86.
Arch. Ores ..., ores ... Tantôt ..., tantôt ... [Les Sabines] leur firent tomber les armes des mains en appelant, dit le bon Plutarque, «ores les Sabins, ores les Romains», par les plus doux noms qui soient entre les hommes (BERN. DE ST-P., Harm. nat., 1814, p.319).
[En emploi interjectif, renforcé par ça, sus, pour interpeller, pour exciter, pour convier à faire qqc.] Or sus, commençons notre ouvrage (Ac. 1798-1932). Or çà! lui cria-t-on, est-ce vrai que tu prétends t'égaler à notre Phébus, toi, caricature? (CLADEL, Ompdrailles, 1879, p.69). V. ça2 ex. 2.
B.Loc. adv.
1. Vx et littér.
D'ores. Désormais. À vous donc la parole décisive et que je fais mienne d'ores, à charge, du reste, de réplique (VALÉRY, Corresp. [avec Gide], 1891, p.51).
D'ores à + compl. de temps. À partir de maintenant jusqu'à ... Je vous louerai, seigneur, d'ores à mon ultime heure (A. FRANCE, Lys rouge, 1894, p.276).
D'ores en avant, d'ores et en avant. Dorénavant. Je me déclare d'ores et en avant misogyne (GAUTIER, Fracasse, 1863, p.186). Monsieur l'abbé de Pradt (...) l'a prié [mon frère] à déjeuner avec l'état-major du duc de Raguse, dont il sera d'ores en avant, ce qui lui vaudra bien du lustre (ADAM, Enf. Aust., 1902, p.173).
2. D'ores et déjà. Dès à présent, dès maintenant. Le gouvernement a pris d'ores et déjà toutes les mesures susceptibles de faire échouer ce mouvement (CAMUS, Révolte Asturies, 1936, II, 2, p.413). Se contenter d'un succès diplomatique d'ores et déjà éclatant (MARTIN DU G., Thib., Été 14, 1936, p.431). La culture des tissus a d'ores et déjà conduit à d'importantes découvertes (J. ROSTAND, La Vie et ses probl., 1939, p.58).
♦[En tête de phrase] Quel labyrinthe! D'ores et déjà, je savais que je ne pourrais plus reconnaître le chemin de la chambre (BENOIT, Atlant., 1919, p.251).
[Précédé de mais] Je n'assistai point aux séances [de juillet 1913] Mais, d'ores et déjà, il paraissait que l'atmosphère du sénat était favorable (JOFFRE, Mém., t.1, 1931, p.100).
Rem. La loc. adv. d'ores et déjà, prob. d'origine jur., est actuellement abondamment répandue dans la lang. du journalisme et de la radio. Cet abus est relevé par les grammairiens (v. DUPRÉ 1972).
C.Loc. conj., vx. Ores que. Maintenant que. Napoléon n'a nul besoin qu'on lui prête des mérites; il fut assez doué en naissant. Ores donc que, détaché de son temps, son histoire est finie et que son épopée commence, allons le voir mourir: quittons l'Europe (CHATEAUBR., Mém., t.2, 1848, p.654).
