1. pailler [ paje ] n. m.
• 1600; paillier 1202; lat. palearium
♦ Agric.
1 ♦ Meule de paille en vrac ou en bottes.
2 ♦ Hangar ou cour de ferme où l'on entrepose de la paille.
pailler 2. pailler [ paje ] v. tr. <conjug. : 1>
• 1364; de paille
1 ♦ Garnir de paille tressée. Pailler des chaises (⇒ dépailler, rempailler) .
2 ♦ Couvrir ou envelopper de paille, de paillassons. Pailler des arbres fruitiers. ⇒ enchausser. — Pailler des bouteilles, les entourer de paillons.
● pailler nom masculin (latin palearium) Dans le Midi, meule de paille. Hangar, grenier qui sert à abriter la paille, ou cour de ferme dans laquelle on l'entrepose. ● pailler (homonymes) nom masculin (latin palearium) ● pailler verbe transitif (de paille) Garnir des sièges avec de la paille tressée. Pratiquer le paillage. Placer une bouteille dans un paillon. ● pailler (homonymes) verbe transitif (de paille)
pailler
————————
pailler
v. tr.
d1./d AGRIC Couvrir de paille. Pailler des arbustes pour les protéger du froid.
d2./d Garnir de paille tressée. Pailler des chaises.
I.
⇒PAILLER1, subst. masc.
A. —1. Cour de ferme ou (partie d'un) bâtiment rural où l'on conserve la paille et les fourrages. Je ne saurais t'offrir que ce pailler où couchent ordinairement les deux dogues de la maison (NODIER, Fée Miettes, 1831, p.106). Où se cacheront-ils le jour? Dans quel château, dans quel pailler de ferme (...), dans quel taillis? (GENEVOIX, Raboliot, 1925, p.153). Elle se trouvait isolée dans cette morne bâtisse de Bellecour, prise entre ses petits champs trop sages (...), ses paillers et ses écuries odorantes (LA VARENDE, Man' d'Arc, 1939, p.54).
2. En partic. Basse-cour où est entreposée de la paille; p.méton., tas de paille entreposé dans une basse-cour. Chapon de pailler (Ac.). Des pourceaux, qui, pendant les chaleurs de midi, faisaient leur trou dans le sable et se vautraient les uns contre les autres, comme des poules dans un pailler (ERCKM.-CHATR., Hist. paysan, t.1, 1870, p.26).
— Loc., vieilli. Être (comme) un coq sur son pailler, être sur son pailler. Être dans un milieu où l'on se sent à l'aise ou en position de force; se trouver dans son élément. Un homme est bien fort sur son pailler (Ac. 1798-1878). C'est un coq sur son pailler (Ac.).
B. —Région. (notamment Sud-Ouest). Meule de paille en gerbes ou en vrac; p.méton., hangar léger destiné à abriter cette meule. Le blé battu, on construit [dans la Gironde] le pailler (meule de paille) au sommet duquel sera fichée une croix faite de deux des balais qui ont servi au balayage des grains (Fr. DALEAU ds B. de la société d'anthropol. de Bordeaux et du Sud-Ouest, t.4, 1887, p.28). Un de mes vieux métayers a l'habitude de répéter: «Il ne faut pas essayer de faire tenir un pailler sur sa pointe» c'est-à-dire d'élever quoi que ce soit ici-bas sans assises (PESQUIDOUX, Livre raison, 1925, p.X).
REM. Pailler, -ère, adj., vieilli. [En parlant d'un oiseau de basse-cour] Nourri sur le pailler (supra A 2). Chapon pailler, poularde paillère (Ac. 1835-1935).
Prononc. et Orth.:[paje], [-]. Att. ds Ac. dep. 1762. Lar. Lang. fr., au sens de «hangar léger destiné à abriter la meule», var. palier. Étymol. et Hist.I. Pailler 1. ca 1202 «endroit de la cour de ferme où l'on entrepose la paille» (Renart, éd. E. Martin, XVI, 141); 1501 sur vos pailliers fig. «sur vos terres, chez vous» (A. DE LA VIGNE, Complaintes du Roy de la Bazoche ds Rec. de poésies des XVe et XVIes., éd. A. de Montaiglon, t.13, p.395), cf. ca 1510 (GRINGORE, Chasse du serf des serfs, I, 165 ds HUG.: Aussi rogue que ung chien sur son pailler); 2. ca 1223 «couche, lit de paille» (GAUTIER DE COINCI, Miracles, éd. V. F. Koenig, 1 Mir 37, 774). II. Paillé 1. av. 1515 «grenier à paille» (Lettres de Louis XII, t.4, p.240, Bruxelles, 1712 ds GDF. Compl.); 2.XVIIes. sur son paillé proprement «dans sa cour de ferme» de là «chez soi» (Menagiana, vol. 2, 60, 3e éd. ds QUEM. DDL t.7); 3.1842 «hangar servant à couvrir un tas de paille» (Ac. Compl.); 4.id. «litière pour les chevaux» (ibid.). I issu du lat. palearium «grenier à paille» (Columelle) —ou du b. lat. paleare «tas de paille». II dér. de paille; suff. -é.