Prononc. et Orth.:[]. Homon. or1, or2. Ac. 1694: or et ores; 1878: ores ou ors; 1935: ores. LITTRÉ, ROB.: or et vx ore, ores; Lar. Lang. fr.: or, ore, ores. Prop. CATACH-GOLF. Orth. Lexicogr. 1971, p.207: ores. Étymol. et Hist. I. Adv. de temps «maintenant, alors» A. Formes 1re moitié Xe s. ore (Jonas, éd. G. de Poerck, 173: si cum il ore sunt; 184 : ... en ceste causa potestis ore vecdeir...); 2e moitié Xe s. or, hor (ST LÉGER, éd. J. Linskill, 5); fin Xe s. hora (Passion, éd. D'Arco Silvio Avalle, 1); 1155 répété ore ... or «tantôt ... tantôt» (WACE, Brut, éd. I. Arnold, 11540); 1176 ores (CHRÉTIEN DE TROYES, Cligès, éd. A. Micha, 1228); 1174-87 (ID., Perceval, éd. F. Lecoy, 7362). B. Emplois 1. a) ca 1100 introduit une prop. exclam. (Roland, éd. J. Bédier, 2944: E dist dux Naimes: ,,Or ad Carles grant ire!``); b) ca 1135 or du précède l'inf. subst. (Couronnement de Louis, éd. Y. G. Lepage, 1176: Ha! Bertran, sire, or del contralïer!; cf. G. MOIGNET, Gramm. de l'a. fr., p.200); 2. a) ca 1100 introduit une prop. jussive ou optative (Roland, 27: ,,Ore ne vus esmaiez!``; 424: ,,Or diet, nus l'orrum!``; 1013: ,,Or guart chascuns que granz colps i empleit...!``); b) 1176 or du précède l'inf. subst. «maintenant il s'agit de...» (CHRÉTIEN DE TROYES, Cligès, 6530: Or del bien querre et del cerchier); 3. ca 1100 employé dans une prop. cond. [notion de provocation, de mépris] (Roland, 3669: S'or i ad cel qui Carle cuntredie; 3834: S'or ad parent ki m'en voeille desmentir); 4. 1176-81 employé dans une phrase interr. [instance pressante «donc» renforçant l'effet de la question] (CHRÉTIEN DE TROYES, Chevalier au lion, éd. M. Roques, 2486: Comant? Seroiz vos or de çax ... Qui ...?). C. Forme la loc. conj. ore que 1. emploi temp. a) ca 1150 «maintenant que» (Thèbes, éd. G. Raynaud de Lage, 4172: Ne vous connois n'onc ne vous vi Ne meis ore que vous voi ci); 2e moitié XIIIe s. [ms.] «tandis que» (CHRÉTIEN DE TROYES, Perceval, éd. W. Foerster, 4981, var. L: Or que eles ensi parloient); b) 1316 «lorsque» (JEAN MAILLART, Comte d'Anjou, éd. M. Roques, 4796), v. P. IMBS, Prop. temp. en a. fr., p.227; 2. emploi concessif 1546 «même si» [avec subj.] (RABELAIS, Tiers Livre, éd. M.A.Screech, II, 70). D. Forme des loc. adv. 1. loc. interjective ca 1165 or tost! (Guillaume d'Angleterre, éd. M. Wilmotte, 2985); 1174-87 or ça! (CHRÉTIEN DE TROYES, Perceval, éd. F. Lecoy, 713); 1176-81 id. (ID., Chevalier au lion, 5397); 1er quart XIIIe s. or sus! (Courtois d'Arras, éd. E.Faral, 7); 2. loc. temp. 1615 d'ores et desja «dès maintenant» (Harangue de Turlupin ds Variétés hist. et littér., éd. É. Fournier, t.6, p.71), v.aussi désormais, dorénavant, encore, lors. II. Adv. de l'articulation du discours, marque un point important dans l'enchaînement de la pensée, le passage d'une phrase à une autre (succession logique), cet emploi conduisant vers celui de conj. de coordination 1.1176-81 «alors, donc» (CHRÉTIEN DE TROYES, Chevalier au lion, 364); 1230-35 (Mort Artu, éd. J. Frappier, 36, 30: il demeure a Escalot avec une damoisele que il ainme par amors. Or poons nos bien dire que je et vos l'avons perdu); 2. a) ca 1210 «et assurément; et, comme chacun sait» (ROBERT DE CLARI, Conquête de Constantinople, éd. Ph. Lauer, XVIII, 62: Li Grieu eurent molt grant paour des Latins qu'il virrent si aprochier d'aus (ore apele on tous chiax de le loy de Romme Latins)); b)ca 1210 «à la vérité; en réalité» (ID., op. cit., XL, 6: ... un port que on apele Bouke d'Ave qui estoit bien chent liwes en sus de Coustantinoble. Or estoit chis pors la ou Troies la grant sist); 3. 1580 introduit un nouvel élément dans la suite d'un raisonnement (MONTAIGNE, Essais, I, XV ds OEuvres, éd. A. Thibaudet et M. Rat, p.139: Ce sont natures belles et fortes, qui se maintiennent au travers d'une mauvaise institution. Or ce n'est pas assez que notre institution ne nous gaste pas, il faut qu'elle nous change en mieux); 4. 1611 or donques (COTGR.). Du lat. vulg. ( ablatif fém. sing., TLL, s.v. hic, 2699, 53), altération de hac hora, prob. sous l'infl. de illa hora (illa hora IIIe s. CYPRIEN, Epist., 81, TLL, s.v. hora, 2959, 3). La chute du e final [or] s'explique par le caractère accessoire du mot; ores par adjonction de l's finale dite ,,adverbiale``.