II.
⇒PAILLER2, verbe trans.
B. —Emballer dans de la paille (une marchandise, un objet). Synon. empailler (v. ce mot B). Pailler des bouteilles. Au moment de (...) pailler [les livarots] pour les expédier sur les marchés on les colore avec une solution de rocou (POURIAU, Laiterie, 1895, p.592).
C. —AGRIC., HORTIC. Protéger (le sol, un végétal, un terrain ensemencé) généralement avec de la paille ou du fumier. Synon. empailler (v. ce mot C). Pailler des arbustes, des arbres fruitiers, un massif, un semis. Lorsque le sol est ainsi préparé, on paille c'est-à-dire qu'on le couvre d'une couche de fumier très consommé de 5 centimètres d'épaisseur environ (GRESSENT, Créat. parcs et jardins, 1891, p.645).
— Part. passé adj. Qui est entouré ou recouvert de paille ou de fumier. Semis paillé. Les pullulations de rongeurs souvent observées en verger à sol paillé (BOULAY, Arboric. et prod. fruit., 1961, p. 94).
Prononc. et Orth.: [paje], [-], (il) paille [paj], [-]. Att. ds Ac. 1935. Étymol. et Hist.1. 1364 «garnir de paille tressée» (Compt. mun. Tours, p.343, Delaville ds GDF. Compl.); 2. 1447 «joncher de paille» chambre paillée (doc. A. Loiret, ibid.); 3. 1842 hortic. (Ac. Compl.). Dér. de paille; dés. -er.
DÉR. 1. Paillage, subst. masc. a) Action de pailler (un siège); garniture paillée (d'un siège). Synon. empaillage, empaillement (v. ce mot A), rempaillage. Paillage d'un fauteuil. Si vous êtes en présence d'un siège dont le cadre est rectangulaire (...) le principe et les mouvements à exécuter à chaque angle restent les mêmes [que pour un siège de forme carrée], mais vous constaterez que le paillage des petits côtés sera terminé en premier (L'Encyclop. du bricolage, Paris, Culture Art Loisirs, 1967-76, p.65). b) Action de pailler (le sol, un végétal, un terrain ensemencé); résultat de cette action. Synon. empaillage, empaillement (v. ce mot B). L'opération du paillage consiste à couvrir le sol, avant ou après le repiquage, d'une couche de fumier, provenant de la démolition des couches, épaisse de 2 à 4 centimètres environ (GRESSENT, Potager mod., 1863, p.264). Je menais à bien, sans peine, le paillage des mandariniers (COLETTE, Naiss. jour, 1928, p.39). Le mulching, qui n'est somme toute qu'un paillage copieux, se propose de recouvrir la surface du sol d'une épaisse couche de paille; il est d'une réalisation difficile dans les vignobles, fort coûteux et généralement insuffisant (LEVADOUX, Vigne, 1961, p.104). — [], [pa-]. — 1res attest. 1835 agric. (Maison rustique du XIXes., t.1, p.25 d'apr. FEW t.7, p.499a); 1842 (Ac. Compl.); de pailler2, suff. -age. 2. Pailleur, -euse, subst. Personne dont le métier est de pailler les sièges. Synon. empailleur, rempailleur. Un bon pailleur. Une bonne pailleuse (LITTRÉ); pailleur de chaises (ROB.). — [], [-], fém. [-ø:z]. — 1re attest. 1868 «rempailleur de chaises» (LITTRÉ); de pailler2, suff. -eur2.
1. pailler [pɑje] n. m.
ÉTYM. 1600; XIIe paillier; lat. palearium « grenier à paille ».
❖
1 (XIXe). Meule de paille, formée de paille en vrac ou en bottes. || Pailler à base circulaire, rectangulaire.
2 Basse-cour où il y a de la paille, du foin. — Tas de paille dans une cour de ferme.
♦ (Déb. XVIIe). Hangar à paille (⇒ aussi Grenier). — ☑ Loc. (vx). Être comme un coq sur son pailler; être sur son pailler : se sentir dans son élément (cf. Mme de Sévigné, Voltaire, Diderot, in Littré).
❖
HOM. 1. Paillé, 2. paillé, paillée, 2. pailler, 3. pailler.
————————
2. pailler, ère [pɑje, ɛʀ] adj.
ÉTYM. 1762; de paille.
❖
♦ Vx. || Chapon pailler, poularde paillère, nourri, nourrie sur le pailler.
❖
HOM. 1. Paillé, 2. paillé, paillée, 1. pailler, 3. pailler.
————————
3. pailler [pɑje] v. tr.
ÉTYM. 1364, paillier; de paille.
❖
2 Agric., hortic. Couvrir ou envelopper de paille (en vrac ou sous forme de nattes, de paillassons…). || Pailler un semis. ⇒ Paillis. || Pailler des arbres fruitiers. — Par ext. || Pailler des bouteilles (⇒ Paillon).
❖
DÉR. Paillage.
HOM. 1. Paillé, 2. paillé, paillée, 1. pailler, 2. pailler.
Encyclopédie Universelle. 2012.