STAT.Or2 et 3. Fréq. abs. littér.:9577 (ore/s: 83).Fréq. rel. littér.:XIXe s.: a) 14556, b) 15607; XXe s.: a) 14758, b) 11065.

2. or (et, vx, ore, ores) [ɔʀ] adv. et conj.
ÉTYM. Xe; du lat. pop. hora pour hac hora « à cette heure »; → Désormais, dorénavant, encore, lors.
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I Adv. (vx). Maintenant, présentement (cf. Malherbe, Régnier, in Littré). → Expérience, cit. 12.
1 Tu n'aurais pas à la légère
Descendu dans ce puits. Or, adieu, j'en suis hors.
La Fontaine, Fables, III, 5.
(V. 1175). Dans des exhortations. || Or ça… (→ An, cit. 6).(1552). || Or sus… (cf. Molière, Tartuffe, II, 1).
(Sous la forme ore, ores). Vx.Ores que… loc. conj. Maintenant que…, et, par ext., quoique… (cf. Brunot, H. L. F., t. III, p. 392). (XIIe). || Ore… ore… : tantôt… tantôt.
2 Ores que la justice ici-bas descendue
Aux petits comme aux grands par tes mains est rendue
Mathurin Régnier, Satires, I.
3 Or ensemble, ores dispersés
Ils brillent dans ce crêpe sombre
Théophile de Viau, la Maison de Sylvie, Ode III, in Dubois et Lagane.
(1877, Littré, Suppl.; d'ores a ja, XIVe). Mod. D'ores et déjà [dɔʀzedeʒa]  : dès maintenant, dès aujourd'hui.REM. Cette locution semble provenir du langage juridique; elle s'est répandue très abondamment dans le langage du journalisme, de la radio (→ Encerclement, cit., Madelin).
4 Le triomphe final sera difficile, et peut-être qu'il ne s'accomplira pas, hélas ! sans convulsions sanglantes. Mais d'ores et déjà, pour ceux qui consentent à voir, il est inévitable (…)
Martin du Gard, les Thibault, t. V, p. 223.
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II Conj. Mod.
1 Marquant un moment particulier d'une durée ou d'un raisonnement (→ Appartenir, cit. 1; appeler, cit. 44; différence, cit. 9; intelligence, cit. 20; mariage, cit. 17). || Or, pour revenir à ce que nous disions (Académie).(1611). || Or donc : ainsi donc.(1647). || Or est-il que… (vx; cf. Bossuet, in Littré) : toujours est-il que…
5 Issu du lat. populaire hora (à cette heure), or marque un point de quelque importance soit dans la succession des faits, soit dans le progrès de la pensée : « Or, un dimanche (…) elle aperçut tout à coup une femme qui promenait son enfant » Maupass., La parure (ici, or souligne une heure un peu notable); cf. après que le souriceau de la fable a décrit si naïvement l'animal qui l'a effrayé, le poète ajoute : « Or c'était un cochet dont notre souriceau Fit à sa mère le tableau, Comme d'un animal venu de l'Amérique » La Font., Fabl., VI, 5 (Or, dans ce sens, paraît indiquer qu'il est temps d'éclaircir le mystère) … — Où cette conjonction a sa pleine valeur déductive, c'est dans le raisonnement en forme, en particulier lorsqu'elle amène (…) la mineure du syllogisme (…)
G. et R. Le Bidois, Syntaxe du franç. moderne, §1145.
6 Tandis que or s'est figé dans son acception logique, donc continue d'être une articulation « vivante » (…) Or, en se réservant aux rapports « transitifs », a choisi la mauvaise part : il s'y rencontre en effet avec et si instantanément employé aux mêmes fins, et aussi avec l'asyndète encore plus commode pour esquiver l'obstacle qu'est toujours, au fond, une transition !
Gérald Antoine, la Coordination en français, t. II, p. 1207.
2 (1580). Log. || Or, particule introduisant la mineure d'un syllogisme, un argument (cit. 12), ou une objection à une thèse ( Mais; → Institution, cit. 8 et 18; liberté, cit. 35).
COMP. Désormais, dorénavant.
HOM. Hors, 1. or, ord, ort.

Encyclopédie Universelle. 2012.